On le sait, dans le football tout va très vite. Sport Boys l’a appris à ses dépens en s’inclinant lourdement quelques jours après avoir triomphé héroïquement. L’Alianza Lima retombe également dans ses travers en encaissant quatre buts. Mais la palme revient à Universitario qui explose face à UTC. Sporting Cristal incarne quant à lui la tranquillité avec cinq matchs gagnés sur cinq.
C’est un véritable cauchemar. Les visages sont fermés, les regards dans le vide, les joueurs d’Universitario ne comprennent pas ce qu’il vient de se passer durant les quatre-vingt-dix dernières minutes. Le tableau d’affichage du stade Alberto Gallardo indique un score à peine croyable de six buts à un en faveur de l’Université Technique de Cajamarca. Il faut remonter à 2001 et une défaite 6-0 contre Rosario Central en Libertadores pour voir une telle déconvenue de l’équipe crema. Encore plus loin en championnat avec ce clásico mémorable de 1995 terminé sur un 6-3 retentissant en faveur de l’Alianza Lima de Waldir Sáenz.
Le 6-3 de l’Alianza Lima contre Universitario en 1995
Alors que s’est-il passé ce 10 novembre 2020 ? L’UTC a tout simplement été d‘une précision chirurgicale dès lors que ses joueurs avaient le ballon, c’est-à-dire 30% du temps, en profitant du relâchement des joueurs cremas qui ont joué leur plus sombre partition de la saison. Le premier but est le fruit d’un contre éclair conclu par un festival d’Erinson Ramírez dans la surface avant de marquer et d’exhiber fièrement son tatouage représentant le titre qu’il avait gagné en 2017 avec l’Alianza Lima. En deuxième mi-temps, Universitario dominent outrageusement le match avec plusieurs occasions stériles mais se fait punir une deuxième fois sur un contre et un nouveau golazo de Ramírez qui part célébrer avec quelques pas de salsa. Puis c’est sur un coup franc, qu’UTC marque le troisième but. Le club de Cajamarca exerce une pression monstre dans le camp d’Univeristario et récupère le ballon pour le déposer sur la tête de Renato Espinoza pour le 4-0. La U est à terre. Iván Santillán sauve l’honneur sur coup franc mais le cauchemar va continuer de plus belle avec un cinquième et un sixième but inscrit tous les deux sur penalty. Score final 6-1. Pendant que certains sombrent, d’autres célèbrent comme le coach d’UTC, Franco Navarro, qui fêtait ce jour ses 59 ans. ¡Feliz cumple Profe !
Le réveil a aussi été dur pour les hommes en rose. Après avoir enchainé trois victoires d’affilée pour se percher à la première place du classement de son groupe, Sport Boys est redescendu de son nuage brutalement face à Melgar. À l’inverse, le club d’Arequipa était au fond du trou avec ses trois défaites consécutives et s’est subitement réveillé. Pourtant Sport Boys avait bien fait le travail durant la première demi-heure du match conclue par une frappe puissante de Claudio Villagra à l’entrée de la surface qui ouvrait le score. Melgar profite alors d’un coup de pied arrêté pour égaliser quelques minutes après sur une tête de Joel Sánchez. La première période paraissait équilibrée comme le reflétait le tableau d’affichage. Mais la deuxième mi-temps est un véritable cauchemar pour les Rosados qui ont complétement perdu pied. Dès les premières minutes, Melgar déroule et prône un jeu collectif en une touche de balle conclu par une but de la tête de Othoniel Arce qui porte à neuf son total de but de la saison. Sport Boys n’y arrive plus et sa défense prend l’eau comme lorsqu’elle laisse Hideyoshi Arakaki filer seul au but pour le 3-1 à la 77e minute. Ce diable d’Arakaki plante une dernière banderille dans les arrêts de jeu pour aggraver le score. Sévère pour Sport Boys mais rassurant pour un Melgar qu’on aime voir ainsi à son véritable niveau et remonter au classement.
Après un sursaut d’orgueil lors de la troisième journée et une victoire contre Melgar, l’Alianza Lima avait commencé à se relâcher en concédant le nul contre Llacuabamba puis à sombrer ce lundi contre César Vallejo. Comme à son habitude, le club dirigé par Daniel Ahmed est le protagoniste du jeu en début de match en s’offrant la première occasion, un tir de Josepmir Ballón sur la transversale, mais se fait surprendre par l’ouverture du score des Poetas par Yorley Mena. On loue la réaction rapide des Íntimos et de Patricio Rubio qui égalise dans la foulée, mais ces efforts sont immédiatement anéantis par le but contre son camp d’Oslimg Mora qui dévie un tir du buteur Yorley Mena. L’Alianza n’a pas la même réaction que sur le premier but et se laisse mener par César Vallejo. À la quatrième minute de la seconde mi-temps, Erick Morillo aggrave le score en inscrivant le troisième but. Enfin, le tonitruant Yorley Mena donne le coup de grâce avec le quatrième but à l’heure de jeu. Victoire de la Vallejo 4-1 sur l’Alianza. Belle performance pour le club de l’université César Vallejo qui enchaine un dix-septième match sans défaite.
Au beau milieu de cette tempête qui s’est abattue sur cette cinquième journée, le Sporting Cristal continue son chemin comme si rien n’était. Contre l’Alianza Universidad de Huanuco, le match a été plutôt équilibré mais ce sont les hommes de Roberto Mosquera qui se sont imposés sur des buts d’Omar Merlo et d’Emanuel Herrera inscrits en deuxième période. Sporting Cristal reste l’équipe au-dessus du lot de cette deuxième partie de saison mais n’a pas encore rencontré Universitario et UTC. Les quatre dernières journées vont donc être passionnantes dans la lutte pour le titre. Des buts il y en a eu aussi dans les autres rencontres. Carlos Mannucci s’est défait facilement de Llacuabamba deux buts à rien pendant qu’Ayacucho a écrasé Sport Huancayo trois buts à rien. Binacional gagne à la dernière minute sur penalty contre Cantolao. Municipal qui avait ouvert le score très tôt dans la partie s’est fait rejoindre par Cusco FC en fin de rencontre qui s’est soldée par un match nul. San Martín remporte son troisième match du tournoi contre Grau qui n’a toujours pas gagné. Cette journée s’est achevée sur un but malheureux contre son camp de Luis Trujillo, latéral gauche de Cienciano, qui offre la victoire à Carlos Stein.