On connait désormais les huit derniers candidats au titre en Libertadores. Au terme d’une semaine riche en émotion et marquée par quelques exploits retentissants, un Bolivien et un Equatorien tenteront d’empêcher une finale Argentine – Brésil.
Grêmio 2 – 1 Godoy Cruz
Géré à Mendoza, Godoy Cruz savait qu’il allait falloir un véritable exploit pour éliminer un Grêmio convaincant en Serie A et tout aussi dangereux qu’ambitieux en Libertadores. Mais les Mendocinos de Larriera avaient décidé de mourir avec de belles idées, celle de jouer. Et se sont mis à rêver. Après une première approche signée Garro, l’excellent Javier Correa est venu semer le doute dans les esprits du Tricolor en ouvrant le score d’une merveille absolue de demi-volée de près de 30 mètres. Le suspense était relancé, Grêmio allait se réveiller tout en profitant d’une énorme boulette de Burián pour égaliser. La mission du Tomba ne changeait pas pour autant, un deuxième but lui offrant la qualification. Malheureusement pour lui, Grêmio allait ne plus relâcher la pression. Le Tricolor dominait la partie, accumulait les situations et pliait l’affaire à l’heure de jeu par Pedro Rocha. Ne restait alors plus qu’à gérer et décrocher un billet pour les quarts.
Botafogo 2 – 0 Nacional
L’actuel dauphin du Corinthians y croisera alors un compatriote. Après sa victoire au Gran Parque Central, l’étoile solitaire de Botafogo pouvait voir venir le Nacional au retour. Elle l’aura d’autant plus pu que les Uruguayens se sont torpillés tous seuls dans les 10 premières minutes du match. Une défense passive sur corner pour le but du 1-0 de Bruno Silva à la troisième, une horreur de passe en retrait de Rogel exploitée par l’inévitable Rodrigo Pimpão à la neuvième, et le Nacional se retrouvait à devoir marquer trois fois au Nilton Santos pour espérer se qualifier. Autant dire que la mission était impossible, d’autant que les hommes de Lasarte se montraient finalement trop peu inspirés pour y parvenir, les meilleures occasions restant en faveur du Fogão, le match se terminant ensuite dans la confusion des quatre cartons rouges distribués dans les quatre dernières minutes par Wilmar Roldán, 3 à 1 pour le Nacional, un score qui aurait suffi pour se qualifier si on avait parlé de buts…
Palmeiras 1 (4) – 0 (5) Barcelona
Si Palmeiras n’avait guère brillé au Monumental et s’en était revenu avec une courte défaite assez logique, l’Allianz Parque s’attendait à ce que la bande à Cuca prenne les choses en main au retour pour retourner la situation et faire valoir son statut de favori. Il n’en fut rien. D’entrée de match, les Toreros d’Almada ont fait preuve d’une sérénité et d’une maîtrise collective qui ont posé bien des soucis à un Verdão sans idée au sein duquel le seul détonateur se nommait Dudu. Le capitaine allait d’abord se voir en héros lorsqu’il offrait le but de la remise à zéro des compteurs à Moisés, auteur d’une excellente entrée à la pause, mais allait ensuite devoir laisser les siens, blessé. Et sans Dudu, Palmeiras s’est alors de nouveau totalement éteint, Barcelona a dominé la rencontre. Sans jamais parvenir à égaliser et ainsi se sauver d’une séance de tirs au but. Heureusement pour les Equatoriens, Maximo Bangueira sortait un dernier tir d’Egidio, Néstor Pitana pouvait hésiter un temps, la qualification est pour le champion d’Equateur qui signe un joli exploit.
Santos 1- 0 Atlético Paranaense
En quarts, Barcelona croisera sur sa route un autre Brésilien : Santos. Après la victoire de l’aller, le Peixe pouvait gérer son match retour face à un compatriote, l’Atlético Paranaense mais s’est fait quelques frayeurs. Car le Furacão a eu quelques situations en première période que Vanderlei a sauvé avec talent, parfois suppléé par ses défenseurs comme sur la plus belle opportunité du premier acte pour Sidcley que Lucas Verissimo sortait sur la ligne. En second période, les visiteurs ont encore eu des situations de marquer. Jonathan a trouvé le poteau, Sidcley et Ederson sont tombés sur un Vanderlei infranchissable. Et à force de gâcher, l’Atlético-PR s’est fait piéger. Lucas Lima s’est échappé, a décalé Ricardo Oliveira sur le côté gauche dont le centre parfait trouvait Bruno Henrique. Au bout de ce contre d’école, Santos s’assurait la qualification pour les quarts.
