Ce week-end en Uruguay, on a parlé de joueurs que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Fleurquin a pris sa retraite en perdant avec le Defensor, Zalayeta a encore été mauvais avec le Peñarol. On parle de deux joueurs qui ont participé à la Copa America 1999. On a aussi vu Abreu et Forlan pas brillant. On a aussi décidé de jouer à se faire peur, et par la même occasion de nous offrir un final haletant pour cet Apertura 2015.
Plaza Colonia 1 – 1 Peñarol
Si Peñarol ne gagne pas cet Apertura, ils ne pourront se le reprocher qu’à eux-mêmes. Cela fait deux matchs qu’ils ont l’occasion de tuer le suspense. Et, ok, cela n’était pas évident contre les Wanderers, une bonne équipe du championnat, par contre, face à Colonia, équipe promue et dans le fond du classement... En plus de cela, les carboneros avaient obtenu que le match se joue au Centenario, stade habituel de Peñarol, en échange d’un match amical qui se jouera en janvier prochain à Colonia. Le deal étant : vous prenez les pesos des entrées au Centenario ainsi que ceux qui viendront lors du match amical, et, en échange, vous acceptez de jouer à Montevideo. Le football comme on l’aime…
Et malgré cela, Peñarol va réussir à ne pas prendre les trois points. Et ce sont bien eux les responsables, au-delà de la bonne performance de Colonia. Dès la première mi-temps, les carboneros n’arrivent pas à construire du jeu en sautant systématiquement le milieu de terrain. Cela va donner 45 minutes de ballons balancés. Avec ce jeu, Peñarol a bien quelques occasions, dont deux un contre un par Forlàn et Luque, mais pas de domination concrète dans le jeu. Avant la mi-temps, Forlàn va malgré tout ouvrir le score sur une très belle frappe de l’entrée de la surface. Il reçoit une belle transversale dans les pieds d’Aguiar, rentre vers l’intérieur, et décroche une frappe pleine lucarne. Joli but. En deuxième mi-temps, la plus belle occasion sera celle de Forlàn, qui frappe la barre sur un corner frappé directement. Mais juste après, Colonia égalise sur un coup-franc bien frappé au premier poteau et repris par Leal. A la reprise du jeu, Nandez, très nerveux durant tout le match, prend un rouge plus que logique suite à l’accumulation de faute. Match nul final 1-1.
Peñarol a mal joué, n’a pas su construire. Trop de ballon de loin, trop de passe à 40 mètres. Zalayeta a été encore complétement transparent. Il handicape l’équipe. Nandez a pris un rouge qu’il aurait dû prendre beaucoup plus tôt dans le match. La défense a été la seule satisfaction, malgré le mauvais marquage sur le but. Bengoechea a dit qu’il était responsable mais aussi très en colère envers les joueurs. Je pense qu’il devrait surtout se sentir responsable, il n’y a pas de circuit de jeu dans l’équipe après 14 matchs… Malgré la première place, il recommence à être contesté. Il a intérêt à gagner l’apertura s’il veut rester. Côté Patablancas, bon match de l’attaque Leal / Dibble. Ils ont apporté du danger sur le but carbonero même lorsque leur équipe était dominée. La charnière a tenue, Padula (latéral gauche) est responsable sur le but de Forlàn.
Portrait du joueur de la semaine : Nicolas Dibble, l’homme qui dribble
Il n’a que 21 ans Nicolas, il est né à Colonia et y a joué toute sa carrière. Il a participé à la montée du club et est aujourd’hui l’un des joueurs essentiels pour le maintien. C’est un bon joueur, souvent bien placé devant le but même si son poste de prédilection est en deuxième attaquant. Avant tout, il donne toujours l’impression d’un joueur généreux, laborieux, qui joue autant attaquant que premier défenseur. Une sorte de Cavani, sans les cheveux.
Nacional 3 – 2 Rentistas
Quel match étrange ! Le Nacional se savait relancé par le nul du Peñarol, qui laissait une chance aux bolsos de revenir dans la course. Mais que ce fût dur. Sebastian El Loco Abreu, la Société Anonyme du But (SAG en Espagnol, surnom basé sur les initiales d’Abreu) est titulaire pour une dernière fois avec le Nacional puisqu’Alonso est toujours blessé. Le Roux Romero également blessé, ce Nacional a fait peine à voir.
