L'Atlético Nacional a allumé un gros feu qu'il a lui-même rapidement éteint. Dayro Moreno renvoyé du club, une neuvième place puis deux victoires pour revenir du bon côté. Un bon côté que pourrait retrouver Millonarios qui respire encore.
Ce match devait être l'occasion de se placer un peu mieux dans la course à la qualification. Se rapprocher un peu plus de la tête. Au coup de sifflet finale, l'Atlético Nacional s'est retrouvé neuvième et avec un problème urgent à régler dans le vestiaire. Le point final d'un match bien terne. Alors Camilo Vargas a bien été sollicité une ou deux fois mais trop peu pour prendre trois points. Et donc cette action à trois minutes de la fin. L'équipe verdolaga venait d'obtenir un coup-franc bien placé. Dayro Moreno et Jeison Lucumí ont discuté pour savoir qui allait tirer. Un peu trop puisque le deuxième a mis un coup de tête au premier et a été logiquement expulsé. Dès le coup de sifflet final, l'attaquant passé par Tijuana ou le Steaua Bucarest est rentré très très énervé vers le vestiaire et il a été arrêté par ses coéquipiers. Situation assez incommodante pour le club qui a réagi via un communiqué « L'Atlético Nacional rejette de manière catégorique l'incident passé sur le terrain entre deux de nos joueurs pendant le match contre le Deportivo Cali. Ces actes violents sans précédent vont à l'encontre des valeurs éthiques sur lesquelles reposent l'institution Verdolaga. Le respect pour l'adversaire et les coéquipiers, le jeu propre et la galanterie sont les piliers de notre identité. À nos supporters en général et aux 19 milles supporters qui nous ont accompagné à l'Atanasio Girardot, nous vous offrons des excuses pour être témoins de ces faits qui gâchent la raison d'être du football, un spectacle d'amour pour l'équipe et nos couleurs. L'Atlético Nacional a sollicité les instances correspondantes sur les thèmes disciplinaires dont la première étape est de convoquer les joueurs concernés pour qu'ils se défendent et après adopter les sanctions qui seront nécessaires. » Suffisamment fort donc pour prendre des sanctions immédiates. Exit Dayro Moreno, renvoyé du club et qui devrait s'entrainer avec l'Once Caldas jusqu'à la fin de la saison en attendant de trouver un club. Pour Lucumi huit jours de suspension, il va donc rater deux prochains matches de championnat. Cet incident arrive très mal alors que le club paisa va disputer cette semaine la finale aller de la Copa Águila contre l'Once Caldas. Sa meilleure chance de ne pas finir la saison sans trophée. Du moins on le pensait. Puisque le Nacional a enchainé. En visite chez le voisin Rionegro, ça a déroulé. Victoire facile 3-1 avec un très bon Omar Duarte, qui sera donc chargé de mener l'attaque jusqu'à la fin de la saison et un excellent Vladimir Hernandez également. Face à Junior à la maison on a vu la version solide de cette équipe. Alors oui Junior avait sans doute la SudAméricana en tête et n'avait pas besoin de s'arracher pour ramener quelque chose, mais il n'a quasiment jamais réussi à inquiéter son adversaire. Le but de l'international colombien Heliberton Palacios au retour des vestiaires a donc suffit. Grâce à ces deux victoires consécutives, le club paisa revient à la septième place avec un petit matelas de quatre points d'avance sur le neuvième.
Devant on retrouve aussi Junior qui avant de s'incliner sur la pelouse du Nacional avait arraché un nul sur la pelouse de Santa Fe dans un match qui a tenu toutes ses promesses. Deux fois menée au score, l'équipe tiburón est revenue à chaque fois. Évidemment c'est plus facile quand deux joueurs clés sont sur le terrain. Après une première période plus que difficile, les entrées de Victor Cantillo et Jarlan Barrera ont changé la donne. La première égalisation est venue d'une passe du deuxième pour le premier. Entré cinq minutes plus tôt, c'est le jeune Daniel Moreno qui a permis au club de Barranquilla de prendre un point. La réaction pour revenir deux fois dans le match est le gros point positif à retenir. Moins de difficultés par la suite à la maison contre Patriotas. Une large victoire avec un très bon Teo notamment. Avec 28 points et deux matches sur les trois derniers à la maison, le billet est presque dans la poche. Ce qui n’est pas le cas de Santa Fe. Parce que Santa Fe continue à faire du Santa Fe. Sa force, ce sont les coups de pied arrêtés. Contre Junior deux corners, deux têtes et deux buts. La première d'Héctor Urrego et la deuxième de Baldomero Perlaza. Cette équipe a toujours autant de difficulté à produire du jeu. Ça commence à se voir et être préjudiciable puisqu'après le nul, le club cardinale a enchainé deux défaites. La première contre l'Once Caldas qui a dominé sans forcer. Inoffensif contre le club de Manizales qui avait son billet en poche, son adversaire l'a donc puni à vingt minutes. La deuxième bien plus inquiétante contre La Equidad, un adversaire qui verra aussi les quarts de finale. Une nouvelle fois son seul danger est venu des phases arrêtées, avec moins de réussite cette fois. Pire, à un quart d'heure de la fin sur une action bizarre où Stalin Motta et le défenseur Javier López se sont percutés, le premier a pu trouver Carlos Peralta pour le seul but du match. Ces deux défaites ont fait dégringoler le club à la onzième place et il va devoir réaliser un parcours presque parfait pour espérer se qualifier. Avec l'obligation de devoir jongler sur deux tableaux puisque les quarts de finale de la SudAméricana pointent le bout de leur nez.