River Plate 1 – 1 Guaraní
Un mois après le succès ramené du Paraguay, le River Plate se présentait au Monumental pour présenter son nouveau onze, celui qui sera porteur de tous les espoirs continentaux et nationaux. Avec Lux dans les buts, Enzo Pérez au milieu et un nouveau système avec Alario comme seule pointe, Marcelo Gallardo pouvait ainsi expérimenter grâce à la belle victoire du match aller. Si River a eu quelques situations en première période, il s’est surtout fait peur, Palau ouvrant le score en toute fin de premier acte et redonnait l’espoir aux hommes de Daniel Garnero. Ces espoirs allaient se transformer en regrets. Car Cristian Chávez aura manqué la balle du 2-0 pour les visiteurs d’entrée de second acte, celle qui aurait tout changé. Et tout a changé. Car dans la foulée, Lucas Alario a égalisé, libéré le Monumental et permis à River de continuer de gérer son affaire et ainsi assurer sa qualification. Et s’il reste encore bien des interrogations, ce qui est normal étant donné que River entame sa nouvelle saison, l’important est bien là : les Millonarios peuvent encore rêver de titre continental.
Atlético Mineiro 0 – 0 Jorge Wilstermann
Existe-t-il équipe plus imprévisible que l’Atlético Mineiro ? La question alimente les débats parmi les suiveurs de la Serie A brésilienne autant qu’elle irrite les torcedores du Galo. Avec un effectif taillé pour le titre au Brésil, l’Atlético-MG erre dans les profondeurs du classement, se retrouvant même à risquer une relégation. Avec un effectif taillé pour viser au minimum un dernier carré de Libertadores, l’Atlético-MG se retrouve désormais contraint de suivre la suite de l’épreuve à la télé. La faute à une défaite à l’aller qui n’a pas été surmontée au retour. Certes, les Fred, Luan et autres Cazares ont eu des situations, Luan trouvant l’équerre en seconde période, mais souvent par maladresse, parfois par précipitation, parfois butant sur un excellent Olivares, le Galo n’a jamais réussi à faire trembler les filets. Et quitte ainsi la compétition comme il ne cesse de le faire cette saison : en générant bien des regrets. Reste que pendant ce temps, Jorge Wilstermann lui peut sourire, à s’offrir tous ceux qui foulent le terrain de Cochambamba et à résister avec cœur en déplacement, l’Aviador n’en finit plus de bousculer la hiérarchie. River Plate, futur adversaire, est d’ores et déjà prévenu.
Lanús 1 – 0 The Strongest
Oublié les Tigres convaincants, The Strongest s’est rendu en Argentine avec un espoir sauvé dans les derniers instants à l’aller mais finalement sans jamais donner l’impression qu’il allait pouvoir inverser la tendance. Totalement dépassé par un Granate qui montrait par moments sa grande fluidité collective et semblait gérer sans trop forcer, les hommes de César Farias sont pourtant restés longtemps en vie dans le match, un but les mettant en position de qualifié. Alors, au fil des minutes, The Strongest s’est créé quelques situations, souvent générées des pieds d’un Mathias Alonso absent du premier acte, omniprésent dans le second. Mais finalement, les situations n’ont été que trop peu dangereuses pour menacer un Andrada pas véritablement serein. Et en toute fin de partie, l’immortel et indispensable José Sand s’en est allé marquer dans des cages vides le seul but de la rencontre. Celui qui envoie Lanús en quarts de finale.
San Lorenzo 0 – 1 Emelec
Les hommes d’Almirón n’auront pas à voyager bien loin puisque leur adversaire sera un compatriote. Après avoir totalement maîtrisé Emelec au match aller au Capwell, on pensait que San Lorenzo allait faire le travail au retour. Il n’en fut rien. Pire, au terme d’une rencontre ennuyante et sa réelle vie, le Ciclón s’est retrouvé mené au score et vu ainsi son avance de l’aller réduite à néant. Incapable d’accélérer et de se montrer véritablement dangereux, San Lorenzo n’a ainsi pu éviter la souffrance d’une séance de tirs au but interminable et sauvée par Navarro, auteur de deux arrêts. A défaut d’un Ciclón, on aura eu un nouveau San Lorenzo del Milagro.f