Double confrontation Brésil – Paraguay au menu de l’avant-dernière semaine de tour préliminaire de la Libertadores. Pendant que les regards se tournaient vers le Nilton Santos pour l’affiche entre Botafogo et Olimpia, le spectacle était ailleurs.

Dire que ce Botafogo – Olimpia suscitait les envies est un euphémisme. Ce choc entre club de légende à la poursuite d’une nouvelle histoire continentale et géant paraguayen aux trois couronnes dans l’épreuve avait tout de la mise en bouche parfaite pour la phase de groupe. La déception qui s’en est suivie est à la hauteur de ces espoirs. Car si Rodrigo Pimpão a trouvé le moyen d’éclairer le match d’un retourné quasi parfait, ce seul coup de génie ne pourra faire oublier à quel point ce match n’a rien proposé d’enthousiasmant. Pourtant Botafogo a fait le travail. Poussant d’entrée, le Fogão a fait subir un orage en début de partie auquel Olimpia a parfaitement résisté avant d’équilibrer les débats et mettre le pied sur le ballon. Malheureusement entre un Botafogo sérieux mais limité et un Decano incapable de poser le ballon et de faire jouer son trio offensif, la faute à un milieu dépeuplé, la belle montagne tant attendue aura accouché d’une souris. Botafogo s’impose ainsi sur la plus petite des marges, grâce donc à un Rodrigo Pimpão danger numéro 1, parvenant à dépasser les éléments contraires comme la perte de son meneur de jeu Walter Montillo d’entrée de partie. C’est cette marge qu’il faudra préserver au Defensores del Chaco, une tâche qui ne sera rendue ardue que si Olimpia parvient à hausser son niveau de jeu.

Pour le spectacle, il fallait donc quitter le Nilton Santos pour se rendre à Curitiba et suivre le duel entre Atlético Paranaense et Deportivo Capiatá. L’idée des hommes de Diego Gavilán était simple : positionner son équipe de telle sorte à bloquer les locaux et bondir en contre. Le début de match était d’ailleurs parfaitement maitrisé, les offensives du Furação n’inquiétant guère les visiteurs. Pourtant, les Auriazules allaient subir un premier coup lorsque l’excellent Felipe Guedoz transformait en but un coup franc offert par l’arrière garde paraguayenne. A ce coup du sort, les visiteurs allaient répondre par une stratégie simple, deux actions copier-coller. Un centre venu de la gauche, une remise de la tête plein axe et un buteur qui fusille un Weverton impuissant. Le tout, juste avant la pause et dès le retour des vestiaires histoire de bien éteindre l’Arena da Baixada. Los Escoberos allaient se charger d’animer la partie puisque sur une frappe anodine de Felipe Gedoz, Jorge Paredes tendait son bras et provoquait un penalty aussi logique que stupide, au moins aussi stupide que la faute de Ramón Ortigoza à l’origine du premier but des locaux. Gedoz se chargeait d’appliquer la sentence, la situation semblait avoir une fois de plus été retournée d’autant que Paredes voyait rouge dans la minute suivante. Tout se compliquait alors pour Capiatá qui résistait mais cédait à cinq minutes de la fin sur une belle action collective conclue de tout aussi belle manière par Pablo. On pensait alors que le match allait en rester là, la performance des hommes de Gavilán étant déjà plutôt encourageante. Mais Capiatá est incroyable d’efficacité. Irrazábal, meilleur paraguayen présent sur le terrain, déposait un ultime corner sur la tête de Néstor González qui faisait trembler les filets pour la troisième fois en faveur des visiteurs alors qu’il ne restait qu’une minute. 3-3 score final, le Deportivo Capiatá réussit le coup de la nuit, un coup qu’il faudra désormais confirmer à la maison.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.