Devant Millos pourrait bien revenir du diable vauvert. En perdition après une défaite sur sa pelouse contre La Equidad, trois victoires consécutives plus tard revoilà le club embajdor dans la course. On ne va pas se mentir on n'a pas vu du grand football non plus mais ces trois victoires ont le mérite d'être là, même contre des adversaires inférieurs. Après avoir arraché un succès précieux dans les dix dernières minutes sur la pelouse de Pasto, on attendait la première victoire du semestre au Campin. Elle est arrivée. Une nouvelle fois sur la plus petite des marges, une nouvelle fois avec un jeu bien ennuyeux. Mais cette victoire est un véritable bol d'air pour tout le monde. Russo s'est peut-être inspiré de son voisin. Pas brillant. Pas transcendant. Mais efficace. Cette efficacité Envigado en a fait les frais dimanche soir également puisqu’après deux timides approches, un superbe coup-franc d'Ayron del Valle a fait mouche. Très bon Hauche, certainement son meilleur match depuis son arrivée, a obtenu un pénalty en fin de match. Pénalty transformé par Cadavid. Malgré une petite frayeur en fin de match après la réduction de l'écart par Duván Vergara, ces trois points autorisent un rêve encore lointain il y a dix jours. Un seul point. C'est la différence qui sépare maintenant Millonarios de Rionegro, dernière équipe en position de se qualifier. Ce week-end il faudra donc être aussi solide contre le Deportes Tolima, co-meilleure attaque de la Liga Águila, pour continuer le rêve et enchainer une deuxième victoire à la maison. On salive même d'être à la dernière journée avec le Clásico capitalino qui se profile.
Hors de la course à la qualification on retrouve l'América. Le club de Cali a perdu gros en une semaine. À la maison contre le DIM alors que le club escarlata menait depuis le retour des vestiaires il a sombré en six minutes. Ces six minutes qui ont fait passer le club de la position de candidat à la qualification à la crise. Crise amplifiée par la défaite contre le voisin du Deportivo Cali en milieu de semaine. Accroché, ce match a basculé sur un détail. Juste après la pause, Pedro Franco a manqué une énorme occasion, seul avec le but grand ouvert. Sanction à l'heure de jeu avec la tête rageuse d'Andrés Pérez. Deux défaite consécutives terribles et quasiment fatales. Même si ce week-end los Diablos Rojos ont renversé Rionegro (en marquant deux buts dans les dix dernières minutes). Avec seulement 20 points et une douzième place, à cinq points de sa victime qui est le dernier qualifié, la qualification semble impossible. Il faudrait gagner les trois derniers matches et espérer que les équipes devant s'écroulent. Improbable et les supporters l'ont bien compris puisqu'on a assisté à une scène inhabituelle. Insulté par un supporter mécontent pendant le match, l'entraineur Fernando Castro lui a aussi répondu par des insultes. Il est temps que la saison se termine et il faudrait au moins cinq recrues pour que l'América revienne définitivement au premier plan. Un peu mieux pour son voisin qui malgré sa victoire contre l'América a toujours autant de mal à prendre des points hors de ses bases (une seule victoire sur ses neuf déplacements). Contre l'Alianza Petrolera le club azucarero a explosé après la pause en concédant deux buts. Titulaire à la pointe de l'attaque en l'absence de Pepe Sand, Miguel Murillo avait laissé son cerveau aux vestiaires puisqu'il a vu rouge pour un coup de poing inutile dans le dos de son adversaire. Même chose que Santa Fe avec le match de SudAméricana qui est la priorité mais au classement la dixième place fait tâche. La victoire à la maison contre Jaguares le week-end prochain apparaît vital sous peine de manquer la qualification puisqu'après il y aura un voyage à Bucaramanga. La situation de Pelusso, qui commence à être de plus en plus critiqué pourrait devenir très difficile. La bonne nouvelle c'est que Macnelly Torres est de retour à l'entrainement. Il ne sera pas de trop au vu du programme chargé des prochaines semaines.
