
Il y a deux semaines, l’affaire était entendue, Olimpia filait vers sa 40ème étoile. Magie du football, il n’en est rien. Mieux, le Clausura paraguayen va s’offrir un Súperclásico en guise de finale !
"Que se vayan todos !" Ou comment passer des espérances d’une célébration tant attendu à une rage sans commune mesure. Il ne manquait qu’une petite victoire pour qu’Olimpia ne vienne récolter sa 40e étoile, une simple victoire face à un Deportivo Santaní qui jouait un ultime espoir de survie en Primera Division tout en sachant que son avenir n’était pas entre ses mains. Après le terrible faux-pas de la semaine passée, le Decano ne pouvait pas, ne devait pas, se manquer une nouvelle fois. Sauf que les hommes d’Arce se sont encore ratés, le Defensores del Chaco ne l’a pas supporté. Pire, sans une décision arbitrale polémique, Olimpia aurait pu/dû perdre ce dernier match du Clausura. Pourtant, Olimpia aura eu son lot d’occasions. De Núñez à Salgueiro en passant par Rolón, tous ont buté sur un excellent Pablo Gavilán. Mais petit à petit, le Santa est remonté, s’est rapproché des buts de Barreto qui sauvait les siens devant Gracián alors qu’Olimpia avait totalement déserté le milieu. Alors, comme d’habitude ces derniers temps, Arce lançait Mendieta à la pause, Olimpia reprenait la balle et se procurait une énorme occasion, la plus belle du match lorsque Salgueiro butait sur Gavilán et que Mendieta trouvait le poteau sur la balle qui lui revenait dessus suite à un renvoi sur la ligne de Servín alors que le but était vide. Mais comme d’habitude ces dernières semaines, l’embellie ne durait qu’un temps. Une fois encore, le jeu d’Olimpia se délitait à mesure que le milieu se désertifiait. Sur un contre du Santa, Aquino partait tromper Barreto, Olimpia était sauvé par un hors-jeu signalé alors que totalement inexistant. Les sifflets, présents depuis les premières minutes, ne faisaient que s’intensifier, les joueurs alors pouvaient quitter la pelouse sous les insultes de leurs propres supporters.

Car l’impensable est donc arrivé, Olimpia a réussi à perdre 5 points face au Cerro Porteño alors qu’il en restait six à prendre et doit finalement son salut à cette énorme erreur d’arbitrage. Car pendant ce temps, opposé à Sol de América qui jouera la prochaine Sudamericana, le Ciclón est parvenu à sortir vainqueur d’une drôle de course poursuite. Mené au score d’entrée de partie sur une merveille du pibe Tomás Rojas, le Cerro Porteño a d’abord inversé la tendance avant de se faire reprendre juste avant la pause sur une autre merveille signée Santacruz avant d’aller chercher trois points sur une nouvelle énorme erreur d’arbitrage, monsieur Quintana étant le seul présent dans le stade à ne pas voir le contrôle de la main de Beltrán sur le but du 3-2. Conséquence, Olimpia et Cerro Porteño se retrouvent désormais avec 44 points et vont donc devoir se départager lors d’un desempate de folie, un dernier Súperclásico. On n’ose imaginer ce qu’il se passera si le Decano venait à perdre ce match…

Derrière, Libertad devra se contenter de la prochaine Sudamericana dans laquelle le Guma accompagnera donc Sol de América mais aussi le dernier demi-finaliste de l’épreuve, le Sportivo Luqueño qui termine son année 2015 sur une victoire face à un General Díaz qui a terminé à huit ! Reste que cette fin de saison paraguayenne marque aussi la fin d’un cycle, celui de Fernando Jubero à la tête de Guaraní. Si le Cacique a terminé son tournoi sur une défaite face à un Rubio Ñú qui ainsi se sauve en Primera Division, le départ de son génial coach espagnol va laisser un grand vide. Sous sa conduite, Guaraní est devenu une véritable machine à marquer, la seule équipe paraguayenne à proposer un football offensif cohérent depuis quatre saisons. Les chiffres sont astronomiques. Sur l’année 2015, l’Aborigen aura une fois encore terminé meilleure attaque du pays, finissant le Clausura avec 32 buts inscrits sur les 10 derniers matchs et l’année 2015 avec un chiffre de 92 buts en 44 matchs soit 19 de plus que le Cerro Porteño, deuxième meilleure attaque de l’année, le tout après la saison record à 105 buts en 2014. L’héritage du technicien espagnol est immense tant son travail au sein du club a été énorme de la formation à l’équipe première (au cours de ces quatre dernières saisons, nous n’aurons jamais cessé de rendre hommage à son travail dont une partie vous était présentée ici). Après avoir fait de Guaraní un membre du dernier carré de la dernière Libertadores. Jubero va désormais rentrer en Espagne et analyser les offres qui se présentent à lui, son retour sur un banc européen semble plus que jamais d’actualité, laissant ainsi le peuple jaune et noir et les amoureux de son Guaraní orphelins. Ne reste plus qu’à le remercier chaleureusement pour toutes ces émotions et espérer qu’il revienne un jour sur les terres sud-américaines.
Les buts
Résultats
Classement


