Quatre équipes se partagent la tête de la Liga Águila, Millonarios, Cúcuta, l'America et Junior. Loin de ce groupe l'Atlético Nacional n'avance pas, même constat pour Santa Fe. Retour sur cette journée spéciale de Clásicos.
Ils sont quatre. Quatre à avancer à grands pas vers les quadrangulaires qui définiront le champion à la fin de la saison. Avec vingt points à mi-parcours, Millonarios, Cúcuta, l'América et Junior ont fait bien plus que la moitié du chemin pour espérer voir plus loin que cette phase régulière. Sans forcément être toujours brillantes mais efficaces et régulière, ces quatre équipes sont actuellement de loin les meilleures sur la scène locale.
Honneur au leader Millonarios. Le club de Bogotá qui compte un match en moins, son match contre Santa Fe a été reporté à la fin du mois en raison d'un concert ce week-end dans l'enceinte de la capitale, continue d'avancer avec ces certitudes. Et sa plus grande certitude du moment c'est Wuilker Faríñez. Le gardien vénézuélien a permis d'éviter la défaite lors de l'autre match au sommet contre l'Atlético Nacional avec notamment un triple arrêt monstrueux. À 0-1, il avait aussi gagné un face-à-face crucial. C'est bel et bien un gardien de niveau international qui gade les cages azules en ce moment. Son autre grande certitude du moment se trouve à l'autre bout du terrain. Roberto Ovelar en ce moment apporte des points précieux à son équipe. C'est lui qui avait obtenu le pénalty sur la pelouse du Deportivo Cali. Contre l'Atlético Nacional il est venu égaliser à dix minutes de la fin. L'international paraguayen traverse actuellement son meilleur moment avec le club embajador. Avec un déplacement à Ipiales pour affronter Pasto avant le match contre Santa Fe l'occasion de s'envoler définitivement est belle.
Cúcuta souffle lui le chaud et le froid. À la maison c'est plutôt le chaud. Bien aidé par une équipe de l'Unión Magdalena venue avec des cadeaux plein la hotte, l'équipe frontera s'est fait plaisir avec trois buts au compteur. Un chiffre ne trompe pas. Avec treize points en cinq matches, Cúcuta est tout simplement la meilleure équipe à domicile de ce championnat. Treize points c'est deux de mieux que le Deportivo Cali et Patriotas qui complètent ce classement mais qui comptent un match de plus. Le froid c'est donc hors de ses bases avec deux défaites consécutives. La deuxième sur la pelouse du voisin Bucaramanga. C'est surtout offensivement que la différence s'est faite sentir puisque la co-meilleure attaque, avec dix-huit buts, n'a presque rien montré. Une seule occasion, facilement contrôlée par Nelson Ramos et c'est tout. Trop peu donc pour ne pas rester muet pour la première fois de la saison. Avant donc de craquer au bout du temps additionnel. Déjà averti Diego Chica a fait une nouvelle faute qui lui a valu un rouge. Sur le coup-franc Robayo d'abord puis Gómez ont permis donc au club leopardo de prendre les trois points. Avec la réception de l'Atlético Nacional avant d'aller affronter le Deportivo Cali, Cúcuta devra hausser son niveau s'il veut espérer rester dans ce bon wagon.
Question dynamique, difficile de faire mieux que l'América. Vainqueur facilement de l'Once Caldas à la maison, le quadruple finaliste de la Libertadores a réalisé l'exploit de s'imposer sur la pelouse du voisin le Deportivo Cali qui était invaincu dans son antre avant ce match. Alors La Mecha n'a pas fait son meilleur match de la saison, loin de là, mais elle a pu s'appuyer sur son capitaine. Carlos Bejarano a sorti le gros match au bon moment avec trois arrêts décisifs, dont un décisif à dix minutes de la fin devant Juan Dinenno. Et elle a pu compter aussi sur un coup de pouce de la défense azucarera sur sa seule action du match. Juste avant la pause le centre d'Héctor Quiñones a été détourné dans son propre but par le défenseur Francisco Delorenzi. Certainement sous pression avec le déplacement d'Aristeguieta, trop court pour couper le centre, le défenseur argentin n'a pu faire mieux que de tromper son propre gardien. Oublié donc l'accident sur la pelouse d'Envigado. Avec cette victoire contre le grand rival et son billet quasiment en poche, ce semestre sera quoiqu'il arrive positif. De quoi voir un Pascual bien rempli jusqu'à la fin de saison. Assez rare pour être signalé.
