Après un Apertura écrasé par le Nacional, l’Uruguay reprend le chemin des pelouses avec de nouvelles ambitions pour nombre de prétendants. Mais de Peñarol au Defensor, l’heure est aussi avant tout à la reconstruction.

Le Clausura uruguayen ouvre ses portes et cherchera à trouver un adversaire pour le Nacional en vue de la grande finale du championnat du mois de juin prochain. Et la tâche s’annonce ardue tant le Bolso avait écrasé l’Apertura (voir Uruguay : le triomphe du Nacional).

Guide des surnoms

-          Atenas : Los Negros

-          Cerro : Los Villeros

-          Danubio : La Franja

-          Defensor Sporting : La Violeta

-          El Tanque Sisley : El Tanque

-          Fénix : El Ave

-          Juventud : El Juve

-          Montevideo Wanderers : Los Bohemios

-          Nacional : El Bolso

-          Peñarol : Los Carboneros

-          Racing : Los Racinguistas

-          Rampla Juniors : Los Picapiedras

-          Rentistas : Los Bichos Colorados

-          River Plate : Los Darseneros

-          Sud América : Los Buzones

-          Tacuarembó : El Tacua

Stabilité au Nacional, reconstruction chez les concurrents

Lorsque vous dominez un tournoi comme l’a fait le Nacional d’Álvaro Gutiérrez, il n’y a pas de raisons de tout bousculer. C’est donc tout naturellement que le Bolso a misé sur la continuité pour aborder la deuxième phase du championnat et viser un titre qui lui permettrait d’être sacré champion d’Uruguay sans avoir à passer par des demi-finales et finales propices aux surprises. Mais le champion en profite pour s’offrir un savant mélange d’expérience et de jeunesse : la légende Sebastián Abreu vient terminer son histoire avec le club, Ribair Rodríguez vient muscler davantage un milieu de terrain d’où devrait éclore le superbe Gastón Pereiro et Gonzalo Bueno revient à la maison pour retrouver le plaisir des terrains. Il sera donc compliqué de venir contester le titre au Nacional, d’autant que les principaux concurrents semblent en reconquête.

A commencer par les Carboneros. Après avoir longtemps rêvé du retour de Diego Aguirre, qui a finalement préféré partir au Brésil, Peñarol attire Pablo Bengoechea sur son banc et rapatrie plusieurs anciens : Santiago Silva, de retour d’un joli passage au Pérou (23 buts en 29 matchs de championnat disputés avec Universitario), Jonathan Urretaviscaya, qui revient au club après quatre années passées au Portugal (notamment à Benfica) et Luis Aguiar, qui revient du Brésil pour un quatrième cycle en jaune et noir. Avec le jeune Gianni Rodríguez, prêté par Benfica, ils sont les quatre seules arrivées au club dont le départ le plus marquant restera celui de la pépite Jonathan Rodriguez. Reste à Bengoechea à trouver la bonne formule au sein d’un club, troisième du dernier tournoi qui aspire à mieux.

Comme Peñarol, Danubio et Defensor Sporting, habituels outsiders semblent entrer dans un nouveau cycle. La Franja de Leonardo Ramos perd deux éléments majeurs avec l’un des meilleurs gardiens du pays Salvador Ichazo, parti découvrir le football italien, et son maître à jouer Camilo Mayada, parti à River. Pour compenser ces départs, le club s’appuiera encore sur sa formation et rapatrie Gonzalo Barreto, formé au club et parti trop tôt à la Lazio. Même approche au Defensor qui réussit l’un des coups de l’intersaison en attirant sur son banc Mauricio Larriera, l’homme qui a fait du Racing un second du dernier Apertura et devra faire désormais sans sa pépite Giorgian de Arrascaeta (mais attire le nouveau Luis Suárez, Jaime Báez). Les deux grandes « universités » du football uruguayens, qui ont traversé le dernier Apertura dans l’anonymat, devrait cependant pouvoir revenir aux premiers plans.

Derrière les quatre habituels favoris et outsiders, on suivra avec attention le parcours des Wanderers qui vont devoir gérer la Libertadores mais attirent l’excellent Juan Cruz Mascia pour renforcer leur attaque mais aussi celui des bonnes surprises du dernier tournoi : Racing et River Plate. Le premier va devoir digérer le départ de son coach alors que le second mise sur une belle stabilité.

Première journée : chaos au Cerro

Dans une première journée marquée par les scores étriqués comme les victoires de Danubio au Racing ou d’El Tanque sur les Wanderers ou les résultats nuls, comme celui concluant l’affiche de la journée entre Defensor et Nacional, deux matchs ont retenu l’attention. Le premier est un coup de tonnerre : la victoire d’Atenas sur le terrain de River Plate. Menés au score d’entrée de match sur deux incroyables erreurs défensives, les Darseneros ont pourtant bien réagi, parvenant à refaire leur retard en seconde période avant de se tirer seul une balle dans le pied sur 3 nouvelles erreurs défensives assez scandaleuses dans les 3 dernières minutes. Atenas est donc symboliquement le premier leader du tournoi et surtout se relance d’entrée dans la course au maintien, venant menacer directement le Cerro et ses barras tout aussi scandaleuses ce week-end. Après avoir volé une bâche de la Barra du Peñarol, ces derniers ont en effet rien trouvé de mieux que de semer le chaos dans les tribunes suite à l’entrée des forces de police dans leur virage. Conséquence, rencontre arrêtée alors que Peñarol menait 3-0, scènes de bataille rangée dans et en dehors du stade (que vous pouvez aller voir ici). Le match face au Racing dimanche se jouera dans un Estadio Luis Tróccoli fermé au public.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.