Car dès le début du match, les Bichos colarodos posent de nombreux problèmes. Ils sont bons sur les contres, avec des attaquants rapides, mais ils sont également meilleurs que le Nacional dans la construction du jeu, et cela est plus problématique. Mais au quart d’heure de jeu, l’arbitre siffle penalty pour les bolsos sur une faute inexistante de Cabaco, vraiment étrange. Abreu transforme, pour son premier but depuis mai. Il marque en tapant le tir au but au milieu, comme à son habitude. Il est incroyable qu’après tant d’année les gardiens continuent de plonger sur les tirs au but d’Abreu. Quelques minutes plus tard, les Bichos égalisent suite à un coup franc flottant, bien frappé par Terans. Sa frappe est repoussée par Conde dans les pieds de Cabaco qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. Cabaco est non seulement très bon en défense, il est aussi très présent sur coup de pieds. Un vrai bon joueur. En deuxième mi-temps, les bichos reprennent l’avantage sur une belle frappe de Mier de l’entrée de la surface. A ce moment du match, on ne voit pas comment le Nacional pourrait gagner ce match, totalement dépassé par son adversaire. Mier a plusieurs occasions, notamment un magnifique coup-franc, mais Rentistas ne marque pas le troisième. Et sur un corner confus dans la surface, Seba Fernandez égalise de la pointe du pied. Dans la foulée, Rentistas obtient un penalty mais ce dernier est arrêté par Conde. Rien ne sourira aux Bichos durant ce match. Car à la 89ème, Nacho Gonzalez, fantomatique durant tout le reste du match, donne l’avantage définitif au Nacional sur une belle tête dans le petit filet sur un centre d’Espino. Score final 3-2 pour le Nacional.
Côté Nacional, il faut revenir sur le match d’Abreu. Ce dernier a campé dans la surface adversaire sans bouger, sans rien proposer. Ce joueur est mon idole personnelle, et je regarde tous les 15 jours sa « marche » du centre du terrain vers le point de penalty lors du quart de finale de coupe du monde contre le Ghana. Marche tête haute, les yeux dans le gardien, plus grand qu’un cow-boy, plus beau qu’un guerrier, avant de conclure le match par une panenka. Mais voilà, le pauvre n’en peut plus. Il jouera ce week-end son dernier match pour le Nacional. Côté satisfaction, Fernandez a été bon, régulier depuis le début de la saison. Amaral a essayé d’être mordant, Conde a fait de très beaux arrêts même si il est responsable du premier but. Côté Bichos, Cabaco est un très très bon joueur. Je l’ai déjà présenté, il devrait partir dès ce mercato. Mier et Terrans ont été bons au milieu, Reyes, le gardien, n’a pas été irréprochable.
Joueur du match : Matias Mier, omniprésent au milieu.
Ailleurs
Cerro 2 – 0 Sud America : Face au Tanque, équipe difficile à jouer, le Cerro continue sa lancée et revient à trois points de Peñarol. Ils pourraient encore être champions, si les deux grands perdent et que le Cerro gagne le Desempate contre Peñarol. Assez peu probable, mais très bonne saison de l’équipe de la Villa.
Defensor 1 – 2 River Plate: L’équipe de Juan Ramon Carrasco a pourri le jubilé d’Andrés Fleurquin. Insupportable ce JR.
Villa Teresa 0 – 1 Liverpool : RAS.
El Tanque Sisley 1 – 0 Fenix : victoire surprise d’El Tanque. Le Fenix semble avoir du mal à enchainer après les bons résultats du début de saison.
Wanderers 0 – 0 Danubio
Juventud de las Piedras 3 – 2 Racing : Belle victoire pour la Juventud en manque de point.
L’affiche de la prochaine journée
Triple finale la semaine prochaine, même si le match le plus important sera celui de Peñarol. Si les carboneros gagnent, ils tueront le suspense et gagneront cet apertura. Ils joueront la Juventud, en local au Centenario. Ils seront privés de Nandez suspendu. Le Nacional aura lui un déplacement périlleux sur la pelouse du Liverpool, avec le dernier match d’Abreu en pointe de l’attaque, et le retour de Romero au milieu. Le Cerro ira au Prado sur la pelouse du Racing, dans l’espoir d’un miracle mais avec surtout en tête l’idée de bien finir cette demi-saison.
Pour le reste : quelques rumeurs
Abreu sur les tablettes d’un club Kazakh.
Peñarol chercherait à faire revenir Urreta, mais aussi Gargano et Palito Pereira. Urretaviscaya ferait beaucoup de bien à l’attaque de cette équipe, avec sa vitesse.
Carlos Sanchez s’est excusé suite à la baffe qu’il a mise à un jeune ramasseur de balle. On peut dénoncer le manque de respect du joueur mais le ramasseur de balle devrait aussi être exclu à vie par la fédération internationale des ramasseurs de balle.
Les buts
Résultats
Classement