Fin de la phase de groupe de la Libertadores avec au menu de la dernière nuit plusieurs finales à distances de prévues et un grand moment d'histoire.

En déplacement au Brésil, l’Atlético Tucumán cherchait un miracle, un de plus : celui de doubler Jorge Wilstermann sur la ligne d’arrivée. Mais pour cela, il fallait que les Boliviens perdent en Uruguay, ce qu’ils ont fait, mais surtout aller s’imposer face à Palmeiras à l’Allianz Parque, rien que ça. Alors, les tucumanos ont cherché à prendre leur destin en main, se sont procurés deux belles occasions en première période mais ont cédé les premiers lorsqu’au quart d’heure, un coup franc rapidement joué permettait à Roger Guedes d’offrir à Yerry Mina le but du 1-0. Premier coup dur alors que donc David Barbona et le duo Leandro González – Pulga Rodríguez manquaient l’égalisation. Loin d’être abattus ; les hommes de Lavallén revenaient des vestiaires avec la ferme intention de revenir dans la partie et égalisaient assez logiquement par sa Pulga, qui s’était vue refuser un but quelques minutes auparavant. L’espoir était revenu, il ne demeurait qu’un temps, celui qu’il fallait à William pour redonner l’avantage aux siens. Deuxième coup dur. Si Tucumán essayait, luttait de toute son âme, rien n’allait y faire, l’ancien Zé Roberto s’offrait un but du haut de ses 42 ans, devenant le plus vieux buteur de l’histoire de la compétition, et tuait définitivement le match, le Decano argentin jouera la Sudamericana mais peut garder la tête haute après son magnifique parcours en Libertadores.

Les batailles pour les huitièmes de Libertadores animaient bien des duels à distance. Dans le groupe 3, Emelec et le DIM restaient à la lutte pour la deuxième place derrière River. Si les Colombiens ont parfaitement bien joué le coup, livrant une prestation convaincante et intéressante (enfin !) face à la formation hybride de River – Marcelo Gallardo aura eu la démonstration définitive que le duo Lollo – Mina en charnière centrale ne fonctionne pas, la victoire au Monumental n’aura servi à rien qu’à sauver l’honneur, Emelec faisant le travail au Capwell face à Melgar pour assurer sa deuxième place.

Il fallait donc se tourner vers une finale directe pour avoir un véritable suspense. Au Defensores del Chaco, le Deportes Iquique représentait la dernière chance chilienne de rester en vie en Libertadores mais devait se frotter au dernier champion du Paraguay, Guaraní à qui un nul suffisait. C’est sans doute ce qui explique la stratégie attentiste de Daniel Garnero alors que côté Jaime Vera, on choisissait d’aligner Álvaro Ramos et Diego Bielkiewicz, Gonzalo Bustamante en meneur de jeu. Malheureusement, le numéro 20 des Dragones n’a pas réussi à s’exprimer au niveau qui est habituellement le sien et les nortinos ont éprouvé toutes les peines du monde à s’approcher des cages adverses, offrant ainsi un spectacle plutôt ennuyeux en première période. Pire, le second acte ne livrait pas non plus beaucoup d’émotions, les meilleures situations étant pour les locaux et le 0-0 final n’était finalement que logique. C’est ainsi que le dernier chilien a poussé son dernier soupir en Libertadores, le Deportes Iquique aura bien des regrets (comme en championnat), incapable de se montrer décisif dans le sprint final. Il poursuivra son aventure en Sudamericana. Un luxe que le champion sortant ne pourra s’offrir. Si l’Atlético Nacional s’est imposé chez lui face à Barcelona, la victoire d’Estudiantes face à Botafogo condamne les Verdolagas à la dernière place du groupe et les élimine de toute compétition continentale. C’est sans aucun doute le premier coup de tonnerre de l’édition 2017 qui va désormais se tourner vers les huitièmes de finale.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.