La fin approche. Plus que deux journées avant de connaître les huit équipes qui lutteront pour le titre. Trois points seulement séparent l'Atlético Nacional septième de Millonarios onzième. Ce qui promet une lutte acharnée jusqu'au bout.
Avant de parler de cette lutte, parlons déjà des équipes qui ont validé leur billet. Peu brillant contre Santa Fe, La Equidad n'a pas fait de détail contre Patriotas. Une large victoire et un coup de force dans la dernière ligne droite. Quatre buts marqués, zéro encaissé et une prestation plus qu'aboutie. Juste avant la pause, John García a ouvert le score sur coup de pied arrêté et juste après David Camacho a doublé la mise. Le point positif c'est le retour en forme de Carlos Peralta. Il s'est offert un doublé en fin de match portant son total à trois buts sur les deux derniers matches. Avec trois points d'avance sur le cinquième, le club est même en position de se retrouver avec le statut de tête de série. Pour l'accompagner quatre équipes pour trois places. Le mieux placé est le Deportes Tolima avec trois matches à jouer (un match en retard) dont deux à la maison, juste devant l'Once Caldas à qui il reste trois matches aussi (match en retard sur la pelouse de Tolima) plus la finale retour de la Copa jeudi. Derrière il y a lutte entre le DIM et Bucaramanga. Les deux équipes s'affrontaient ce week-end. Et c'est la première citée qui s'est montrée plus solide à la maison. Plus solide, plus efficace, l'équipe poderoso continue sur sa lancée, dernière défaite mi-septembre contre Tolima, et est donc revenu à la hauteur de son adversaire du soir. Homme fort de l'équipe leopardo ces dernières semaines, Michael Rangel a cette fois été plus malchanceux. C'est lui qui a perdu le ballon sur le deuxième but et a manqué une occasion presque dans la foulée alors qu'il avait l'opportunité de permettre à son équipe de revenir au score. À l'inverse pour une fois ce n'est pas German Cano mais Andrés Ricaurte qui a enfilé le costume de sauveur. Une passe décisive et un but, impliqué donc sur les deux buts du match. Avec un déplacement à Pasto puis la réception d'Envigado, le DIM pourrait bien se retrouver tête de série et faire office d'épouvantail dans la course au titre. Plus compliqué pour son adversaire qui devra jouer deux fois contre un adversaire en position de potentiel qualifié.
Derrière ce groupe on retrouve Junior intercalé. Après sa victoire 2-0 en quart de finale aller de la Sudamericana, le club avait l'occasion d'assurer sa qualification à la maison contre l'America. Raté. La faute à un Carlos Belarano des grands soirs. Le capitaine de l'America a maintenu en vie son équipe pendant tout le match. Et quand il était battu ses montants ont renvoyé deux tentatives. La première de Yonny González et la deuxième de Daniel Moreno. Le jeune attaquant de 23 ans aura donc été malheureux cette semaine puisqu'il avait aussi trouvé le poteau contre Defensa y Justicia. Suspendu pour le quart retour, Jarlan Barrera a encore été rayonnant au sein d'une équipe largement remaniée. C'est lui qui a été à l'origine de toutes les situations dangereuses de son équipe. Sans être une contre-performance, ce match nul retarde la qualification et rend surtout plus compliqué l'espoir d'obtenir un statut de tête de série. Pour son adversaire la situation est plus simple. Il n'y a plus aucun espoir d'accrocher une place qualificative. À dix toute la deuxième période, la montagne était trop haute. La mechita ne s'est jamais montré dangereuse. Trop peu donc pour espérer survivre dans ce championnat. Reste donc à espérer la nouvelle saison. Avec une obligation de recruter pour espérer jouer les premiers rôles la saison prochaine.
Reste alors un groupe de cinq qui va se battre pour arracher un précieux sésame. Pour le moment c'est l'Atlético Nacional qui mène ce groupe. Entre le match aller et le match retour de la Copa contre l'Once Caldas, le club verdolaga a laissé des plumes en route. Quelques jours après le 2-2 lors du match aller, les deux équipes se retrouvaient au même endroit mais cette fois en Liga. Avec une équipe très largement remaniée, el verde paisa n'aura tenu que six minutes. Trop inoffensif, trop fébrile, il n'a rien pu faire et a même concédé un deuxième but peu après l'heure de jeu. Un but ridicule où Fernando Monetti est sorti dans les six mètres et s'est retrouvé surpris par la déviation de Diego Braghieri. En face l'Once Caldas avait aligné son onze type et s'est donc logiquement imposé. Avec encore un très bon David Lemos. Il a notamment sorti un extérieur délicieux pour l'ouverture du score. Âgé seulement de 22 ans, il pourrait être une des belles promesses de la saison prochaine. Surtout s'il y a la Libertadores. Côté classement si l'Once Caldas est troisième et tranquille, l'Atlético Nacional se retrouve septième avec cette défaite et voit le huitième, Rionegro revenir à sa hauteur.
