Le sprint final de la Libertadores est lancé. Pour le début de la phase aller, la plupart des favoris ont marqué leur territoire. Certains ont déjà fait le plus dur, d’autres se placent. Retour sur les huit matchs de la semaine.

Godoy Cruz 0 – 1 Grêmio

A Mendoza, Godoy Cruz jouait probablement le match le plus important de son histoire et aura malheureusement totalement raté son entrée. On ne jouait en effet que depuis 44 secondes quand Kannemann envoyait un long ballon, Lucas Barrios détournait de la tête pour Pedro Rocha qui s’en allait côté gauche et servait Ramiro seul au second pour l’ouverture du score. De quoi assommer des mendocinos qui passaient près du 0-2 lorsqu’Edilson trouvait la barre 20 minutes plus tard. Le Tomba de Bernardi réagissait en fin de premier acte, Correa coupant un centre de Garro mais butant que Marcelo Grohe et allait pousser pour égaliser en seconde période sans pour autant trouver la justesse nécessaire à l’exception d’une belle tête de Santiago García sortie par Marcelo Grohe. Grêmio se contentait alors de gérer et ramène un précieux succès qui lui entrouvre les quarts de finale.

Guaraní 0 – 2 River Plate

Beaucoup de choses ont été dites en avant-match. Des pages remplies, des bons mots échangés, une tension copieusement attisée. En pleine tempête, le nouveau River Plate se présentait au Defensores del Chaco pour y affronter un Guaraní qui pouvait enfin croire inverser une série négative face au géant argentin deux ans après une demi-finale perdue. Il n’en fut rien. Car River peut aligner une charnière centrale totalement inédite, se reposer sur un nouveau duo d’attaque après avoir perdu l’un de ses biens les plus précieux (son meilleur buteur), son identité de jeu fait qu’il est inébranlable. Alors, River a géré le vainqueur du Clausura 2016 paraguayen, ne lui laissant que des miettes en termes d’occasions (trois occasions véritables, toutes pour García qui butait sur un excellent Batalla), et a su frapper quand il le fallait. Nacho Scocco fraichement arrivé s’est fait remarquer en ouvrant le score sur coup franc (bien aidé par le mur), Marcelo Larrondo a profité d’un caviar signé Pity Martínez pour doubler la mise, le Millo a frappé deux fois à chaque fin de mi-temps pour déjà tuer la série tant sa maîtrise semble totale. Pour Guaraní, la mission s’annonce plus que difficile, il faudra s’imposer de deux buts au Monumental lors du match retour. Chose que personne n’a fait sur la dernière décennie.

Atlético Paranaense 2 – 3 Santos

Seul choc 100% Brésil, le duel entre Furacão et Peixe aura tenu ses promesses. Car d’entrée de partie, la pression des locaux a fait passer bien des frissons dans les échines des supporters de Santos. Nikão ouvrait le score dès la septième minute de jeu, conclusion d’un beau mouvement collectif, l’Atlético-PR continuait alors de se procurer de belles situations. Mais le Peixe attendait son heure. Lucas Lima laissé libre de tout mouvement allait alors commencer à mener la révolte des visiteurs. D’un amour de passe, il permettait à Kayke de calmer les ardeurs locales sur l’égalisation de Santos. Un temps seulement. Car le match était vivant, les deux équipes se rendaient coup pour coup, donnant bien des maux de têtes aux défenses adverses et aux portiers des deux camps. Jusqu’au tournant que fut la faute de main de Wéverton qui profitait à Bruno Henrique pour le 2-1 en faveur des visiteurs. Dix minutes plus tard, Lima servait Bruno Henrique qui s’amusait de son défenseur et permettait à Kayke d’inscrire le but du doublé. L’affaire était pliée, Santos avait tué le match. L’Atlético Paranaense reviendra à un but quatre minutes plus tard mais la victoire est pour le Peixe qui n’aura plus qu’à conclure l’affaire à Vila Belmiro le 10 août prochain.

Barcelona 1 – 0 Palmeiras

Face à un Palmeiras sur une pente ascendante après un début d’année compliqué, Barcelona, qui venait de perdre son titre en Equateur, savait qu’il fallait marquer la différence au Monumental avant de voyager au Brésil. Alors, d’entrée de partie, les Canarios se sont lancé à l’attaque, bien aidés par des Brésiliens venus pour défendre et contrer, emmenés par la vitesse du trio Dudu, Willian, Borja. L’affaire aurait pu fonctionner, la meilleure situation de la première demi-heure était un contre de Dudu qui servait Willian dont la frappe croisée, détournée par Banguera frôlait le poteau droit du gardien Torero. Reste que le match était pauvre en situations, même sous la pression des locaux en seconde période, Palmeiras résistait sans véritablement trop forcer. Jusqu’à une dernière frappe de Jonathan Álvez à la trajectoire rendue étrange par une déviation d’un défenseur pauliste qui venait tromper Prass. Barcelona s’impose 1-0 sur le fil et se retrouve désormais en position idéale pour aller réaliser l’un des beaux exploits de ces huitièmes.

