Junior a fait un pas important vers son huitième titre de champion en dominant largement le Deportivo Independiente Medellin 4-1 en finale aller de la Liga Águila II 2018. Sa deuxième période est de très bon augure avant sa finale retour de Sudamericana.
Pour la troisième année consécutive, la Colombie s’offre une finale entre Junior et le Deportivo Independiente Medellin. C'était déjà pour un titre de champion en 2016 puis pour la Copa Águila la saison dernière. Le DIM avait gagné le titre en 2016 et Junior la Copa. Cette année, c’est donc la belle, et, pour la première manche, on a été servi.
Engagé dans un calendrier démentiel avec deux finales en aller-retour à jouer en onze jours, Junior jouait gros à la maison. Tenu en échec à la maison par l'Atlético Paranaense en finale aller de la Sudamericana le club de Barranquilla ne devait pas se louper. La première interrogation était de savoir quel onze allait être aligné si Jarlan Barrera ou Luis Díaz allaient débuter ou non. Réponse affirmative pour les deux. Et deux retours importants avec Teó et Gabriel Fuentes qui étaient tous les deux suspendus pour la première échéance continentale. Pas de surprise du côté d'Octavio Zambrano avec le onze attendu. Le tout dans un stade Metropolitano plein comme un œuf et avec une ambiance proche de celle d'un match de la sélection cafetera. Voilà pour le décor.
Pour le match on attendait un Junior pied au plancher, on l'a eu pendant vingt minutes. Une passe de Jarlan pour Teó et une parade de David Gonzalez et c'est tout. Petit à petit, c'est bel et bien le DIM qui s'est montré le plus dangereux en première période. Pas une ribambelle d'occasions non plus, mais le contrôle du ballon et un pressing suffisant pour éteindre petit à petit les armes offensives, principale force de Junior. Suffisant en tout cas pour nous laisser sur notre faim. Alors la tête au Brésil ou un adversaire plus fort, voire les deux ? À 0-0 au moment de rentrer aux vestiaires personne ne pouvait répondre à cette question. Ça sentait quand même le match piège contre une équipe qui est allé sortir le champion en titre sur son terrain. On a été servi après la pause.
Cinq minutes. C'est le temps qu'il a fallu pour que cette finale se déverrouille. Dans le second acte on a vu et compris pourquoi Junior est en finale d'une compétition continentale. Et la solution est venue de ces deux pépites. Sur un ballon dans les pieds de Jarlan Barrera, à l'affut Luis Díaz est venu ouvrir le score. Six minutes plus tard sur un corner parfaitement frappé par Jarlan c'est James Sanchez qui a coupé de la tête au premier poteau pour donner deux buts d'avance à son équipe. À peine freiné par le but de Cano, qui avec dix-neuf buts égale Miguel Borja sur un tournoi court, l'équipe tiburón a offert une orgie offensive conclue par deux buts dans les dix dernières minutes. Bien aidée par deux erreurs défensives monumentales de la défense paisa. Le premier grâce à Teó avant que Marlon Piedrahita ne se rappelle au bon souvenir de ses anciens coéquipiers. Sans un David Gonzalez, auteur de trois parades décisives en deuxième période, des grands soirs le DIM serait rentré avec une valise bien plus lourde. Pour son dernier match au Metropolitano avec de rejoindre le Mexique et Tigres, Jarlan Barrera a éclaboussé le match de son talent. Deux passes décisives et une prestation d'ensemble de haut niveau. Luis Díaz sans être génial a débloqué la situation et ses accélérations ont toujours été un danger pour la défense poderosa.
Ce que Junior a produit après la pause est de très bon augure pour cette semaine, peut-être la plus importante dans l'histoire du club. Souvent critiqué pour son manque d'efficacité offensive, manque d'un côté tueur à l'image du pénalty manqué par Rafa Pérez lors de la finale aller contre Paranaense, les quatre buts autorisent tous les rêves. Pour gagner son premier trophée continental, il faudra reproduire ça pendant tout le match. Surtout il n'aura pas d'épée de Damoclès au-dessus de la tête et pourra tout donner tant le matelas est confortable. La seule incertitude pourrait être un écroulement total en cas de défaite en milieu de semaine. Mais avec des leaders comme Sebastián Vieira ou Teó ça semble peu probable. L'autre point qui autorise l'optimisme c'est que durant cette phase finale Junior n'a jamais perdu à l'extérieur. Il a fait nul sur la pelouse de La Equidad avant de s'imposer à Rionegro.
Son adversaire lui ne peut pas en dire autant. Miraculé en quart de finale contre Bucaramanga en prenant l'eau au match retour c'est la deuxième fois depuis la fin de la phase régulière que le Poderoso de la Montaña craque en déplacement. Totalement dépassé en deuxième mi-temps, il devra faire le match de sa saison pour espérer renverser son adversaire. Ça passera par un Andrés Ricaurte qui devra prendre le jeu à son compte. Normalement c'est lui qui arme les actions de son équipe et qui est chargé de mettre Germán Cano dans les meilleures conditions. Il n'a pas pesé sur le match et a été transparent. La seule satisfaction offensive est venue, comme souvent, de son capitaine. C'est donc une réaction de champion qu'il faudra avoir. Comme celle sur la pelouse du Deportes Tolima, le champion en titre, où Zambrano avait donné une masterclass. Il faudra surtout être chirurgical dans la mesure où trois buts sont le minimum pour espérer. Sachant que le but à l'extérieur ne compte pas double en cas d'égalité, ça nous promet un match retour riche en buts.