Rionegro justement sans briller s'est imposé sur la plus petite des marges à la maison contre l'Alianza Petrolera. Sauvé par sa barre en première période, le club de la banlieue de Medellin n'a dû son salut qu'à une frappe de vingt mètres de Freddy Hinestroza. Un éclair juste après la pause dans une deuxième période décevante. Égale à elle-même, l'équipe de Jorge Luis Bernal a fait la bonne opération de la semaine. Sa victoire, la première depuis cinq ans contre cet adversaire, lui permet de se placer à la huitième place avec deux points d'avance sur le neuvième (mais une moins bonne différence de but). Avec des joueurs comme Freddy Hinestroza ou Humberto Osorio qui ont des heures de vol en Liga Águila, cette équipe va être très dure à bouger. Pour rappel après dix-sept journées elle a marqué dix-huit buts et en a concédé dix-sept. De loin c'est la moins bonne attaque du groupe des huit qualifiés, la seule qui n'ait pas franchi la barre des vingt buts. Mais son avantage c'est que lors de la prochaine journée elle ira jouer sur la pelouse de Jaguares qui n'a plus rien à jouer.
Neuvième et donc hors des places on retrouve le Deportivo Cali. Un point devant Santa Fe, dixième. Ces deux équipes sont liées. Par le scénario d'abord puisqu'elle devait s'imposer contre une équipe qui n'avait plus rien à jouer, mais surtout parce qu'elles ont joué une partie de leur fin de saison sur le quart de finale de la Sudamericana remporté par Santa Fe. En Liga donc, équipe mixte au coup d'envoi pour le Deportivo Cali, Benedetti et Sand sur le banc, Kevin Velasco en a profité pour se montrer. Un doublé pour le jeune ailier de 21 ans qui a ouvert le score sur une contre-attaque ultra rapide. Entrés peu après l'heure de jeu, Benedetti et Sand ont contribué à la liquidation du match. Passe décisive pour le premier sur le deuxième but et le deuxième a marqué le quatrième et dernier but de son équipe. Parmi les titulaires habituels, Juan Camilo Angulo a sorti une excellente prestation avec deux passes décisives. Victoire large et facile, importante puisqu'elle permet de devancer Rionegro à la différence de buts. Sans trembler et sans blessé, c'était aussi une très bonne préparation pour la Sudamericana. Et pour le prochain match de Liga, où il faudra arracher un résultat sur la pelouse de Bucaramanga, un adversaire qui se battra cette fois pour une des quatre premières places. Tout sauf une partie de plaisir. Même chose pour Santa Fe donc. En déplacement sur la pelouse de Leones, le club cardinale a relevé la tête après sa défaite à la maison contre La Equidad. Tout autre résultat qu'une victoire était de toute façon rédhibitoire. Avec une équipe mixte aussi, Sejias sur le banc, Morelo absent, c'est Arley Rodriguez qui s'est distingué. Doublé, avec deux buts de la tête. Avec évidemment la spécialité de la maison sur le deuxième but. Corner, tête, merci, au revoir. Sérieux contre une équipe condamnée à la B et pourtant tout sauf libérée, Santa Fe s'offre le droit de rêver. Même si Guillermo Sanguinetti, son entraineur uruguayen a annoncé clairement : « La Copa Sudamericana est notre priorité ». Il vaut mieux puisque, en championnat, le prochain adversaire c'est le Deportes Tolima, qui est aussi à la lutte pour être tête de série. Et qualitativement de toute façon l'effectif n'est pas suffisant pour rêver d'aller au bout dans les deux compétitions. Un choix a donc été fait. Pour l’instant, il est gagnant.
À l'affut et à égalité avec Santa Fe, Millonarios a mal dormi ce week-end. À la maison face au Deportes Tolima, le club azul pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score. Entré en jeu à la place d'un Ayron del Valle blessé et qui pourrait rater plusieurs matches, le jeune Juan Camilo Salazar a pris ses responsabilités pour lancer Roberto Ovelar en face-à-face pour l'ouverture du score. Mais le champion a de l'orgueil et est revenu juste avant la pause grâce à un missile de Nilson Castrillón. Missile sur lequel le gardien vénézuélien Wuilker Fariñez a semblé un peu court. Ses détracteurs qui le qualifient de « trop petit » ne manqueront pas de le remarquer. Dans l'obligation d'attaquer Millonarios aurait pu ou dû prendre l'avantage. À l'heure de jeu seul aux six mètres Gabriel Hauche a manqué sa tête et n'a pu faire mieux que de trouver la transversale. Cette action a comme éteint toutes les velléités et idées offensives d'un Millos qui a peiné à se montrer dangereux par la suite. Un but justement refusé à Ovelar pour hors-jeu et un cafouillage qui aurait pu profiter à Jair Palacios. Ce nul est évidemment une très mauvaise opération puisqu'il n'y a plus de droit à l'erreur. Et il faut espérer dans le même temps un faux-pas de Rionegro et du Deportivo Cali. Parce que la dernière journée va nous offrir un Clásico capitalino qui pourrait bien être bouillant.
Dans le reste de la journée, la course au maintien est terminée. On savait que Leones allait descendre, on a l'identité du deuxième relégué. Avec son match nul à la maison contre le Deportivo Pasto, Boyacá Chicó est assuré de redescendre à l'échelon inférieur. D'autant plus parce que dans le même temps l'Atlético Huila s'est imposé contre Envigado. Les deux promus n'auront donc fait qu'un passage express pour cette fois dans l'élite du football colombien.
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