La phase de groupes approche à grands pas et les derniers tickets sont encore à distribuer. Ils sont encore huit à pouvoir espérer en décrocher un. Après les premières quatre-vingt-dix minutes, seul Guaraní semble être en ballotage très favorable.
Quatre matchs pour les quatre derniers tickets pour la phase de groupes. Face à un Atlético Tucumán à la peine en Superliga mais qui restait sur une qualification acquise au prix d’une remontada face au Strongest, le Deportivo Independiente Medellín savait qu’il fallait creuser l’écart avant de se rendre dans l’enfer du Monumental José Fierro. Malheureusement pour lui, la marge du DIM sera minime, bien qu’existante. Tout avait bien débuté pour les Colombiens puisqu’il ne fallait pas un quart d’heure pour valider l’ambition offensive des locaux, Yulián Gómez récupérant un bon ballon dans le camp adverse, lançant Javier Reina qui pouvait offrir à Andrés Ricaurte le but du 1-0. La suite était bien moins emballante, les occasions se raréfiant. Le Decano cherchait d’abord le jeu direct quand le DIM peinait à se montrer dangereux, avant, qu’en seconde période, les Argentins se montrent plus entreprenants et mette en évidence la fébrilité de l’arrière garde colombienne. Les hommes de Zielinski se montraient principalement dangereux sur phases arrêtées, une fois la menace passée, ceux d’Aldo Bobadilla allaient enfin remonter leurs lignes, les entrées d’Edwin Mosquera et Leonardo Castro y contribuant sans doute. Les occasions revenaient en faveur du Poderoso mais le cadre avait alors la fichue habitude de se dérober. C’est ainsi que le DIM devra se rendre à Tucumán avec un seul but d’avance.
Un but, c’est aussi l’avance dont disposera Barcelona à l’heure de se rendre à la Nueva Olla pour résister au Cerro Porteño. L’affaire ne sera pas aisée tant le Ciclón a déjà posé des soucis aux Toreros au Monumental de Guayaquil. Les hommes de Francisco Arce pressaient haut, s’installaient d’abord dans le camp adverse qui devait se contenter de contrer et jouer sur l’efficacité. Chose faite en milieu de premier acte lorsque Fidel Martínez devenait le quatrième meilleur buteur de l’histoire du football équatorien sur une merveille de coup franc. Le souci du Cerro était son manque d’efficacité. À l’image de la tentative d’Óscar Ruiz, contrôlée en deux temps par Burrai, ou de la tête de Nelson Haedo Valdez, qui faisait frémir la transversale. Ce manque de justesse aurait pu être payé cash, surtout lorsque Velasco centrait fort vers Fidel Martínez seul aux six mètres mais qui décroisait trop sa tête. À 0-1 à la pause, Chiqui Arce décidait de prendre des risques en effectuant ses deux derniers remplacements : Juan Camilo Saiz remplaçait Amorebieta (déjà entré en début de partie à la place de Marcos Cáceres blessé), Jorge Benítez prenait la place d’Haedo Valdez. Et les Azulgranas prenaient le contrôle de la partie, sans pour autant parvenir à mettre de la profondeur dans son jeu. Barcelona se repliait et cherchait le contre, les Toreros allaient avoir deux opportunités dans les pieds de Jonathan Álvez. Les visiteurs n’allaient avoir quant à eux qu’une seule véritable occasion lorsque sur une passe parfaite de Topo Cáceres, Óscar Ruiz butait sur Burrai à dix minutes de la fin.
Seul match sans vainqueur, le duel opposant Tolima et Internacional. Sur le papier, le 0-0 ramené d’Ibagué par le Colorado est un aussi bon résultat que celui ramené de Santiago au tour précédent. Sur le terrain, il n’offre pourtant pas de véritables garanties. Car cet Inter n’est pas encore à l’équilibre, semble se chercher. Certains joueurs évoluent à des postes qui ne semblent pas conformes à leurs caractéristiques et cela se ressent dans la fluidité et l’équilibre général. Offensivement, l’Inter base son jeu sur la possession mais manque de profondeur, n’est pas assez direct pour être véritablement dangereux, sa meilleure occasion du premier acte ayant été l’illustration de cette nécessité avec la percée de Boschilia. Défensivement, l’équilibre des hommes de Coudet a été menacé par la vitesse des joueurs de couloir adverse, Andrey Estupiñán et Omar Albornoz, qui manquaient juste de plus de justesse dans le dernier geste. Les Pijaos auront sans doute la plus belle occasion du deuxième acte, lorsque Campaz était lancé seul à l’entrée de la surface pour se présenter devant Marcelo Lomba, mais tardait trop à agir et était repris par Bruno Fuchs. Reste que tout est encore à faire la semaine prochaine à Porto Alegre où l’on espère bien plus d’intensité d’un côté comme de l’autre.
La performance de la semaine est donc pour Guaraní. Non pas que s’imposer à San Carlos de Apoquindo face à Palestino relève de la performance impossible, le Tino ne fait pas de l’antre de la Católica une forteresse imprenable (l’Inter et River s’y sont imposés la saison dernière), mais par la manière. Car la bande à Gustavo Costas a livré une prestation faite de maîtrise, d’organisation parfaite qui n’a pas laissé bien des situations à un adversaire pourtant en supériorité numérique pendant plus d’une heure. Une organisation qui a permis à l’Aborigen de se procurer les meilleures situations du premier acte, une tête d’Ángel Benítez en début de match, une frappe de Fernando Fernández rasant le poteau ensuite, avant le but de Rodney Redes dans les arrêts de jeu. Une organisation qui a aussi permis de résister à un Palestino qui avait le ballon, s’est tout de même procuré plusieurs situations (une frappe lointaine de Cortes, un face à face perdu et une tête de Carrasco) mais sans jamais dépasser l’arrière garde paraguayenne. Une tendance qui s’est répétée en seconde période avec parfois de longues séquences de possession rendues totalement stériles par une arrière-garde adverse qui a tout verrouillé. Et voilà donc Guaraní en ballotage très favorable grâce à sa victoire en terres chiliennes.