De l'autre côté, le bon côté, celui des qualifiés, on retrouve quatre équipes. Avec le Deportes Tolima, La Equidad et l'Once Caldas, une autre équipe est venue se mêler à la lutte, l'Atlético Bucaramanga. Sept victoires consécutives et logiquement une remontée incroyable au classement. En un moins (dernière défaite le 8 septembre contre l'América), Bucaramanga s'est mis dans la course à la qualification et est presque assuré de jouer les quarts. Flabio Torres arrivé le début septembre dans la « ciudad de los parques » est évidemment le principal responsable. Avec Sheman Cardenas, avec John Pérez et avec Michael Rangel, il a l’un des potentiels offensifs les plus intéressants de cette Liga Águila. Et ça se traduit dans les chiffres puisque c'est la quatrième attaque derrière Tolima, Junior et le Nacional. Hasard, les trois ont marqué ce week-end lors de large victoire contre un faible Boyacá Chicó.
Pour ses voisins de classement (avec 32 points) le Deportes Tolima et La Equidad, ça gère tranquillement. Leader à la différence de buts, le club d'Ibagué a bataillé pour vaincre Leones. Avec un doublé pour Marco Pérez qui en est donc à une moyenne d'un but par match (il n'a joué que quatorze des quinze matches). Et comme l'Atlético Nacional, le club a su se montrer fort face à un problème extra-sportif. Arrivé ivre à l'entrainement, Andrés Ramiro Escobar (passé par l'ETG) a été renvoyé. Pour aggraver son cas il avait refusé de s'entrainer et avait préféré s'allonger sur la table de massage pour cuver. Le club lui a immédiatement fait un test d'alcoolémie (qui a évidemment été positif) avant de le licencier. Moins de vague pour La Equidad. Le troisième club de Bogota continue de souffler le chaud et le froid. Avant la victoire face à Santa Fe, le club asegurador s'était imposé sur la pelouse de Leones avant de craquer à la maison contre Tolima. Comme d'habitude, ces trois matches se sont terminés sur le plus petit des scores et le minimum de spectacle. Un peu plus de spectacle pour l'Once Caldas mais avec une douche froide. Surpris sur la pelouse de Patriotas, le club blanco-blanco a concédé sa deuxième défaite de la saison régulière. Mais l'essentiel est ailleurs puisque mercredi la finale aller de la Copa Águila aura lieu dans un Estadio Palogrande qui devrait faire le plein. Et surtout que la semaine prochaine, il y aura un Once Caldas/Deportes Tolima, match en retard de la quinzième journée. Avec trois points d'avance sur le cinquième, ces quatre équipes peuvent en tout cas rêver à un statut de tête de série. Le DIM pourrait lui aussi être dans la lutte pour ces précieuses places. Depuis le Clásico paisa, le club poderoso enchaine. Victoire donc sur la pelouse de l'América avant d'enchainer contre deux équipes plus faibles. D'abord l'Alianza Petrolera à la maison puis Jaguares ce week-end. Muet sur les deux derniers matches, German Cano s'est offert un doublé sur la pelouse du dernier cité pour être à quinze buts en seize matches. Et donc quinze sur les vingt-quatre de son équipe.
Dans la course au maintien, si le premier relégué est connu, Leones, Boyacá Chicó et l'Atlético Huila sont toujours à la lutte. Le club de Tunja a perdu gros sur la pelouse de l'Alianza Petrolera, un concurrent direct qu'il pouvait rattraper avant d'arracher un succès précieux contre Jaguares avant le match de ce week-end. Fort à la maison du fait de ses 2 800 mètres d'altitude et faible à l'extérieur, classique. Mais malchance du calendrier c'est Pasto (presque 2 800 mètres d'altitude aussi) qui se déplace à Tunja pour la prochaine journée. Il faudra alors faire bien mieux que ce qui a été proposé lors des derniers matches sous peine de voir la relégation devenir officielle. Officielle parce que l'Atlético Huila gratte. Nul à Jaguares, nul à Pasto, à chaque fois sur un score nul et vierge et donc au classement, ce sont bien sept points qui séparent les deux équipes. Avec ce score nul et vierge à la maison, Pasto peut souffler avec ses 9 points d'avance. Comme l'Alianza Petrolera qui grâce à sa victoire du week-end face au Deportivo Cali est à l'abri.
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