Le dernier larron c'est donc Junior. Mais en ce moment, on est proche de l'escargot. Deux nuls consécutifs, contre Bucaramanga à la maison et contre l'Unión Magdalena. Le deuxième certainement plus inquiétant puisque c'était bel et bien l'équipe type (sans Luis Diaz) sur la pelouse. Si la première période a été correcte et ponctuée d'un but, la seconde l'a été nettement moins. Un premier avertissement de Ricardo Márquez qui a trouvé le poteau de la tête, une grossière erreur de Balanta a entrainé le pénalty de l'égalisation transformé par ce même Márquez. Deux défaites en Libertadores, deux nuls en Liga contre deux équipes à la portée, il n'en fallait pas plus pour déclencher une sortie musclée de Teófilo Gutiérrez qui a changé certains de ses coéquipiers en disant : « il y a des joueurs qui n'ont pas encore compris qu'ils étaient à Junior, qu'ils doivent augmenter leur niveau, qui ne connaissent pas encore les mouvements du coéquipier, ça il faut le comprendre rapidement et le montrer sur le terrain et notamment dans les matches clés. » Qui vise-t-il ? Difficile de le dire mais il pourrait clairement s'adresser à Matías Fernández. La recrue phrase est très loin de donner satisfaction pour le moment. S'il a été sorti très rapidement contre San Lorenzo, il a été trop intermittent contre Palmeiras. Pas beaucoup mieux en Liga où il a été sorti à l'heure de jeu contre Magdalena. Contre Envigado, sa dernière titularisation, il avait joué dix minutes de plus sans montrer plus de choses. S'il ne hausse pas rapidement son niveau (dès la semaine prochaine contre Melgar), il pourrait se transformer en gros flop et symbole d'une intersaison ratée.
De l'autre côté, celui des équipes en difficulté, l'Atlético Nacional a un besoin urgent de points. S'il y a du mieux dans le jeu, il faudra le concrétiser au classement. Le club verdolaga a laissé en route quatre points précieux sur ces deux dernières semaines. Les deux premiers contre Millonarios, et deux autres dans le match face à DIM. Comme contre le club de la capitale, l'Atlético Nacional a laissé son voisin repartir avec un point dans la poche. Pourtant par deux fois il a mené au score avant de céder sur deux coup de pied arrêtés. Le premier sur corner où Cano a pu armer une demi-volée dans la lucarne, le deuxième sur un coup-franc parfaitement tiré par Elvis Perlaza. Frustrant parce que dans ce match entre voisins dans la deuxième ville du pays c'est bien lui qui a été le plus entreprenant avec un Yerson Cándelo intenable et buteur et un Daniel Bocanegra qui remplace bien Alexis Henríquez notamment dans le jeu long. C'est lui le passeur décisif sur le deuxième but de son équipe juste après la pause. Avec cinq matches nuls en huit matches, l'impatience des supporters pourrait faire mal si la série se poursuit. Et pourrir encore un peu plus un semestre déjà terni par l'élimination en phase préliminaire de la Libertadores.
Pour Santa Fe c'est la même chose. Il y a du mieux depuis l'arrivée de Bedoya mais ça ne se concrétise pas au classement. S'il a été exempté de match contre Millos, son voyage à Medellín pour affronter le DIM s'est mal terminé. Dans ce match avec une pause d'une heure et quart en raison de l'orage qui a rendu la pelouse de l'Atanasio injouable, Santa Fe s'est fait piéger sur une action litigieuse où Ricaurte s'est écroulé dans la surface. Seul selon les images et la DIMAYOR qui a décidé de le suspendre. Une suspension confirmée officiellement la veille du match contre l'Atlético Nacional. Je vous laisse juger du timing. Toujours sans victoire et avec une avant-dernière place au classement peu reluisante il n'y a plus de droit à l'erreur pour espérer accrocher les quadrangulaires. Pour assombrir encore un peu plus le tableau, Omar Pérez sera indisponible jusqu'à la fin de l'année après sa rupture des ligaments croisés. Heureusement son prochain adversaire, l'Once Caldas, est malade et fait figure de proie idéale pour se enfin décoller retrouver une place un peu plus digne de son standing. Dans le reste de la journée, l'Once Caldas, on l'a dit, coule. Nouvelle défaite, la cinquième en dix matches donc, à la maison et contre un bien faible Deportivo Pasto. Individuellement certains joueurs sont bien loin de leurs performances de 2018 et collectivement l'élimination de la Sudamericana semble avoir installée une blessure suffisamment puissante pour entrainer une absence de réaction. Ce semestre risque donc d'être bien long. Même constat pour La Equidad grande surprise du dernier championnat et qui est retombée dans l'anonymat. Comme l'Atlético Nacional cette équipe collectionne les matches nuls dont le dernier en date contre Patriotas. Bien calé en milieu de classement, sa participation en Sudamericana sera sa seule motivation de ce début d'année. Rionegro lui n'a déjà plus rien à espérer. Dernier et à huit points du huitième, face à un Envigado qui jouera sa place dans l'élite toute la saison, il y avait la place de se relancer. Raté. Dans un match qu'elle a terminé à neuf contre onze elle n'a pu gérer son but d'avance marqué en début de match. Un point pas vraiment rassurant avant d'entamer son aventure en Sudamericana. Pas de coupe continentale pour Jaguares mais sa priorité sera de retrouver le chemin de la victoire. Depuis ses deux victoires en deux match elle n'a pas réussi à s'imposer. Score nul et vierge à la maison contre un Petrolera qui pourra remercier son gardien qui était en état de grâce. Enfin, il ne fait pas bon recevoir Tolima en ce moment, en Liga Águila au moins. Victorieux 4-0 sur la pelouse de Jaguares lors de son dernier déplacement, c'est l'Atlético Huila qui a mouché rouge cette fois. Démonstration avec cinq buts au compteur, grâce à cinq buteurs différents, et de quoi se retrouver à l'affut du groupe des quatre échappés. La réduction de l'écart de Huila a à peine gâché cette nouvelle sortie parfaite de la part d'un des deux représentants colombiens en Libertadores.
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