Après prolongation, Peñarol s'impose 3-1 face à Plaza Colonia et décroche donc un titre supplémentaire. Colonia se sera battu jusqu'au bout, face à des Carboneros enfin offensifs. Dernier compte rendu pour cette saison 2015-2016 qui s'achève avant un tournoi de transition.  

C'était donc à mi-chemin entre une demi-finale et une finale. Un match étrange, comme l'année dernière, qu’on aurait pu savourer plus longtemps, mais au cours duquel une équipe a décidé que les prolongations étaient déjà suffisantes comme spectacle supplémentaire. Après 120 dernières minutes de football, l'Uruguay a un nouveau champion !

Et il faut dire que Peñarol a abordé ce match par le bon bout, avec déjà une première mi-temps maîtrisée, mais durant laquelle les Carboneros n'ont pas réussi à marquer, malgré de nombreuses occasions. Da Silva reprend finalement à son compte, pour le dernier match de la saison, une escouade offensive à trois que Bengoechea aurait apprécié. Avec Ifran et Murillo en pointe, et Forlán en soutien, Peñarol fait plus peur qu'il l'a souvent fait cette saison. Chacun a d'ailleurs des registres bien spécifiques, Murillo faisant souffrir la défense par sa vitesse, Forlán par sa technique. C'est Ifran qui s'offre les meilleures occasions bien servi par ses compères, notamment une tête qui passe au ras du poteau de Dawson. La contrepartie de cette stratégie est que les Manyas sont moins dominateurs en défense. Le milieu et la défense finira intégralement averti d'un carton jaune, souvent en retard. C'est malgré tout, Colonia qui ouvre le score en deuxième période. Dibble déboule sur son côté, passe à Rivero qui arrive, du bout du pied, à prolonger vers Furia qui n'a plus qu'à frapper dans le but vide. Peñarol va heureusement se ressaisir rapidement, après s'être fait peur sur quelques contres, Murillo déboule sur un côté et centre pour le jeune Rossi qui réussit à tromper Dawson, et à arracher la prolongation.

Rien à signaler durant la première prolongation, on commence à s'imaginer des tirs au but. Mais en tout début de deuxième prolongation, les choses s’accélèrent avec tout d'abord l'exclusion de Fereira, défenseur central de Colonia, exclu directement sur un coup donné très stupide. Dans la minute suivante, Forlán tire encore un amour de corner pour Maxi Olivera, qui marque de la tête. Peñarol a définitivement pris la main, et ne la perdra plus. Dans la foulée, Affonso profite du bon travail d'Aguirregaray pour creuser l'écart. Score final: 3 – 1. Le stade peut exulter.

Peñarol est donc champion, sans avoir trop montré footballistiquement, mais en ayant quand même très souvent dominé ses adversaires, avec notamment une défense solide. Sur ce match, Forlán a été très bon, au four et au moulin, les attaquants devant lui libérant des espaces. Maxi Olivera est la révélation défensive. Murillo a été très bon, véloce, il a beaucoup bougé sur le terrain. Ifran a souffert de la comparaison avec Rossi, qui, rentré à sa place, a terminé une action comme Ifran n'a pas su le faire durant le reste du match : par un but. Plaza n'a pas démérité, mais a semblé moins en jambe, comme si l'objectif final était déjà atteint. Ils passent certes à côté d'une qualification en Libertadores, mais doivent rester très fiers de la saison qu'ils ont accompli. On reparlera dans les années à venir des Dibble, Milesi, Waller, Carlos Rodriguez et autre Villoldo.

L'homme du match ne peut être que Diego Forlán.

 

Pour le reste

Coupe panaméricaine de Handball féminin, l'Uruguay a battu le Paraguay.

Da Silva a annoncé vouloir rester à Peñarol. Étant champion, il devrait partir avec une longueur d'avance. Forlán a encore six mois de contrat, mais des rumeurs l'envoient en MLS.

Premiers transferts, Ramon Arias arrive à Quito, Abreu devrait rejoindre le Guatemala, tout comme Irazun, l'un des meilleurs gardiens de la saison avec Sud America.

Les célébrations du titre de Peñarol ont été perturbées par l'envahissement du terrain par les supporters. Les joueurs ont dû célébrer... dans les vestiaires. Grand n'importe quoi.

Marcel Novick, le plus beau joueur de l'histoire du football moderne, s'est rompu le tendon d’Achille durant le match hier. Opération à venir, 6 mois d'indisponibilité.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba