Pas de vainqueur dans cette finale aller. Malgré l’ouverture du score le Deportivo Cali n’a pu faire mieux que 1-1 à la maison contre le Deportes Tolima.

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Une file interminable de voitures dès le début d’après-midi pour un match en soirée. Un stade Deportivo Cali plein comme un œuf avec une ambiance des grands soirs. Le club azucarero recevait le Deportes Tolima avec en jeu un dixième titre pour le premier (première finale depuis 2017) et un quatrième pour le nouveau grand du football colombien. Au frais en milieu de semaine tous les titulaires étaient évidemment présents côté Deportivo Cali autour de Teó Gutiérrez. Pas le cas de son adversaire : Anderson Plata et Juan Fernando Caicedo à priori diminués étaient sur le banc.

La première période a été hachée. Un frisson côté Tolima avec une frappe d’Omar Albornoz à côté et une première occasion pour le Deportivo Cali avec un coup-franc de Kevin Velsaco qui a frôlé la lucarne, avant un premier fait de match : à la lutte avec Sergio Mosquera, Ángelo Rodríguez a laissé traîner son coude. Appelé par son assistant vidéo Wilmar Roldán n’a donné qu’un avertissement. Sergio Mosquera bien malheureux quelques minutes plus tard. Le défenseur central s’est blessé sur un duel anodin et a été obligé de céder sa place. Très décevant, ce match a basculé juste avant la pause. Mal positionné Harold Gómez a mal renvoyé un centre venu de la droite, Juan Camilo Angulo s’est arraché pour centrer de nouveau, son centre, repoussé par William Cuesta, terminait dans les pieds d’Harold Preciado qui a conclu dans le bout vide. L’ouverture du score était logique dans la mesure où les joueurs de Rafael Dudamel ont bien plus essayé d’amener du danger dans la surface adverse et de jouer au football tout simplement. Pour Tolima cette tuile était la première, la suivante survenait dans la foulée lorsqu’Anderson Angulo, qui était entré à la place de Mosquera, s’est blessé avant de rentrer aux vestiaires. Scénario cauchemar.

Certainement secoués à la pause les joueurs d’Hernán Torres sont revenus avec de bien meilleures intentions et ont bien failli égaliser d’entrée sur un coup-franc d’Albornoz qui a frôlé le poteau d’un De Amores battu. Réponse immédiate du berger à la bergère, double réponse même avec une tête de Menosse sur la barre et reprise par Ángelo mais sauvée miraculeusement sur la ligne par Gustavo Ramírez. Nettement plus porté vers l’avant, le champion en titre a réussi à revenir à l’heure de jeu, encore sur un coup de pied arrêté et encore grâce à son homme en forme. Caicedo touché, son remplaçant Gustavo Ramírez a parfaitement plongé au premier poteau pour remettre les deux équipes à égalité et signer son quatrième but sur les trois derniers matchs. Et si pour gagner des titres il faut un neuf efficace, il faut aussi un gardien décisif. Sonné le Deportivo Cali a attendu les dix dernières minutes pour essayer de faire la différence. William Cuesta a sorti deux parades exceptionnelles devant Harold Preciado pour permettre à son équipe de ne partir avec un désavantage au match retour. Propulsé titulaire après les déboires de Montero, le portier formé à La Equidad a fait mieux que les pompiers de service. Très longiligne (1m95) et très explosif, il a multiplié les exploits et aura une grande part de responsabilité si son club arrive à conserver son titre.

 

Ce nul laisse donc présager une finale retour ouverte. La règle du but à l’extérieur ne s’applique pas en Colombie et en cas de nouveau match nul on passera directement aux tirs au but. Des petites infos pour les superstitieux. Les trois fois où Tolima a gagné le titre, c’était avec le match à l’extérieur. Le club pijao a donc l’occasion d’être sacré pour la première fois devant son public. Ce n’est pas la première fois que ces deux équipes s’affrontent en finale. En 2003, les deux clubs s’étaient affrontés à ce stade de la compétition et Tolima s’était imposé lors de la séance de tirs au but.

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée