Les leaders n'ont pas ralenti ce week-end lors de la cinquième journée de Liga Águila. Cúcuta, Millonarios et l'América ont gagné. Malgré un Matías Fernández buteur, Junior a perdu ses premiers points de la saison. Le DIM a encore craqué et est dernier.
Ils sont cinq à avoir fait un petit trou sur le neuvième : Cúcuta, Millonarios, le Deportivo Cali, l'América et Junior sont les premières équipes à franchir la barre des dix points. Exceptée la dernière équipe citée, ils ont tous gagné ce week-end.
Onze ans après le dernier affrontement entre les deux équipes, le match entre les deux capitales des deux départements portant le nom de Santander était un des matches au sommet du week-end. Au General Santander, c'est à la « Defensa y Justicia » que Cúcuta, le club rojinegro a arraché la victoire contre Bucaramanga. Et ça n'est pas un hasard. Quasiment au bout des cinq minutes de temps additionnel, il y avait encore quatre joueurs dans la surface. Plus, Jeysen Núnez qui s'est arraché pour remettre un ballon qui semblait perdu au deuxième poteau et qui était donc hors du terrain. Et le premier à l'affut pour reprendre le ballon mal repoussé par le gardien a été Carlos Mosquera (entré en cours de deuxième période) pour donner donc la victoire à son équipe. Avant le General Santander était passé par toutes les émotions. D'abord en fusion après deux buts, les deux de la tête, dans les vingt premières minutes avant de concéder deux buts en cinq minutes avant la pause. Cette victoire arrachée permet donc à Cúcuta de garder la tête et de continuer d'engranger dans son opération maintien.
Même ascenseur émotionnel au Campín où Millonarios recevait Huila. Un match à priori facile contre une équipe peu à l'aise en altitude. Surprise pourtant après cinq minutes et un but concédé suite à un coup-franc lointain mais mal jugé par Wuilker Fariñez qui s'est retrouvé surpris par la tête du capitaine opita Felipe Cardoza. À peine le temps de douter puisqu'en deux minutes et un doublé de César Carillo ont mis devant Millos avant un troisième de Juan David Pérez juste avant la pause. Oui mais justement, au retour des vestiaires, personne n'est vraiment revenu et un but d'Hechalar après seize secondes a tout relancé. Et c'est donc à une deuxième période totalement pas maitrisée à laquelle on a pu assister. Dommage parce qu'hormis le but concédé rapidement, on a vu un bon Millos sur la première partie. Efficace, dangereux, du standing d'un outsider au titre. À noter que c'est le meilleur départ du club depuis le deuxième semestre de l'année 2012, cette année le club azul avait terminé champion. Pour connaître la même issue, il faudra absolument corriger ces erreurs de concentration qui ont coûté le deuxième but et une peur au ventre malsaine.
Pas de problème de ce genre pour l'América et ses supporters dans un Pascual une nouvelle fois bien rempli. L'examen de début de saison est plus que validé. Le club escarlata a déroulé pour s'imposer très largement face au DIM. Avant de parler du club paisa, honneur donc au vainqueur et à celui qui symbolise ce changement radical. En difficulté, contesté, il renait. Fernando Aristeguieta a marqué les trois buts de la victoire de son équipe. Indiscutable, sauveur providentiel seraient les mots pour le caractériser puisqu'il a marqué sept des neuf buts de son équipe. Et surtout la sérénité défensive est là aussi. Alors oui en face ce n'était certainement pas le meilleur DIM de l'histoire mais la défense des Diablos Rojos a parfaitement contenu les offensives adverses qui ne sont montrés dangereux que par des frappes de loin. Sans véritable danger donc. C'est ce qu'on appelle un match plein qui pourrait compter pour la suite du championnat et donner de la confiance à un groupe qui en manquait cruellement il y a encore quelques semaines. De la confiance son adversaire en perdu, et en grande quantité, cette semaine. Éliminé aux tirs-au-but en qualification pour la Libertadores contre Palestino, le DIM a déjà dit adieu à son principal objectif de la saison. Dur parce que l'équipe chilienne était largement à sa portée. Sonnée, elle a donc tendu l'autre joue en Liga Águila. Si le club poderoso est tombé contre une des équipes les plus en forme de ce début de saison elle n'a rien fait pour éviter de prendre la marée. Surtout défensivement. Mauvaise lecture, marquage laxiste, c'est collectivement que la défense a coulé. Le deuxième but en est d'ailleurs un parfait exemple avec un enchainement mauvaise interception, élimination facile en se jetant et pressing inexistant où trois défenseurs se dirigent vers leur but laissant le buteur vénézuélien armer alors qu'il n'y a aucun autre attaquant dans la surface. Offensivement sans un Cano inspiré, la puissance de frappe de cette équipe est réduite de moitié et ça se voit. Ni Herazo ni Castro son remplaçant à la pause n'ont vraiment pesé et ça sera un casse-tête à résoudre pour Zambrano. L'entraineur équatorien, un temps menacé a reçu le soutien de tous ses joueurs en conférence de presse en début de semaine. Il faudra le montrer sur le terrain dès ce week-end donc contre l'autre équipe de Cali dans un Atanasio où ne sait pas trop à quoi s'attendre mais qui pourrait se montrer rapidement hostile si les choses venaient à tourner mal.
