Deuxième session de la semaine et un thème commun : les géants n’ont pas tremblé, les quelques outsiders ont vacillé. Retour sur une riche nuit sud-américaine.

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Après l’entrée en lice compliquée des Boca Juniors et autre Corinthians, la deuxième soirée de Libertadores a été celle qui a vu les gros bras et prétendants à la phase à élimination directe (pour ne pas dire au titre) montrer les crocs. Parfois dans la douleur de devoir faire face à un bloc totalement hermétique bien décidé à tout verrouiller pour espérer frapper en contre. Ce fut le cas pour River Plate au Nacional de Lima face à une Alianza et son 5-4-1 qui a laissé le ballon aux hommes de Gallardo (près de 70% de possession en première période, 65% au final, le tout en déplacement !) pour mieux les laisser se retrouver à devoir faire face à un certain manque d’idées offensives pour passer au travers de la muraille (un défaut assez récurent ces dernières semaines pour un River qui n’est pas encore au mieux dans son animation). Pour résoudre cette équation, Muñeco a envoyé Quintero et Suárez en seconde période, choix gagnant puisque le premier a apporté la verticalité qui manquait et le second le seul but de la rencontre.

La victoire du Millo a confirmé que les gros bras avaient décidé de prendre le contrôle de la soirée. En déplacement au Venezuela, le double tenant du titre Palmeiras n’a pas fait dans la légèreté, atomisant le Deportivo Táchira. Le tout avec sept changements par rapport à l’équipe qui a remporté le paulista dimanche (seuls Weverton, Gustavo Gómez, Raphael Veiga et Dudu étaient présents) et sans Abel Ferreira sur le banc, le coach portugais purgeant sa suspension post Recopa. Le Verdão a totalement maîtrisé la rencontre, ouvrant le score d’entrée par Dudu, tuant le suspense à dix minutes de la pause par Raphael Veiga et s’offrant deux nouveaux buts en début de deuxième acte. De quoi alors continuer de faire tourner l’effectif même si la fin de rencontre s’est jouée en infériorité numérique. Qu’importe, le double champion s’est baladé.

On s’attendait à plus de difficultés pour l’Atlético Mineiro en Colombie face à un Deportes Tolima qui n’avait jamais encaissé de buts chez lui face à un club brésilien (Grêmio, Corinthians, Cruzeiro, Athletico Paranaense s’y étant cassé les dents). Le Galo a donc tenté de contrôler les offensives rapides des Pijaos, Everson brillant quand sa défense était quelque peu dépassée, laissant parfois trop d’espaces, et profité de la maladresse des offensifs locaux (la palme pour Rangel qui manquait le cadre en se jetant alors que le but était vide). Puis le Galo a frappé sur un amour de déviation de Savarino pour Nacho Fernández. La malédiction brésilienne était rompue juste avant la pause, le deuxième acte a été celui de la résistance, les hommes du Turco souffrant encore, avant d’être celui de la délivrance, encore en fin de mi-temps sur un corner et une énorme erreur de marquage des Colombiens. Trop dangereux face à de telles formations.

Dans un tel paysage, une fois encore Independiente del Valle est venu apporter la plus belle des résistances. Certes l’adversaire, l’América Mineiro n’est pas un ogre continental, mais dans une compétition où tout club brésilien est un candidat sérieux aux huitièmes de finale, la victoire acquise à l’expérience par les Negriazules tout de rose vêtus a montré que l’expérience continental était un atout. Les Équatoriens ont laissé les locaux se créer les premières situations, pécher par manque de justesse avant de frapper et prendre le contrôle d’une partie finalement bien maitrisée. Et de s’imposer 2-0.

C’est la seule défaite brésilienne de la nuit puisque le dernier auriverde du soir, Bragantino a profité du manque de réalisme de Nacional pour s’imposer également 2-0. Le Bolso a laissé passer sa chance en première période, perdu Rochet quelques instants après avoir concédé l’ouverture du score sur un corner parfaitement tiré et sombré en seconde période, tombant ainsi logiquement face au finaliste de la dernière Sudamericana. À noter enfin la nouvelle défaite de la Católica, la cinquième en six matchs toutes compétitions confondues, face à un Talleres pourtant pas au mieux en championnat argentin (une seule victoire en huit matchs). Le tetracampeón confirme les vieilles habitudes des clubs chiliens à systématiquement se rater en Libertadores. Colo-Colo entre en piste ce soir pour éviter de perpétuer la tradition même si le déplacement à Fortaleza s’annonce des plus compliqué.

Les résultats de la nuit

Bragantino 2 – 0 Nacional

América Mineiro 0 – 2 Independiente del Valle

Talleres 1 – 0 Universidad Católica

Deportivo Táchira 0 – 4 Palmeiras

Deportes Tolima 0 – 2 Atlético Mineiro

Alianza Lima 0 – 1 River Plate

Independiente Petrolero 1 – 1 Emelec

 

 

Photo : FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.