Deuxième soirée de Libertadores marquée par les matchs serrés. La compétition avance, les écarts se resserrent et les polémiques fleurissent. Les charmes de l’AmSud.

Après le succès important au Chili et suite à la victoire de Grêmio face à ce même Iquique en ouverture de la deuxième journée, Guaraní savait qu’un bon résultat face à Zamora le mettrait dans une position idéale, lui donnant 6 points d’avance sur les deux derniers du groupe. Pourtant, le Legendario n’a pas montré grand-chose en première période, s’est contenté de gérer tranquillement et parvenait tout de même à ouvrir le score par Epifanio García, idéalement servi par une remise de Rodolfo Gamarra au milieu d’une défense spectatrice. Ce but marqué n’allait pas aider les hommes de Daniel Garnero qui se relâchaient et se contenter de trottiner. Comme souvent en pareille situation, Guaraní allait le payer. Une horreur de passe de Gamarra pour Cabral, Sosa en profitait, interceptait et s’en allait servir Juan Falcón qui égalisait à quelques instants de la pause, punissant le manque d’implication des locaux qui manquaient d’en concéder un second dans les minutes suivantes sur une action de Ricardo Clarke. Au retour des vestiaires, Guaraní allait réussir à inverser la tendance, frappant au meilleur des moments, quand Zamora commençait à y croire. Luis Cabral, totalement oublié avec deux autres coéquipiers plaçait sa tête et redonnait l’avantage aux siens peu avant l’heure de jeu. El Indio n’allait pas commettre la même erreur qu’en première période et maintenait la pression, même s’il s’exposait tout de même à quelques contres adverses, et allait clore la marque dans les arrêts de jeu Hernán Norvick déposant un centre parfait sur la tête de Marcelo Palau. 3-1 score final, sans briller Guaraní s’impose et reste au contact de Grêmio, son futur adversaire.

« Pour nous, c’est le match le plus important de l’année ». Mario Salas avait planté le décor de cet Universidad Católica – San Lorenzo. Malheureusement pour lui, ses joueurs n’avaient sans doute pas saisi le message en première période. La faute aussi à un Ciclón parfaitement placé par Diego Aguirre qui a totalement rendu impuissants des Cruzados alors dominés par une équipe réduisant les espaces et pressant haut. C’est ainsi que l’ouverture du score signée Nico Blandi (qui d’autre ?) venait récompenser un début de match parfait des visiteurs. Ces derniers manquaient d’un rien de faire le break trois minutes plus tard et continuaient de dominer l’entrejeu, emmenés par un excellent Fernando Belluschi et s’appuyant sur les percées de Cerutti côté droit. Le retour aux vestiaires allait permettre à Salas de remettre les idées en place à son groupe, le deuxième acte allait être tout autre pour la Católica. Diego Buonanotte, totalement transparent en première période, allait prendre enfin sa véritable dimension après avoir remis les siens à égalité au score d’entrée de période. Ce but faisait basculer le match. La Católica prenait le contrôle de la partie, Torrico, qui avait risqué de prendre un coup de froid en première période, allait enfin être mis à contribution. Le match tournait au monologue Cruzado, Torrico sauvait les siens devant el Enano puis Parot voyait sa tête flirter avec le montant gauche du portier du Ciclón. 1-1 score final, San Lorenzo n’a désormais plus que trois matchs pour remonter un déficit de 4 points sur une Católica accrochée à sa deuxième place.

Balayé en Bolivie, vainqueur à l’arraché à domicile, le grand test était venu pour Peñarol qui rendait visite au favori du groupe, Palmeiras. Le début de match était tendu, les deux formations s’observaient et envoyaient quelques duels engagés, les Carboneros de Leonardo Ramos semblaient avoir pris la mesure de leurs adversaires, menacés tout de même par les percées des Guerra et autres Dudú, mais finalement dominaient légèrement la partie. Si les occasions étaient rares (voire absentes), Peñarol menait aux points et allait être justement récompensé par une tête Arturo Vidalienne de Cachila Arias à la demi-heure. Le but assommait quelque peu le Verdão qui passait à un rien de se retrouver KO après l’énorme double occasion Junior Arias – Mauricio Affonso. Peñarol menait à la pause, tout allait rapidement changer au retour des vestiaires. Car le Verdão allait appuyer et se planter dans le camp uruguayen. Sous pression, Peñarol allait craquer. Borja dévissait mais sa frappe se transformait en passe décisive pour Willian, lancé par Borja Guerra offrait un but FIFA à Dudú, Borja, encore et toujours manquait un penalty puis perdait un face à face avec Guruceaga, la tempête Palmeiras balayait totalement des Carboneros réduit au rang de simple contreurs. Guruceaga multipliait les miracles, parfois suppléé par ses défenseurs comme sur le sauvetage miraculeux de Lucas Hernández sur sa ligne, on ne donnait pas cher de la peau des Carboneros. Pourtant, ils allaient revenir sur un coup de pied arrêté déposé sur la tête de Quintana et repoussé par Prass dans les pieds de Gastón Rodríguez. 2-2, une mi-temps chacun, on pensait alors se diriger vers un match nul, surtout quand Willian trouvait la barre alors qu’il venait d’éliminer Guruceaga et se présentait seul face au but vide. C’était sans compter sur la polémique finale. Cinq minutes d’arrêts de jeu indiqués, un match tendu, des arrêts de jeu suspendus, le temps d’exclure Ramos et Dudú et une rencontre qui n’en finissait plus. Gastón Rodríguez manquait de donner la victoire aux siens puis, un dernier ballon dans la surface était repris par Fabiano à la 10e minute d’arrêts de jeu. Fureur uruguayenne, ivresse brésilienne, Palmeiras s’impose sur le fil face à Peñarol et prend les commandes du groupe. Dire qu’on attend déjà le retour est un euphémisme...

Dernier match de la soirée, le choc 100% Brésil entre Flamengo et l’Atlético Paranaense avec pour enjeu la première place du groupe pour son vainqueur. Connaissant les habitudes du Furação en Libertadores – marquer dans le premier quart d’heure – le Mengão s’est donc lancé à l’attaque d’entrée de partie et poussé le vice jusqu’à tuer le match dès ce même premier quart d’heure. Tout débutait par un but péruvien, longue ouverture de Trauco, exploit individuel de Paolo Guerrero à la septième minute et se poursuivait par la lucarne de la semaine signée Diego au quart d’heure. A l’abri, Flamengo gérait alors, se contentant de rappeler à son adversaire qu’il savait piquer (la merveille de frappe longue distance de Diego aurait tellement méritée mieux qu’une vulgaire barre transversale). A la pause, on ne voyait donc pas trop comment l’Atlético Paranaense allait pouvoir renverser la tendance. Les premières situations du second acte étaient pour Flamengo mais Weverton veillait. Pourtant, les locaux allaient jouer à se faire peur. Une mauvaise relance, un exploit individuel de Jonathan à l’origine d’un jeu en triangle parfait et Nikão ramenait les visiteurs à une longueur. Mais les hommes de Zé Ricardo avaient suffisamment de caractère. La suite n’était que situations sans réel danger, les deux défenses prenant le dessus sur les attaques. Le score n’évoluait ainsi plus, Flamengo termine la phase aller du groupe 4 en tête.

 
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.