Trois journées en une semaine n’y auront rien fait. Plus que jamais leader, Delfín continue sa folle aventure au sommet du tournoi équatorien. Et creuse quelques écarts.
Ils ont beau ne pas être habitués à jouer les premiers rôles, malgré l’entrée dans le sprint final, Delfín fait preuve d’un caractère assez impressionnant. Pour ceux qui en doutaient, la semaine à trois matchs venu faire la transition entre mai et juin en aura apporté la preuve. Premier rendez-vous, la victoire arrachée face à Cuenca à la 89e minute sur une percée plein axe et tout en détermination de Bryan Oña. Deuxième démonstration, le succès décroché devant Macará à la 85e minute sur un csc de Corozo. Troisième et dernière mise en application, le troisième succès de la semaine décroché face à un candidat au titre, Independiente del Valle.
Il ne faut pourtant pas réduire les performances du Cetáceo à une simple force de caractère. El ídolo de Manta est sûr de ses forces et dispose d’un équilibre et d’une solidité collective qui lui permettent de voyager et de voir loin. Face aux Negriazules, finalistes de la dernière Libertadores et sur qui le pillage qui s’en était suivi n’a finalement eu aucun effet, Delfín n’a pas cédé le moindre mètre de terrain, les hommes de Guillermo Sanguinetti affichant leur compaction habituelle et leur formidable faculté à exploiter la moindre faille adverse. Conséquence, Independiente del Valle n’a jamais pu véritablement exprimer sa force offensive, se heurtant à l’organisation adverse et un milieu totalement contrôlé. Qu’importe l’égalisation de l’inévitable Michael Estrada, l’égalité sauvée un temps par Ortíz qui s’imposait devant Gabriel Cortéz, le leader n’a cessé d’y croire, porté par une foule désormais animée d’un rêve fou, celui de renverser l’Equateur. A force d’appuyer, de harceler l’adversaire, Delfín a trouvé juste récompense, Cristian Malán provoquant la main de Luis Ayala à la 90e minute. La foule du Jocay entrait en transe, Carlos Garcés ne tremblait pas devant Bone et voilà comment l’incroyable histoire d’un cétacé que personne n’avait vu venir continue de s’écrire. A cinq journées de la fin, le leader compte cinq points d’avance sur Independiente del Valle et met une pression rare au duo de Guayaquil, Emelec et Barcelona.
La pression est telle que les deux derniers champions d’Equateur continuent de perdre des points sur le bord de la route. Sur la semaine de trois matchs, aucun n’a suivi le rythme du leader, Emelec se faisant reprendre dans les derniers instants par Cuenca, Barcelona restant muet face à River. Conséquence, les deux rivaux de Guayaquil pointent à six points pour Emelec, neuf pour Barcelona. Tous deux comptent deux matchs de retard mais n’auront aucun droit à l’erreur d’autant que leur calendrier est fou, Emelec devant par exemple jouer Independiente del Valle et la LDU avant de croiser Barcelona lors du sprint final. A cinq coups de la fin, jamais les rêves de titres pour Delfín n’ont été aussi grands.