On l'attendait donc sur le terrain après son arrivée en rock star à l'aéroport de Barranquilla. Matías Fernández a enfin enfilé le maillot rojiblanco pour la première fois de sa carrière. Et il a apporté son premier point. Entré à l'heure de jeu dans le plus mauvais match, de loin, de l'année de Junior, il est venu égalisé à l'entrée du temps additionnel d'une frappe puissante à l'entrée de la surface. Mauvais match parce que Rionegro a fait un match à la Bernal. Collectif fort, bien en place, rapide projection vers l'avant avec un milieu fort, à l'image d'un Elkin Blanco qui a fait son meilleur son match depuis son arrivée. À deux contre quatre dans la surface, Jader Obrian pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score à quinze minutes de la fin. C'était sans compter donc sur le nouveau numéro dix chilien qui a montré ce qu'il pouvait apporter. Même si pour Junior on va privilégier la thèse de l'accident, ce nul est un petit coup d'arrêt dans un match qui semblait pourtant largement à sa portée. Celui qui marque des points en ce début de saison c'est Fabian Sambueza. L'ailier argentin a été encore en vue et a même touché le poteau en début de deuxième période. Il pourrait bénéficier du schéma tactique en 4/2/3/1 également si Luis Fernando Suárez décide d'installer Matí en dix comme on peut le penser. Avec double match cette semaine, on devrait rapidement être fixé sur la thèse de l'accident ou s'il y a un vrai coup de mou avant d'entamer la Libertadores.
La Libertadores, l'Atlético Nacional n'y est pas encore. Même s'il a franchi l'obstacle vénézuélien de La Guaira, il faudra élever son niveau contre Libertad où il retrouvera une vieille connaissance en la personne de Leonel Álvarez, l'homme qui a marqué le tir-au-but décisif en 1989 pour apporter la plus belle compétition continentale en Colombie. Mais trêve de passé puisque le présent est moins porteur d'espoir. Nettement moins même. Encore une fois on a été déçu devant la faiblesse de cette équipe lors de la réception de La Equidad. Pourtant tout était bien parti avec le golazo en début de match d'Hernán Barcos. Le pirate a régalé le public d'une balle en cloche après avoir éliminé Novoa le gardien bogotano. Mais petit à petit la machine s'est enrayée et l'équipe asegurador a repris du poil de la bête. Au point d'égaliser juste après la reprise sur une occasion où Heliberton Palacios a permis au centreur de déposer un caviar où la défense centrale en manque de communication a laissé Carlos Peralta seul au point de pénalty. Barcos sorti blessé juste avant la pause (il pourrait manquer le match aller contre Libertad), Duarte n'a pas saisi sa chance. L'ancien attaquant de Huila a manqué une belle occasion qui a coûté cher. Il n'a pas assumé encore son transfert et c'est un gros problème alors que Paulo Autuori cherche et expérimente encore. Avec un peu plus de justesse dans le dernier geste et à onze contre dix après le rouge de Mafla, La Equidad aurait même pu réaliser une grosse opération. Invaincu mais avec seulement quatre buts, il faut au moins trouver le chemin de la victoire de manière régulière. À en croire l'entraineur brésilien son club est sur la bonne voie. On sera rapidement fixé cette semaine avec le match aller au Paraguay et le déplacement à Santa Marta pour affronter une équipe qui est à sa portée.
Dans le reste de la journée, Once Caldas cale aussi. Après son nul ramené du Paraguay en Sudamericana, le club blanco blanco n'a pu ramener mieux qu'un match nul 1-1 contre l'Alianza Petrolera. Frustrant parce que devant dès la dixième minute, c'est en toute fin de match que le club de Manizales a craqué. Match cauchemar pour Jaguares sur la pelouse du Deportivo Pasto. Après avoir ouvert le score rapidement, le club félin a concédé deux buts avant la pause et deux après dans un match terminé à neuf contre onze. Coup d'arrêt pour cette équipe qui enchaine une troisième défaite consécutive après avoir pourtant gagné ses deux premiers matches. Tolima continue de souffler le chaud et le froid. Un but rapide de son goleador Marco Pérez avant un deuxième de Luis Gonzalez à un quart d'heure de la fin ont offert une victoire aisée contre un faible Envigado. Idéal pour se placer dans le groupe des huit qualifiés. Ce groupe Santa Fe le regarde de loin, de très loin. Toujours pas de victoire et un match nul arraché contre Patriotas à Tunja. Un but chanceux de Perlaza a offert un point qui ne va certainement pas suffire à son bonheur. Enfin dans le dernier match de la journée très bonne opération du Deportivo Cali qui continue d'engranger à la maison. Cette fois c'est l'Unión Magdalena qui n'a rien pu faire contre l'équipe azucarero. Un nouveau but de Dinenno (son cinquième) et un de Rosero (le 5000e de l'histoire du club) en première période ont suffi à faire la différence malgré le but en fin de match de Luis Carlos Arias. Avec un match de plus que les autres, le Deportivo Cali s'installe sur le podium et laisse son adversaire à la dernière place.
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