Ils étaient seize à espérer accéder à la dernière marche avant la phase de groupes. Si dans l’ensemble la logique a été respectée, Guaraní a réalisé l’exploit de la semaine.
Il n’y a eu guère de retournements de situation lors de la semaine de deuxième tour retour de la Libertadores. Après le carton du match aller, Barcelona n’a laissé aucun espoir au Sporting Cristal au retour. Les Toreros auraient pu tuer le suspense d’entrée de partie, mais Jonathan Álvez voyait son penalty repoussé par Solis. Le portier des Celestes allait même longtemps retarder l’échéance, sortant plusieurs tentatives des visiteurs, la plus belle étant celle d’el Kitu Díaz, avant finalement de céder devant Fidel Martínez, parfaitement servi par son intenable n°10. Il n’y avait donc plus aucun espoir pour les locaux qui allaient tout de même décrocher un succès pour l’honneur dans les derniers instants du match.
Aucun suspense non plus au Chili entre Palestino et Cerro Largo. Deux buts en première période, dont une merveille d’Agustín Farías, trois en deuxième, profitant des espaces béants laissés par les Uruguayens et s’appuyant sur un collectif parfaitement huilé, le Tino s’est offert une qualification tranquille pour le troisième tour. Un troisième tour que les compatriotes de la U ne verront pas, totalement dépassée dans l’intensité (voire l’envie) par l’Internacional, à l’image de l’ouverture du score de l’ancien monégasque Gabriel Boschilia, qui en a profité pour marquer son premier but avec le Colorado, et du but de Marcos Guilherme qui a scellé un suspense quasi inexistant. Pas de surprise non plus chez les Colombiens. Tolima s’est contenté d’un petit but pour sceller sa qualification devant Macará, quand le DIM, pas forcément très convaincant, s’est appuyé sur son large succès de l’aller (4-0) pour écarte le Deportivo Táchira. Enfin, au rayon confirmation, il y a eu la courte victoire du Cerro Porteño, qui a quelque peu souffert et s’est aussi montré bien laborieux dans une Nueva Olla à huis-clos (conséquence d’une sanction reçue après l’affrontement face à River l’an passé), pour écarter Universitario.
Il y aura tout de même eu une surprise, un exploit. Il est signé Guaraní. En mai 2015, un but de Fernando Fernández avait déjà éteint l’Itaquerão en quarts de finale de la Libertadores. Près de cinq ans plus tard, Fernando Fernández a de nouveau climatisé le stade et sorti le Corinthians de la compétition. Pourtant, tout avait bien débuté pour les hommes de Tiago Nunes. Un but de Luan dès la neuvième minute, quelques situations devant le but de Servio, un énorme raté en contre, Redes manquant le cadre après une énorme tête de Fernández repoussée par Cássio, un deuxième but encaissé trois minutes après s’être retrouvé en supériorité numérique, Boselli profitant d’un superbe travail de Vágner Love, qui allait ensuite manquer de peu le 3-0 juste avant la pause. Mais tout s’est ensuite inversé. L’entrée en jeu de Raúl Bobadilla a donné plus de solutions offensives aux hommes de Gustavo Costas. FerFer a donc pu nettoyer la lucarne de Cássio dès le retour des vestiaires, les visiteurs ont ensuite géré les timides assauts du Timão qui se retrouve donc sans aucune compétition continentale en 2020 quand Guaraní s’en ira défier Palestino pour une place en phase de groupes.
Si l’on ne peut pas non plus parler d’exploit, ni de grande sensation, reste tout de même la qualification arrachée par l’Atlético Tucumán face à The Strongest. Dominé à La Paz, le Decano comptait sur l’enfer du Monumental José Fierro pour faire plier les Boliviens. Et y est donc parvenu. D’entrée de partie, les Atigrados ont été dépassés par les hommes du Ruso Zielinski et ont ainsi logiquement cédé une première fois en milieu de premier acte, avant de plier en deuxième période et permettre ainsi à Tucumán d’égaliser sur l’ensemble des deux rencontres. C’est presque un miracle qui a permis aux hommes de Soria d’accéder à la séance de tirs au but (un miracle souvent nommé Daniel Vaca, parfait sur sa ligne), tant ils se sont montrés quasiment inoffensifs (un seul tir cadré, quatre au total) durant la rencontre. Et là encore, Daniel Vaca a fait le job, sortant la première tentative de Toledo d’entrée de séance, touchant celle de Carrera et de Fernández ensuite. Mais ses coéquipiers ont failli. D’abord Rolando Blackburn, qui a tenté de le tirer comme el Pulga Rodríguez en a tant marqué, mais s’est ainsi attiré les foudres du peuple atrigrado. Car derrière Saul Torres allait buter sur Lucchetti et voyait donc l’aventure s’arrêter au deuxième tour pour les Boliviens.



