Il aura fallu un nouveau numéro exceptionnel d’Emiliano Martínez pour que l’Argentine franchisse l’obstacle équatorien. Le tenant du titre est en demies, mais ne convainc pas.
Un dernier ballon joué côté droit, un centre millimétré de John Yeboah, Kévin Rodríguez décolle, sa tête décroisée termine petit filet opposé. Après quelques minutes de discussion pour évaluer l’impact de la présence de Jordy Caicedo sur l’intervention – trop courte – de Dibu Martínez, la sensation : l’Équateur arrache les tirs au but face au tenant du titre. Une égalisation certes sur le fil, mais grandement méritée.
Car durant les quatre-vingt-dix minutes ayant précédé cette dernière salve de la Tri, l’Équateur a totalement bloqué une Argentine sans grandes idées, avec un Lionel Messi jamais trouvé, un milieu qui a passé une grande partie du premier acte à souffrir de maladresses techniques et de mauvais choix et surtout, une incapacité à accélérer, à changer de rythme. Sur sa première frappe cadrée, un corner de Messi dévié premier poteau par Alexis et poussé au second par Lisandro Martínez, l’Argentine a pourtant ouvert le score alors que la pression équatorienne était installée, que Nahuel Molina souffrait le martyre sur son couloir droit et que Dibu, déjà lui, avait sauvé les siens devant Jérémy Sarmiento. Un temps assommé par ce but contre le cours du jeu, l’Équateur a attendu le second acte pour rebondir, se montrer de nouveau menaçant et forcer l’Argentine à défendre. Puis un nouveau tournant : le penalty manqué par Enner Valencia peu après l’heure de jeu après une main de Rodrigo de Paul. Ce nouveau coup du sort assommait alors de nouveau un temps l’Équateur qui partait cependant de nouveau à l’attaque en fin de partie, Félix Sánchez envoyant toutes ses munitions offensives (Kévin Rodríguez, Jordy Caicedo, Ángel Mena, John Yeboah, Alan Minda), ne laissant que le seul Moises Caicedo pour gérer un milieu abandonné par l’Albiceleste. Mais cela n’a donc pas suffit, la faute à un Dibu Martínez maître mondial des tirs au but et qui sortait ceux d’Ángel Mena et d’Alan Minda alors que côté Argentine, seul Leo Messi manquait le sien, sa panenka s’écrasant sur le mauvais côté de la transversale. Qu’importe donc au final si elle manque de convaincre, si on attend encore de voir l’Albiceleste accélérer, l’Argentine est en demi-finale et laisse l’Équateur à ses regrets. Et à devoir reconstruire, Félix Sánchez ayant été démis de ses fonctions au soir du meilleur match de sa sélection.
Photo : Buda Mendes/Getty Images



