L’Alianza Lima gagne au bout du suspense grâce à son numéro dix, le Sporting Cristal en passe cinq à son adversaire pour rester dans la course au titre et Universitario retrouve enfin le goût de la victoire.

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Le point sur le Clausura

Premiers du classement et avec le retour de Jefferson Farfán, les Íntimos de la Victoria pouvaient bomber le torse avant d’accueillir le Binacional à deux pas de la relégation. Cependant, le scénario ne s’est pas passé comme prévu…et c’est tant mieux ! Menés de deux buts à zéro après six minutes de jeu, le pire était à craindre pour l’Alianza Lima mais le score en restait là pour la première période et les Blanquiazules rentraient aux vestiaires la tête basses. Les entrées d’Arley Rodríguez, d’Edgar Benítez et d’Oslimg Mora pour commencer la deuxième période ont fait un bien fou. L’Alianza reprenait le jeu à son compte puis Jefferson Farfán est également entré pour apporter toute son expérience et son charisme. Alors qu’il reste un gros quart d’heure à jouer, Oslimg Mora réduit enfin l’écart, puis Edgar Benítez l’imite dans les arrêts de jeu pour arracher le point du match nul et empêcher la première défaite du club. On tient déjà un beau scénario avec cette remonté de l’équipe blanquiazul lorsque Jefferson Farfán en décide autrement en offrant tout simplement la victoire à son club de cœur sur un sublime coup-franc botté à la quatre-vingt-seizième minute. Victoire. La septième en dix journées sans aucune défaite.

Un rythme d’enfer que le Sporting Cristal veut suivre. Déjà champions de l’Apertura, les Celestes veulent aussi s’adjuger du Clausura et ainsi décrocher un nouveau titre national. Pour ce faire, les adversaires qui croisent leur chemin sont réduits en miettes à l’instar de l’Alianza Atlético. Le promu a cru résister mais a lâché après la première demi-heure de jeu en concédant un penalty transformé par Martín Tavara. L’Alianza Atlético à complétement craqué en deuxième période concédant un deuxième penalty transformé cette fois ci par Irven Ávila. La réduction de l’écart par Caicedo ne changera rien, le Sporting Cristal inscrit trois autres buts pour définitivement plier le match. Le seul point d’ombre de ce match est la blessure de Martín Tavara qui devrait manquer le restant de la saison. Coup dur pour un joueur en pleine ascension.

De son côté, Universitario retrouve enfin la victoire après quatre matchs sans y parvenir. Face à une faible équipe de San Martín amputé de son (ange) gardien Diego Penny, la U a dû également composer sans son meilleur joueur Hernán Novick. Cependant, les Cremas ont pu compter sur le retour sur le banc de Gregorio Pérez, l’entraineur uruguayen auteur d’un magnifique début de saison en 2020 avant la pandémie qui avait contraint le club liménien à s’en séparer. Après une première période maitrisée mais poussive, avec notamment un penalty manqué par Alex Valera, le Maestro Pérez a remis de l’ordre dans ses troupes en deuxième période avec les entrées d’Enzo Gutiérrez et de Rafael Guarderas. La U respire et ouvre le score sur un but de Luis Urruti. En toute fin de jeu, c’est le jeune Tiago Cantaro qui a fait ses grands débuts sous le maillot crème en marquant le but du break. Même si le Clausura semble inaccessible, Universitario vise maintenant les places qualificatives pour la Libertadores.

Le Guerrero de la semaine : Jefferson Farfán (Alianza Lima)

Comme il le dit lui-même lors de sa célébration après son magnifique coup-franc : « ¿quién más? » (Qui d’autre ?). On a envie de mettre en avant des jeunes comme Tavara (Sporting Cristal) ou Cantaro, auteur de débuts rêvés avec Universitario mais l’histoire de Farfán avec l’Alianza Lima est tellement belle qu’il nous oblige une nouvelle fois à le placer en haut de l’affiche. Son entrée contre Binacional a fait basculer le match et nous a offert ce que tout fan de football attend : de l’émotion. Un sentiment qui se fait de plus en plus rare dans le football moderne. Merci à Jefferson Farfán de nous faire encore vivre ce sentiment.

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Prochains matchs 

La course au titre est loin d’être terminée, il reste sept matchs et donc vingt-et-un points en jeu. Si l’Alianza Lima et le Sporting Cristal sont les grands favoris, des clubs comme Melgar, Cajamarca ou encore Mannucci ont des arguments à faire valoir. Il y a justement une rencontre décisive entre Cristal et Cajamarca lors de la prochaine journée, deux équipes qui ont dix-huit points chacune, à six points de la première place. Une première place que convoite Melgar, également à dix-huit points et qui rencontrera Ayacucho. Le leader, Alianza Lima, affrontera Cusco qui se bat pour sa survie en première division et qui semble avoir retrouvé des couleurs après sa victoire trois buts à un contre Ayacucho lors de la précédente journée.

Péruviens dans le monde

Vous avez sans doute pu lire ou au moins entendre parler du FC Shériff Tiraspol, club de Moldavie qualifié en Ligue des Champions, qui a fait sensation en remportant son premier match contre le Shakhtar Donetsk. Dans ses rangs, le défenseur central Gustavo Dulanto est l’un des deux seuls Péruviens à disputer la plus grande compétition européenne avec Sergio Pena de Malmö. Il n’en fallait pas plus pour que son nom passe en boucle dans les médias péruviens qui l’encensent comme une fierté nationale. Sur les réseaux sociaux, des comptes non-officiels du FC Shériff voient le jour au Pérou qui va bientôt compter une fan base importante.

En Amérique du Nord aussi les Péruviens font parler d’eux. En League Cup notamment où Santiago Ormeño est entré en cours de match pour marquer le but du break contre Pumas en demi-finale et qui répond à Raul Ruidíaz auteur de l’unique but du match contre Santos Laguna. Les deux compatriotes se retrouveront donc en finale qui opposera León aux Seattle Sounders.

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.