Dernière journée du Groupe B. Pendant que le Venezuela a assuré la première place en s’imposant face à la Jamaïque, le Mexique s’est cassé les dents sur un Équateur venu défendre.
Étonnante stratégie que celle de l’Équateur. Alors que la Tri n’avait besoin que d’un point face à un Mexique loin d’être emballant, Félix Sánchez avait laissé entrevoir une volonté de faire mal au géant du nord avec une formation plutôt offensive, Kévin Rodríguez prenant place aux côtés d’Enner Valencia devant, les deux étant soutenus par le duo Kendry Páez – Jeremy Sarmiento. Sauf que dans les faits, ce huitième de finale n’a été qu’un long combat. Face à un Mexique qui n’avait que l’envie à proposer et finalement peu de football, symbolisée par l’hyperactivité souvent maladroite de César Huerta, l’Équateur a choisi le repli, la lutte. Le premier acte ne livrait pas grandes émotions, les fautes hachant le jeu, le second ne changeait que peu de choses même si les espaces de fin de match offraient quelques opportunités gâchées par les hommes de Félix Sánchez quand le Tri mexicain s’offrait quelques incursions menaçantes, la plus franche étant finalement la frappe d’un discret Santi Giménez après avoir récupéré un ballon repoussé par Alexander Domínguez sur une frappe surpuissante de l’encore plus discret Julián Quiñones. Les regrets seront grands pour les supporters du Mexique tant il apparaissait que l’adversaire du soir avait plus peur de tout perdre que l’envie de tout gagner. Un Mexique plus cohérent collectivement aurait sans doute pu faire basculer le sort en sa faveur, même si quelques décisions arbitrales auraient également pu tout changer, notamment la faute sur Gerardo Arteaga sur laquelle le VAR n’est pas revenu. Reste que le Tri mexicain reste déjà sur le quai, il ne verra pas les quarts de la Copa América et devrait, espérons-le, en profiter pour enfin comprendre le mal qui touche son football à deux ans d’une Coupe du Monde qui parait déjà compliquée si rien ne change.
De son côté, le Venezuela n’avait besoin que d’un point pour s’assurer la première de ce groupe face à une équipe jamaïquaine déjà éliminée et qui n’avait plus rien à jouer. Sous le soleil d’Austin c’est pourtant la Jamaïque qui a été plus incisive d’entrée et qui s’est montrée dangereuse en premier grâce à une frappe de Demarai Gray qui s’est envolée. Les Reggae Boyz sont même passés proches de l’ouverture du score mais Renaldo Cephas pourtant en position idéale n’a pas réussi à ajuster sa tête. Assez fébrile la Vinotinto a eu beaucoup de mal à lancer la machine. Une frappe de Darwin Machís assez largement à côté et ça a été tout pendant une demi-heure. Machís qui aurait pu se faire exclure en début de match sur un tacle non maitrisé, révisé par l’arbitre vidéo, et qui sera suspendu pour le quart de finale. Avant la pause les joueurs de Fernando Batista, suspendu et en tribune, ont commencé à accélérer et ont été bien plus dangereux. Certainement secoués à la pause, les Vénézuéliens sont revenus des vestiaires survoltés et ont fait la différence en cinq minutes. Jon Aramburu a déposé un centre parfait au deuxième poteau pour la tête d’Eduard Bello. Puis Yangel Herrera a déposé un caviar à son capitaine Salomón Rondón pour qu’il aille battre Jahmali Waite. À l’abri, Batista pouvait faire tourner et gérer tranquillement la fin de match et à cinq minutes de la fin du temps réglementaire deux entrants ont permis d’ajouter un troisième but. Kervin Andrade a parfaitement lancé Eric Ramírez en un contre un. L’ancien attaquant de l’Atlético Nacional n’a pas tremblé et s’est offert son premier but dans cette Copa América. Carton plein donc pour la Vinotinto et c’est un véritable exploit puisque c’est la première fois qu’elle arrive à faire cette performance en Copa América. De quoi être optimiste avant son quart de finale face au Canada vendredi.
Avec Nicolas Cougot (Equateur - Mexique). Photo : CHRIS CODUTO/AFP via Getty Images


