Deux journées dans la semaine et plusieurs informations. Millonarios continue sa marche en avant, suivi de près par Junior. Santa Fe n'a pas perdu mais est la dernière équipe à ne pas avoir encore gagné cette saison.
Avant de commencer le résumé de cette semaine palpitante qui devait s'achever en beauté avec un Clásico paisa, il faut préciser une nouvelle fois pourquoi ça se termine en eau de boudin. Logiquement dispensé de championnat en milieu de semaine pour cause de match retour contre Libertad en pré-Libertadores, l'Atlético Nacional a demandé et obtenu le report de son match puisqu'en cas de qualification, il aurait joué mardi en Libertadores. Perdu. Perdu aussi pour la DIMAYOR qui a accordé le report du match et qui n'est pas revenu sur sa décision.
Histoire de rapidement retourner au terrain, semaine quasi parfaite pour le leader. Bien aidé par un Carlos Giraldo maladroit avec ses mains, Millonarios a fait un carton à la maison contre l'Unión Magdalena. Quatre buts dans un stade bien rempli avec un Ovelar en mode buffalo et auteur d'un triplé. On attendait donc avec impatience le match contre le Deportivo Cali pour ce qui est donc devenu l'affiche de la journée. Sur un terrain qui lui a rarement souri. Contre une équipe invaincue à la maison et qui avait gagné trois de ses quatre matches, ils ont fait le match presque parfait. Presque parce que Dinneno n'a pas existé, pas plus que Feiver Mercado. Isolés, les deux attaquants ont été très peu en vue. La faute à un plan rondement mené par Pinto, qui donne masterclass sur masterclass, et à une défense qui prend des allures de taille patron. Alex Rambal notamment est en train de prendre une dimension très intéressante pour la suite de la saison. Le plan qui a donc fonctionné à la perfection c'était d'une part de couper les transitions entre Matias Cabrera et les deux de devant et d'autre part de parfaitement verrouiller les couloirs pour limiter l'impact de Deiber Caceido et de Jhon Mosquera. Le premier a surnagé dans son équipe, le deuxième a été transparent et remplacé peu après l'heure de jeu. Efficace donc en phase défensive, offensivement Millos a su se montrer dangereux également. Si le club de la capitale a eu les meilleures occasions en première période sans réussir à tromper Camilo Vargas, son futur bourreau, il a su se montrer roublard. Ovelar a fait une Ravanelli contre le PSG en 1997 et a obtenu un pénalty qu'on pourrait qualifier de litigieux. Transformé par Elíser Quiñones. Plan presque parfait donc puisque sur le dernier corner le gardien international colombien Camilo Vargas, doublure de David Ospina, est venu mettre sa tête pour venir égaliser. Cruel. Et si Ovelar avait fait de roublardise, Felipe Jaramillo arrivé cet été a lui montré tout le contraire en enchainant deux fautes grossières en peu de temps. Ces vingt dernières minutes à un de moins ont peut-être pesé dans les têtes et les jambes. Mais avec dix-neuf points en huit matches, le début de saison reste exceptionnel, son meilleur depuis qu'il existe les tournois I et II. Une petite partie du billet est même dans la poche puisque lors du dernier semestre le huitième avait 31 points. Le Deportivo Cali lui doit se servir de ce match peut être pour ajouter des cordes à son arc. Un Tolosa, qui a explosé au Sudamericano Sub 20 ne ferait pas tâche dans cette équipe, surtout quand il s'agit d'apporter du liant entre le milieu et l'attaque. Et il a aussi la faculté de se projeter rapidement et d'éliminer son adversaire. Entrés en jeu à une demi-heure de la fin, Palavecino et Carlos Rodríguez n'ont pas pesés. Pire, le premier a mis plus de boites qu'autre chose et a même vu rouge dans le temps additionnel. Lucas Pusineri pourrait donc essayer de revenir au même schéma que celui utilisé la saison passée, celui qui l'avait emmené en quart-de-finale de la Sudamericana. Et sans pression puisque sa situation au classement est correcte bien au chaud dans le groupe des qualifiés.
Et si le Deportivo Cali est bien au chaud alors Junior est lui dans le sauna. C'est la seule équipe encore invaincue dans cette Liga Águila. Pourtant on ne s'est pas éclaté en les voyant jouer cette semaine. C'était une bonne vieille purge contre Envigado dans un match où l'arbitre a décidé de les handicaper en sortant un rouge après cinq minutes. Contre l'Once Caldas le match était plus agréable mais Junior a bien souffert. Logique puisque Luis Fernando Suárez avait décidé de bien faire tourner avant le match contre Palmeiras mercredi pour son premier match de groupe de Libertadores. Sur la pelouse de Palogrande il a suffi d'une contre-attaque éclair emmenée et conclue par Freddy Hinestroza. Pour le reste, José Chunga l'habituelle doublure passée capitaine a brillé et a évité l'égalisation à maintes reprises. Et c'est tout. Sans être génial, Junior garde sa deuxième place au classement. Avec la Libertadores, ce genre de situation pourrait se reproduire et on est en droit d'attendre une peu plus de la part de certains joueurs, comme Daniel Moreno ou Luis Carlos Ruiz qui auraient dû bien plus peser sur la défense. Pour l'Once Caldas, on était inquiet après la sortie précoce en Sudamericana mais ce match a quelque peu rassuré. Huitième donc sans urgence, il faudrait commencer à stopper cette série de deux revers pour éviter de s'offrir quelques sueurs froides.
