De retour d'une folle aventure brésilienne avec sa sélection nationale, le Pérou redescend sur terre et se tourne vers la deuxième partie du championnat local à savoir le Clausura.
Le point sur le mercato
À la différence de l'Europe, le marché des transferts était ouvert au Pérou jusqu'au 12 juillet à 18 heures pour permettre aux clubs de se renforcer en vue du Clausura. Pour remplacer son buteur uruguayen Mauricio Affonso, l'Alianza Lima a tenté de faire venir Beto Da Silva. L'international péruvien devait dans un premier temps résoudre sa situation avec son club de Liga MX Lobos BUAP (lire Mexique – Apertura 2019 : un championnat à dix-neuf) avant de s'engager dans un autre club. Cette résolution prend malheureusement trop de temps et le club blanquiazul n'a pu finaliser ce transfert avant la fermeture du mercato et s'est finalement dirigé vers un autre Uruguayen de 25 ans, Adrián Balboa, qui arrive donc en provenance du Club Deportivo Antofagasta de la ligue chilienne. Universitario a rencontré une situation similaire en essayant de faire venir Alexander Succar, transfert refusé par la FIFA car il est déjà inscrit sur la liste de trois clubs différents. L'attaquant péruvien est en contrat avec le FC Sion qui l'a prêté en début d'année au Sporting Cristal qui l'a prêté à son tour aux Chiliens de Huachipa. La U s'est finalement tourné vers un jeune attaquant bolivien du nom de Henry Vaca qui évoluait à The Strongest en première division bolivienne. Par ailleurs, les cremas signent un joli coup en attirant le défenseur Christian Ramos et ainsi recréer la charnière centrale de la sélection du dernier mondial en l'associant à Alberto Rodríguez. Le Sporting Cristal s'est montré discret lors de ce mercato mais enregistre tout de même l'arrivée du latéral gauche Nilson Loyola, qui avait été formé par le club celeste sans y avoir joué professionnel avant de partir libre à Melgar. Le club d'Arequipa a quant à lui rapatrié l'attaquant péruvien Irven Ávila, meilleur buteur du championnat en 2017 avec le Sporting Cristal. Enfin, la désormais ancienne promesse péruvienne Reimond Manco s'est engagée du côté du Callao chez les Sport Boys.
Le Big Four made in Perú
Le Sporting Cristal est une nouvelle fois le grand favori du championnat de par la qualité de son effectif, mais aussi car c'est l'équipe la plus régulière de ces dernières années. Si les Celestes ont terminé à la deuxième place de l'Apertura à quatre points derrière le Binacional, ils seront une nouvelle fois une équipe difficile à battre et tenteront de défendre leur titre de champion 2018 jusqu'à la dernière journée. C'est aussi l'équipe la plus forte sur le papier avec des joueurs d’expérience comme Jorge Cazulo (37 ans) et Carlos Lobatón (39 ans) mais aussi des jeunes promesses comme le gardien Patricio Álvarez (25 ans) ainsi que les milieux Christofer Gonzales (26 ans) et Jesús Pretell (20 ans) qui font partie des vingt-trois vice-champions de la dernière Copa América.
L'Alianza Lima a déçu et a éprouvé quelques difficultés à être régulière en début de saison en ayant notamment perdu contre le Sporting Cristal et surtout le clásico contre Universitario. Cependant, le retour de Pablo Bengoechea, le technicien qui leur avait redonné la gloire avec un titre en 2017, permet de placer l'équipe blanquiazul parmi les favoris de cette deuxième partie de championnat. Le club de la Victoria compte dans ses rangs le gardien titulaire de la sélection nationale en la personne de Pedro Gallese de retour d'une Copa América XXL auréolé d'un titre honorifique de vice-champion. On citera également plusieurs joueurs de qualité comme le milieu Wilder Cartagena, plusieurs fois appelé en sélection, les artistes Joazinho Arroe et Jose Manzaneda ainsi que la jeune promesse Kevin Quevedo qui devrait sans doute répondre aux sirènes des clubs étrangers en fin d'année.