Jorge Wilstermann 1 – 0 Atlético Mineiro

Il y a eu Peñarol, étrillé en ouverture, puis l’Atlético Tucumán, puis Palmeiras. Il y aura désormais l’Atlético Mineiro. A Cochabamba, Jorge Wilstermann s’est offert une quatrième tête en huitième de finale aller au terme d’un match qui aura surtout vu des Brésiliens très décevants, à l’image d’un Robinho invisible et sorti à la pause par Roger Machado. Il n’y aura eu que peu d’occasions en première période, l’Aviador manquant de tranchant quand le Galo se contentait d’attendre avant de penser à contrer, Fred se retrouvant isolé en pointe quand le duo Cazarez – Robinho brillait par son mutisme. Alors la première occasion allait se transformer en but lorsque Gilbert Álvarez reprenait d’une bicyclette un ballon repoussé sur la ligne par Gabriel. Sans idées, l’Atlético Mineiro subissait mais allait pourtant passer tout près d’un hold-up lorsque la tête de Rafael Moura faisait résonner le poteau d’Olivares. Le score n’évoluait plus, Jorge Wilstermann se rendra au Brésil avec une courte avance à protéger.

The Strongest 1 – 1 Lanús

Convaincant lors du premier tour, emmené par le meilleur buteur de la compétition Alejandro Chumacero, The Strongest accueillait Lanús avec la volonté de prendre les devants avant le retour en Argentine. Malheureusement pour les Tigres, le Granate avait un plan qui a parfaitement fonctionné : attendre et contrer. Dominés dans le jeu, les hommes d’Almirón ont souvent subi, Alonso et Chumacero produisant deux belles situations coup sur coup en milieu de premier acte mais butaient sur Andrada, mais ont su exploiter les contres qui se sont offert à eux, Pepe Sand se procurant la plus belle occasion avant que Pasquini ne décoche une frappe monumentale à moins de dix minutes de la pause pour ouvrir le score et assomme ainsi l’Hernando Siles. La pression s’intensifiait en seconde période mais le Granate bloquait les couloirs et marquait le trio Alonso – Escobar – Chumacero, réduisant ainsi fortement les chances des locaux. Chumacero allait être remplacé en fin de partie, avant d’être trop sévèrement critiqué par son président qui l’accusera de s’être « embourgeoisé », la frustration de The Strongest allait être quelque peu atténuée par la magnifique égalisation de Diego Bejarano alors que l’on entrait dans le temps additionnel. Reste que la bonne affaire est pour Lanús qui peut se contenter de gérer au retour.

Nacional 0 – 1 Botafogo

Au coup de sifflet final, les supporters du Bolso présents au Gran Parque Central n’avaient qu’une question en tête : comment le Nacional avait-il pu perdre une telle rencontre. Certes privé de Rodrigo Aguirre et de Diego Arismendi, les Nacional de Martin Lasarte a totalement dominé Botafogo, s’est procuré un nombre incalculable d’occasions mais n’a jamais trouvé la justesse et parfois la chance, de faire trembler les filets de l’Etoile Solitaire. Hugo Silveira, el “Colo” Romero et “Seba” Fernández ont tout tenté, le GPC a demandé un penalty que Julio Bascuñan ne lui a pas offert, rien n’y a fait. Pire, sur l’une de ses rares occasions, Botafogo a profité d’une frappe détournée pour marquer le seul but du match par João Paulo. Les hinchas du Nacional pouvaient (à juste titre) pester contre ce penalty qui leur a été volé, le Nacional peut aussi s’en prendre à lui-même de n’avoir su remporter une rencontre qu’il a totalement dominé et se retrouve condamné à l’exploit en terres brésiliennes s’il veut poursuivre l’aventure en Libertadores.

Emelec 0 – 1 San Lorenzo

Après avoir retourné une situation mal embarquée dans son groupe, San Lorenzo se rendait à Guayaquil pour y défier un Emelec à la dynamique quelque peu négative ces dernières semaines. Et les hommes de Diego Aguirre ont fait plus que le job. C’est en patron que Ciclón est allé s’imposer au Capwell. D’entrée de partie, San Lorenzo s’installait dans le camp adverse, décidé à ne pas laisser le moindre espoir aux Millonarios équatoriens. Emmené par un excellent Fernando Belluschi, le Ciclón se créait les meilleures situations et ouvrait ainsi naturellement le score sur un coup franc de son meneur de jeu. Mieux, si Merlini et Blandi s’étaient montrés plus précis, les Argentins auraient même pu définitivement tuer la série. Mais faute de réussir le break, San Lorenzo s’est ensuite montré solide, bloquant les tentatives des Brayan Angulo, Romario Caicedo et autre Mondaini. Emelec s’incline chez lui et devra aller chercher un exploit au Nuevo Gasómetro. Une mission qui s’annonce bien compliquée vu la sérénité affichée par ce San Lorenzo.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.