On ne connait pas encore l’identité des deux finalistes du championnat colombien. Si Millonarios est bien placé et n’a besoin que d’un point, l’autre groupe est totalement ouvert avec trois équipes qui peuvent encore rêver.

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Groupe B comme bouclé serait-on tenté de dire, même si Millonarios a déjà manqué une balle de match de manière invraisemblable. C’est avec une très grosse pression que le club embajador reçoit le DIM ce samedi. Une très grosse pression parce que dans l’enceinte qui sera pleine comme un œuf, Millonarios devra faire sans ses internationaux Óscar Cortés et Álvaro Montero qui sont en Europe avec la sélection pour les deux matchs amicaux prévus contre l’Irak et contre l’Allemagne. À noter que le premier cité sort tout juste du Mondial U20 et que le deuxième n’est pas assuré d’avoir du temps du jeu. Absence également pour le pilier de la défense, Juan Pablo Vargas, appelé avec le Costa Rica. Une belle organisation… Mais si le club de la capitale jouera sa place en finale sur la dernière journée, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Après une double victoire convaincante contre l’América, mettant ce dernier par la même occasion hors-course, Millonarios avait une première balle de match le week-end dernier contre Boyacá Chicó. Sans Llinas, blessé et qui sera de retour ce soir, et sans son capitaine David Macalister Silva (qui sera lui aussi de retour) les joueurs de Gamero ont sombré en trois minutes chrono. Sombrer est bien le mot dans la mesure où ils ont totalement contrôlé le match jusque l’heure de jeu, ouvrant même le score juste après le retour des vestiaires grâce à une tête parfaitement placée du jeune Alex Moreno. Avant donc un naufrage total. Naufrage individuel, avec une grossière erreur de Juan Pablo Vargas sur le premier but et l’égalisation de Wilmar Cruz, puis collectif, parce qu’après l’égalisation personne n’a sonné la révolte. Pire l’apathie collective a permis à Angelo Peña de donner un avantage définitif à son équipe. À noter que le club local a encore joué avec le feu puisqu’il a laissé beaucoup de supporters entrer dans l’enceinte. Beaucoup trop pour la capacité du stade selon les témoignages des journalistes présents sur place. C’était déjà le cas il y a tout juste un mois quand les deux équipes se sont affrontées en phase régulière.

Sans faire de bruit Boyacá Chicó a donc l’occasion de se qualifier pour la deuxième finale de championnat de son histoire après celle de 2008 (son seul titre de champion) et sa troisième finale dans l’élite si on ajoute la finale de Copa de 2011. Comme prévu, le club a largement profité de l’altitude et de son terrain en très mauvais état (en étant gentil) pour faire quasiment un carton plein à la maison. Beaucoup plus en difficulté hors de ses bases le club de Tunja doit aller chercher un exploit sur la pelouse de l’América, une nouvelle victoire même si elle ne garantirait pas une place en finale lui permettrait au moins de se placer très sérieusement dans la course à classement annuel qui pourrait lui offrir un ticket continental.

Dernière journée sous haute tension dans le Groupe A. A comme Alianza Petrolera. Si comme pour Boyacá Chicó le club de Barrancabermeja a profité de la terrible chaleur de la ville pour faire presque le plein à la maison, il a quant à lui pris des points en voyage. Et ça change tout. Même s’il n’a jamais connu la victoire les deux points ramenés de Pasto et de Medellín pèsent lourd dans la valise. Aussi incroyable que ça puisse paraître, cette équipe est leader du groupe à une journée de la fin et une victoire contre Rionegro lui ouvrirait les portes de la finale. Mais attention aux pieds qui tremblent puisqu’elle a montré des signes de fébrilités le week-end dernier contre l’Atlético Nacional. Pourtant en supériorité numérique pendant toute la deuxième période le club de Barrancabermeja n’a jamais été dangereux. Pire il aurait même pu s’incliner sans un incroyable raté de Sebastián Gómez dans les derniers instants. L’Alianza Petrolera a pu compter sur des individualités très fortes sur ce quadrangulaire. En défense Pedro Franco fait un retour fracassant et une sorte de dernière danse lui qui était en deuxième division l’an dernier. Très explosif, le jeune Luis Angulo ne devrait malheureusement pas faire de vieux os et a montré de belles promesses. Même chose pour Edwin Torres et ses huit passes décisives qui devraient lui offrir un billet pour un club plus huppé. Hubert Bodhert, l’entraineur de cette équipe est lui aussi annoncé partant avec notamment Santa Fe qui suit sa situation.

À égalité on retrouve une équipe de l’Atlético Nacional qui n’a convaincu personne pendant ces quadrangulaires. Quand le meilleur joueur sur les cinq matchs est le gardien, cela veut tout dire. Héroïque lors des deux victoires contre Rionegro, Kevin Mier ne sera pas là pour le dernier match puisqu’il sera en sélection. Offensivement, tout repose sur les épaules de Dorlan Pabón, auteur de deux des quatre buts marqués par son équipe sur les cinq matchs. L’international colombien qui a d’ailleurs évolué en position de faux numéro neuf, symbole du désert à ce poste. Balayé au Paraguay en Libertadores, une non-qualification en finale signifierait la fin du cycle Autuori. Face à Pasto à la maison, l’entraineur brésilien devrait aligner Tomás Ángel à la pointe de l’attaque.

Une équipe de Pasto qui devra compter sur un miracle pour espérer passer. Il faudra s’imposer sur la pelouse de l’Atanasio Girardot et espérer dans le même temps que l’Alianza Petrolera ne s’impose pas contre Rionegro, la véritable déception de ces quadrangulaires. La défaite d’entrée a fait très mal et les joueurs de Lucas González n’ont jamais pu s’en remettre. Si certaines circonstances peuvent être atténuantes, on pense notamment à la deuxième journée contre Pasto qui s’est étalée sur deux jours, le club de la banlieue de Medellín a peut-être été trop sûr de ses forces.

Les classements

 

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée