Ce soir la ligue colombienne reprend ses droits avec le match entre le Deportes Tolima et le Deportivo Independiente Medellín. Avec cette année un nouveau nom, un nouveau format, et de nouvelles têtes d'affiche.
Exit donc la Liga Águila. La célèbre marque de bière (à consommer avec modération) et sponsor de la sélection colombienne a laissé la place à BetPlay, site de paris en ligne. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même la DIMAYOR, l'entité qui gère le football professionnel en Colombie, a décidé d'accoler son nom au championnat. Bienvenue donc à la Liga BetPlay Dimayor. Au rayon des nouveautés pas seulement le nom va changer. Le quadrangulaire après la phase régulière n'a pas été reconduit, Copa América oblige. Cette année après les vingt journées on aura le droit à un dernier carré où le premier affrontera le quatrième et le deuxième jouera contre le troisième, le tout en aller-retour évidemment, comme la finale selon un système utilisé lors du championnat d'ouverture en 2010. Toujours hors terrain, c’en est finit des matches de championnat diffusés en clair. Jusqu'à l'année dernière, deux affiches lors de chaque journée étaient accessibles à tous via une chaine publique. Mais cette saison Win Sports, la chaine qui diffuse le championnat a mis en place une chaîne payante avec un tarif de 29.900 pesos (soit un peu moins de 10 euros) par mois. Si la somme n'est pas si excessive, le salaire minimum colombien est de 921.000 pesos, cette décision n'a pas forcément été bien reçue et un mouvement de contestation a vu le jour, notamment sur Twitter, avec le hashtag #LoPagaráSuMadre (votre mère le paiera). Lancée pour développer et générer plus de revenus pour les clubs, cette idée est donc risquée. Si de nouvelles émissions vont voir le jour, pour le moment les matches diffusés seront presque exclusivement colombiens. En plus du championnat et de la Coupe, la ligue féminine (si elle voit le jour) sera au programme. Pour l'étranger la chaine diffuse le championnat turc … et c'est tout pour le moment en tout cas même si un championnat européen pourrait faire son apparition afin de combler la grille matinale.
Sur le terrain, un point de règlement a particulièrement agacé joueurs et entraineurs. De vingt-cinq joueurs autorisés plus cinq joueurs de moins de vingt ans, cette année seulement vingt seront autorisés, plus les cinq jeunes. Les clubs jouant les compétitions continentales ont le droit à trois joueurs supplémentaires. Conséquence directe, il n'y aura plus sept mais cinq remplaçants sur le banc. Enfin, déjà présent lors de la finale du dernier semestre, le VAR sera conservé et en vigueur sur deux matches par journée.
Les favoris : América et Junior
Contexte planté, quelles sont donc les forces en présence et à l'heure de commencer la saison les deux géants se nomment l'América et Junior. Honneur au champion, l'América. Si le club escarlata commencera sa saison à huis-clos, samedi soir contre l'Alianza Petrolera, en raison des incidents lors de la finale au Pascual, il a frappé fort et a rapatrié un ancien buteur international. Ancien de la maison, formé au club, Adrián Ramos sera le numéro neuf titulaire cette année. Si le futur de Rangel n'est pas encore défini, il pourrait partir en Chine, le club a pris les devants. Dans le secteur offensif Juan David Pérez est arrivé. Capable de jouer sur un côté ou dans l'axe, sa polyvalence sera forcément un atout. Comme John Arias qui vient de Patriotas. À 22 ans il pourrait exploser cette saison dans un club qui entre la cadence infernale de la Liga (qui se jouera sur quatre mois et demi) et la Libertadores aura besoin d'un effectif un peu plus étoffé. Niveau départ, un seul joueur majeur a quitté le club avec le départ de Neto Volpi pour le Japon. Dans les cages, deux gardiens internationaux sont arrivés. Eder Chaux, le troisième homme de Queiroz et Joel Graterol, le remplaçant de Wuilker Faríñez avec la Vinotinto devraient se partager le poste. En défense, Felipe Jaramillo est arrivé libre et ça pourrait être une bonne pioche. Milieu défensif avec Millonarios, il a été testé également en défense centrale. Effectif suffisamment large pour faire face aux deux grandes échéances de ce début d'année. Junior a eu une intersaison un peu plus agitée dans le sens des départs. Cinq joueurs qui faisaient partie de la rotation sont partis, dont Matías Fernández, et surtout deux titulaires au milieu. Luis Narváez est parti à Santa Marta jouer en B à Unión Magdalena et surtout Víctor Cantillo a rejoint le Corinthians. Logiquement c'est dans ce secteur que le club a plus recruté. Larry Vásquez, Didier Moreno et surtout Cristian Higuita, arrivé d'Orlando en MLS, auront donc la lourde tâche de solidifier un entrejeu parfois en difficulté l'année dernière. À la recherche d'un défenseur central pour épauler Germán Mera et l'international U23 Willer Ditta, le club a fait venir Dany Rosero du Deportivo Cali. Sur les côtés le club pourra également compter sur Jeison Angulo à gauche et Fabián Viáfara à droite pour jouer les doublures de luxe. Offensivement si Sherman Cárdenas a tout d'un beau pari, le club a lui aussi fait venir un buteur international. Supporter du club, Miguel Borja va jouer sa dernière carte et essayer de relancer après un passage à Palmeiras mitigé. Alors que Falcao sort progressivement des radars de la sélection, le vainqueur de la Libertadores 2016 rêve toujours du maillot jaune.
Pluie d’outsiders
Derrière les deux favoris, Millonarios, Santa Fe et l'Atlético Nacional font office d'outsider. Millonarios a peu bougé et sa meilleure recrue s'appelle Alberto Gamero. L'ancien entraineur du Deportes Tolima est revenu dans un club où il a brillé comme joueur. Peu de mouvements, Ayron del Valle est revenu après son prêt au Mexique et il remplacera Fabián González. Derrière Juan Pablo Vargas, Elvis Perlaza et Luciano Ospina devront apporter la solidité défensive qui a manqué la saison passée. Enfin, Juan Pereira apportera une polyvalence au milieu. Capable de jouer en relayeur ou sur un côté, c'est la saison de la confirmation pour lui à un niveau supérieur après avoir été un joueur majeur de l'Unión Magdalena l'année dernière. Même chose pour l'Atlético Nacional qui a surtout a cherché à remplacer numériquement les départs. Hernán Barcos et Patricio Cucchi sont partis et les buteurs sont venus de Bogotá avec Fabián González Lasso (ex Millos) et Jefferson Duque (ex Santa Fe). Diego Braghieri est revenu du Mexique et remplacera numériquement Daniel Bocanegra qui rejoint le Paraguay. Pour le reste, Osorio tentera quelques paris avec Estéfano Arango et Deinner Quiñones, les deux offensifs seront chargés d'animer les couloirs. Santa Fe a lui plus bougé. Surtout au rayon des départs. Entre les fins de contrat, les retours de prêt et les départs, pas moins de trente joueurs ont quitté le club. Si Cucchi est arrivé de l'Atlético Nacional et représente une « valeur sûre », les autres recrues comme Kelvin Osorio, Diego Valdés pourront exploser avec un entraineur qui a déjà prouvé qu'il pouvait faire des miracles avec cette équipe. En difficulté avec Junior Yohandry Orozco vient de relancer pour espérer retrouver une place dans le groupe du Venezuela. Habituelle force de Santa Fe, le défenseur central Jeisson Palacios devra refaire de ce secteur le point fort du club cardinale.
Évidemment Patriotas sera le club à suivre cette saison avec la présence de Quentin Danloux, le premier Français à jouer dans l'élite du football colombien. Au rayon des joueurs à suivre le jeune José Enamorado va lui aussi être scruté avec son club, le Deportivo Cali. Le club sera entrainé par Alfredo Arias cette année après le départ de Lucas Pusineri en Argentine, à Independiente. Le club de Cali pourrait souffrir cette saison après les départs de Matías Cabrera, Christian Rivera mais surtout Juan Dinenno. Le club cherche un buteur et Ángelo Rodríguez est le profil visé. Avec seulement quatre clubs qui joueront le titre après la phase régulière, difficile de voir une équipe surprise s'immiscer dans la course comme l'Alianza Petrolera la saison passée, surtout que le club de Barrancabermeja s'est clairement fait dépouiller.
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