Semaine compliquée pour l'América. Triste 0-0 à la maison contre Santa Fe en milieu de semaine et grosse claque sur la pelouse d'Envigado. Un but juste avant la mi-temps et deux en deux minutes au retour des vestiaires, le déplacement en territoire paisa a rapidement tourné au calvaire. Errements défensifs, incapacité à porter le danger devant, après vingt minutes de domination le club escarlata s'est complètement éteint et a pris le bouillon. Accident ou vrai coup de mou, impossible de le dire, même l'entraineur du club de Cali n'avait pas d'explication sur la piteuse prestation de son équipe. Son match contre l'Once Caldas, un autre malade possible, sera donc à scruter de près. Pour Envigado, dos au mur et dans la zone de relégation avant le match, c'est évidemment un match sur lequel il faudra s'appuyer pour espérer le maintien. Au milieu Alexis Zapata a rayonné, deux buts mais il a contrôlé et tué les attaques adverses, il a cassé des lignes à l'image de son premier but. International U20, Yeison Guzmán a lui aussi régalé en marquant le dernier but de son équipe. Un but où il a ridiculisé son défenseur. Ce résultat est à confirmer sur le terrain de Rionegro dans un match crucial pour le maintien.
Le maintien Santa Fe n'est pas concerné mais on a de quoi s'inquiéter. Toujours pas de victoire cette saison pour le club cardinale. Contre Rionegro au Campín tous les ingrédients étaient réunis pour enfin connaître le goût de la victoire cette saison. Une ouverture du score en première période, sur un coup-franc parfaitement tiré par Juan David Valencia, des occasions pour enfin un visage séduisant. Mais la machine s'est enraillée en cinq minutes. D'abord réduit à dix après le rouge d'Arley Rodríguez, Rionegro est venu égaliser presque dans la foulée. Pire, à cinq minutes de la fin Jáder Obrian s'est offert un doublé et pensait donner la victoire à son équipe. Grâce à sa recrue Brayan Perea, Santa Fe a évité le pire et a réussi à arracher un point pour éviter d'aggraver une situation déjà inquiétante. Même s'il y a du mieux dans le jeu depuis l'arrivée de Bedoya, il faut commencer à gagner sous peine de voir le wagon des qualifiés devenir inaccessible. Ce week-end, il faudra être bien plus solide défensivement sur la pelouse de l'Atanasio pour faire tomber le DIM dans un match qui pourrait plonger le vaincu dans une crise et un marasme de plusieurs mois.
Dans le reste de la journée, l'Unión Magdalena et l'Alianza Petrolera ont signé deux victoires importantes contre des concurrents directs dans la lutte pour le maintien. Le club de Santa Marta tout d'abord est venu à bout du Deportivo Pasto. Un but de la tête d'Edisson Restrepo en première période a suffi pour dépasser son adversaire au classement et donc se retrouver hors de la zone de relégation. Cette victoire confirme le bon début de saison et surtout sa solidité à la maison. Distancé, le club de Barrancabermeja a lui renversé la situation sur le terrain de l'Atlético Huila. Mené 1-0, le club aurinegro a inscrit un but juste avant la pause et un autre à l'heure de jeu et éviter une situation critique. Cúcuta de son côté a cédé pour la première fois de la saison. En difficulté avec l'altitude de Bogotá, le promu a réussi à revenir une fois mais le but de Carlos Peralta cinq minutes après la pause lui a été fatale. Pas d'inquiétude au classement puisqu'avec une troisième place et six points d'avance sur le neuvième il y a de la marge. Comme pour Tolima qui avant de s'imposer en Libertadores avait explosé Jaguares, à l'extérieur qui plus est. Quatre buts, zéro encaissé, une démonstration en première période et des remplaçants au niveau. Petit à petit Tolima retrouve ses jambes et son niveau. De bon augure pour la suite de la saison. Enfin surprise en ouverture de la journée puisque Patriotas a fait l'exploit et s'est imposé sur la pelouse de Bucaramanga. Un but juste avant la pause avant de gérer son avance en deuxième période. Avec douze points c'est suffisant pour se hisser dans le groupe des qualifiés et pour s'offrir un semestre intéressant, ce qui n'était pas gagné au début de la saison.
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