Melgar est l'équipe de province qui est la plus amenée à bousculer les gros de Lima. C'est un club plutôt sain financièrement avec une solide base de supporters dans sa ville d'Arequipa. Même s’ils ont eu du mal à décoller en début de saison notamment dû à leur participation aux coupes continentales (Libertadores puis Sudamericana), ils sont parfaitement armés pour jouer les premières place voire le titre qui leur a échappé de peu l'année dernière en s'inclinant en demi-finale face à l'Alianza Lima. El Dominó peut s'appuyer sur des joueurs de qualité comme le gardien Carlos Caceda, le numéro deux de la sélection, le défenseur équatorien John Narvaez, le jeune Alexis Arias et l'artificier argentin Bernardo Cuesta, actuel meilleur buteur du championnat avec 14 buts.
Universitario a terminé à la douzième place de l'Apertura avec seulement une victoire sur les huit derniers matchs et en ayant disputé aucune compétition continentale. C'est très faible pour une équipe de ce standing qui est logiquement souvent pris en grippe par ses supporters. Le désormais ex-entraineur Nicolás Córdova en a d’ailleurs fait les frais et s'est fait remplacer par le technicien argentin Ángel Comizzo qui avait notamment dirigé la U en 2013, année de leur dernier titre national. Quoi qu'il en soit, la U est armée pour jouer le titre avec un collectif solide et plusieurs joueurs internationaux comme les défenseurs Aldo Corzo, Alberto Rodríguez et le nouvel arrivé Christian Ramos.
Les équipes en embuscade
La bonne surprise de l'Apertura n'est d'autre que son champion le Deportivo Binacional, auteur d'une première partie de saison impressionnante. L'équipe de Puno à l'avantage d'évoluer à plus de 3 800 mètres d'altitude mais peut aussi compter sur des joueurs extraordinaires comme le colombien Donald Millán, qui a décidé de rester pour le tournoi de Clausura, mais surtout le jeune Andy Polar qui ne restera sans doute pas longtemps dans ce club. Le Poderoso del Sur arrivera-t-il à garder le rythme jusqu'à la fin de l'année ? Même s'il ne décroche pas le Clausura, sa première place de l'Apertura lui assure une place en demi-finale de play-offs dans tous les cas.
On suivra également le Deportivo Municipal ainsi que l'Universidad Cesar Vallejo tout deux auteurs d'un début de saison encourageant malgré un manque de régularité. Muni et los Poetas sont clairement en course pour décrocher une place en play-offs.
Les équipes en danger
L'Universidad San Martín est une équipe dotée de talents purs mais encore trop jeunes et beaucoup trop tendres pour prétendre à un titre mais c'est vraiment une équipe qu'on aime suivre rien que pour voir évoluer ces jeunes promesses du football péruvien avec six joueurs convoqués en sélection U20. On citera notamment Oslimg Mora et Jairo Concha, qui seront à ne pas en douter des futurs grands. Malheureusement, pour revenir au présent et à la réalité, les Santos flirtent dangereusement avec la zone de relégation et vont devoir compter sur un Diego Penny plein d’expérience pour vêtir le costume du super gardien et sauver ce club d'une relégation qui serait terrible pour le centre de formation.
Jack Sparrow a toutes les peines du monde pour maintenir son navire sur les flots. Le Pirata FC était pourtant bien embarqué en début d'année en remportant même son premier match contre le Real Garcilaso signant ainsi sa toute première victoire en première division de son histoire. Les Pirates triomphèrent même contre le grand Melgar et arrachèrent un nul contre la toute puissante Alianza Lima. Ils partirent également l'abordage du Sporting Cristal en emportant un point précieux de leur expédition. Malheureusement la fortune fut diverse contre les équipes supposées plus accessibles qui ont entrainé la chute du Pirata FC qui n'est pas encore coulé et à six mois pour se remettre sur les flots.
Le mauvais élève de l'Apertura c'est bien Sport Boys du Callao, bon dernier du classement pendant les dix-sept journées du premier tournoi de l'année avec seulement deux victoires. Les Rosados ont connu plusieurs changements d'entraîneurs depuis l'année dernière ce qui mène à un manque de stabilité et explique en partie les mauvais résultats. Le technicien actuel, Manuel Fernández, est en place depuis mars dernier et avait déjà dirigé les Boys entre septembre et novembre 2018. Et ceux qui espéraient plus de continuité dans ce tournoi de Clausura pour ne pas voir ce géant péruvien sombrer une nouvelle fois en seconde division seulement deux ans après l'avoir quitté peuvent déjà l’oublier. Fernández a sauté avant la reprise du Clausura.
