C’est enfin l’heure des quarts de finale de la plus prestigieuse compétition du continent. Trois Argentins, trois Brésiliens, un Equatorien et un Bolivien, ils étaient huit à espérer prendre une option pour le dernier carré. Si certains s’en rapprochent, tout reste encore ouvert dans la plupart des duels.

San Lorenzo 2 – 0 Lanús

La seule certitude dont nous disposions à l’heure où San Lorenzo et Lanús ouvraient la semaine de Libertadores c’est qu’il y aurait un Argentin en demi-finale de l’édition 2017. Pour le reste, entre une équipe de Diego Aguirre qui venait de traverser quelques tempêtes et peinait encore à convaincre et le Granate de Jorge Almirón qui avait toutes les peines du monde à retrouver le jeu qui faisait sa force en 2016 (et surtout à enchaîner les performances), les interrogations étaient nombreuses. Après avoir pas mal fait tourner le week-end dernier, les deux équipes alignaient leurs onze types, Diego Aguirre ayant décidé notamment de muscler son milieu avec le duo Mercier – Mussis à la récupération, le trio Cerutti – Belluschi – Merlini devant qui n’avait qu’un but, alimenter le seul Nico Blandi devant. L’affaire a parfaitement fonctionné. San Lorenzo s’est installé dans le camp du Granate, Cerutti et Belluschi ont été des menaces permanentes sur les côtés puis Blandi a tout débloqué d’un golazo. Servi plein axe par Mercier, l’ancien de l’ETG a tranquillement contrôlé, s’est retourné et a ajusté Andrada. 1-0 mérité tant il n’y avait alors qu’une équipe sur le terrain. L’avance s’accentuait dès le retour des vestiaires lorsque Blandi s’offrait un doublé suite à un penalty qu’il était allé chercher tout seul après que José Luis Gómez avait tenté une relance impossible dans sa propre surface. Alors enfin Lanús s’est décidé à jouer plus haut. Román Martínez commençait enfin à trouver le ballon, le Granate allait se procurer quelques situations, sans doute suite à un léger relâchement du Ciclón qui se contenter de verrouiller le match, fort de son avance de deux buts. Pepe Sand allait tout de même faire passer un frisson mais Navarro veillait et San Lorenzo filait vers une victoire large et logique qui lui fait faire un grand pas vers les demies.

Barcelona 1 – 1 Santos

Un déplacement dans la chaleur du Monumental de Guayaquil n’est jamais simple et le Santos brésilien avait clairement décidé d’en sortir indemne en s’attachant à verrouiller le milieu pour priver les Toreros d’opportunités offensives. Ce sont les hommes d’Almada qui prenaient ainsi le contrôle du match, Jonatan Álvez allumait la première mèche mais Vanderlei répondait présent. Santos laissait alors passer l’orage (somme toute assez timide) et commençait alors prendre le contrôle de la possession, cherchant à mettre fin à l’intense pressing des Toreros qui essayaient de s’en remettre aux débordements de Marcos Caicedo pour apporter quelque déséquilibre. En vain. Dès le retour des vestiaires, le Peixe allait frapper, profitant d’une erreur de défense des locaux qui jouaient mal le hors-jeu. Bruno Henrique en profitait, la mission des Brésiliens était accomplie, ne restait alors plus qu’à continuer de contrôler un Barcelona volontaire mais trop peu efficace pour percer la muraille dressée par Levir Culpi. Pourtant, les Toreros allaient retrouver l’espoir lorsqu’Álvez coupait au premier sur corner et trompait Vanderlei. Il restait alors 10 minutes, Barcelona allait chercher à virer en tête à la mi-temps du duel. Mais Érick Castillo et José Ayoví manquaient leurs occasions, Santos pouvait alors se féliciter de son voyage en Equateur, le Peixe ramène un nul, ne lui reste plus qu’à conclure à la maison.

Botafogo 0 – 0 Grêmio

Après le duel 100% argentin, le duel 100% brésilien. Dauphin du Corinthians en Serie A, Grêmio se présentait au Nilton Santos avec le statut de favori face à un Botafogo toujours à la lutte pour une place dans le G6 et qui restait sur une victoire convaincante face au Nacional en quarts après une phase de groupe parfaitement gérée. Les deux équipes ont offert un joli duel tactique au cours duquel deux philosophies se sont affrontées : le désir de construire côté Grêmio, celui de réduire les espaces et piquer par sa verticalité côté Fogão. Alors les deux équipes ont su se montrer dangereuses. Emmené notamment par un excellent Arthur, Grêmio s’est sans doute procuré les meilleures situations du match mais l’Etoile Solitaire conduite par Leo Valencia a su répliquer, Roger et Bruno Silva ayant leurs occasions. Mais finalement aucun filet n’aura tremblé malgré un match ouvert. Tout se jouera donc au retour à l’Arena do Grêmio.

Jorge Wilstermann 3 – 0 River Plate

La semaine avait ouvert avec un duel argentin, elle allait se terminer par un autre ambitieux argentin : River Plate se déplaçait à Cochabamba pour y affronter Jorge Wilstermann, l’invité surprise des quarts qui s’était déjà offert chez lui Peñarol, Tucumán, Palmeiras et l’Atlético Mineiro. River était prévenu, le Millo n’a pas tenu compte des avertissements. À chaque accélération des locaux, River a craqué. D’abord d’entrée de match où la forte pression exercée par les hommes de Mosquera payait dès la cinquième minute, Zenteno fusillant Lux sur corner, le troisième concédé dans cet intervalle. Un temps assommé, le 4-4-2 de River allait alors se mettre en action, passant par les côtés, Nacho Fernández et Pity Martínez cherchant à déséquilibrer l’arrière garde adverse, mais s’exposait. Au final, les meilleures occasions étaient pour les locaux qui se montraient bien plus tranchants et surtout trouvaient des espaces dans une défense millonaria bien trop laxiste. C’était ainsi presque un miracle que River ne bascule à la pause qu’avec un but de retard, sauvé notamment par le hors-jeu de Serginho mais on imaginait alors que ça n’allait pas durer. Et ça ne dura pas. D’entrée de second acte Álvarez doublait la mise de la tête, River était KO. Le duo Scocco – Borré ne fonctionnait pas devant, l’ancien de Newell’s gâchant d’énormes situations quand le Colombien était totalement invisible, les vagues rouges ne cessaient d’emmener une défense argentine souvent totalement dépassée. Machado pouvait alors avancer seul plein axe et fusiller Lux, Wilstermann s’impose 3-0 et célèbre de la meilleure des manières les 207 ans de son indépendance. River se retrouve face à une montagne.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.