Après avoir gagné au courage dimanche dernier au Parque Palermo, Defensor avait à cœur de montrer, en cette chaude soirée de fin d’été, qu’elle pouvait aussi gagner avec la manière.
L’adversaire du soir est l'équipe de la Juventud de la Piedras qui cherche encore sa première victoire dans ce Campeonato AperturA Coca Cola 2017. Tout d’abord, un gros câlin au président de la Juventud qui a bien voulu avancer le match initialement prévu samedi à vendredi, car dimanche les violets devaient s’envoler pour l’Équateur afin d’aller affronter la Liga de Quito en préliminaire de la Sudamericana (déplacement duquel ils ont ramené un match nul 2-2).
Le match
Avant de vous donner les compositions, voici une petite anecdote qui résume l’esprit du foot Uruguayen, pas celui de Peñarol et Nacional, mais celui des autres équipes. Quelques heures avant le début du match, le bus qui menait les joueurs de la Juventud de las Piedras au Franzini est tombé en panne au bord de la rambla. Quelques joueurs chanceux ont pu se rendre au stade en taxi, les autres ont dû tendre le pouce pour se rendre au Franzini.
Les compos.
DEFENSOR SPORTING : Guillermo Reyes, Guillermo De Los Santos, Nicolás Correa, Andrés Lamas, Mathías Suárez, Mathías Cardacio (61′ Martín Rabuñal), Carlos Benavídez, Ayrton Cougo, Matías Cabrera, Gonzalo Carneiro (73′ Héctor Acuña), Gonzalo Bueno (83′ Juan Manuel Boselli).
JUVENTUD: Gonzalo Falcón, Emiliano Albín, Damián Macaluso, Diego Rodríguez, Leandro Zazpe, Esteban González (72′ José Alberti), Jim Morrison Varela, Leandro Ezquerra (89′ Diego Casas), Delis Vargas, Gustavo Alles, Yordan Mosquera (79′ José Varela).
Quelques changements au sein de l’équipe de Defensor : Maxi Gomez, suspendu après avoir reçu un rouge la semaine dernière, regardera des gradins Gonzalo Carneiro jouer à sa place. A noter aussi, le retour de Andres Lamas sur le pré !
20h15, le coup d’envoi. Que s’est-il passé un 16 octobre ? Les fans d’histoire me diront que c’est le 16 octobre 1793 que Marie Antoinette a été guillotinée ; les fans de musique me diront eux que c’est le 16 octobre 1945 que feu Pascal Sevran est né ; les fans de religion me diront eux, que c’est le 16 octobre 1978 que Jean Paul II a été élu pape et les fans de Defensor enfin, me répondront que c’est le 16 octobre 2016 que la Violeta a perdu son dernier match soit 10 matchs sans défaite, soit 122 jours si vous êtes un humain ou 6 ans si vous êtes un chat, même s'il y a très peu de chances pour qu’un chat lise cet article.
Revenons au match : c’est dans un Franzini bien garni que la Juventud donne le coup d’envoi. Un début de match bien équilibré, aucune action franche n'est à signaler jusqu’à la 17ème minute ou Ayrton Cougo s’écroule dans la surface. Penalty pour la Viola ! Le ralenti montre bien que Cougo a réussi un geste technique rare en se faisant un auto croche-patte. Les supporters de Defensor crient au génie ; ceux de la Juventud au scandale ! Mathias Cabrera ne tremble pas et trompe le gardien ! La joie sera de courte durée car, 10 minutes plus tard, suite à un cafouillage dans la surface, Vargas vient plomber l’ambiance en égalisant. Depuis l’ouverture du score des violets, c’est bel et bien, les visiteurs qui se montrent avec plus d’envie et après cette égalisation logique, ils se voient tout près de mener au score, mais Reyes sauve les siens sur une belle frappe de Jim Morrison Varela. Oui, oui, vous avez bien lu : il s’appelle bien Jim Morrison Varela, merci papa, merci maman...
L’arbitre siffle la mi-temps ; Jim Morrison et ses copains peuvent aller se désaltérer. Si les joueurs peuvent boire un coup, il n’en est pas de même pour les supporters, car la buvette aujourd’hui restera fermée. Les organisateurs ne chercheront pas d’excuses et expliqueront que la société qui s’occupe de la buvette n’était pas au courant que le match était avancé au vendredi. C’est donc la gorge sèche et le ventre vide que les supporters de la Viola vont devoir encourager leurs joueurs.
Juventud de las Piedras commence cette 2ème période comme elle a terminé la première, mais avec plus d’envie. A la 64ème, Ezquerra, sur un coup franc bien léché, trouve la barre transversale du portier local. Cette action chaude aura comme conséquence de réveiller la Viola. Et voilà le contre et voilà Gonzalo Carneiro ! Cet homme est un artiste, ses jambes sont ses pinceaux, le ballon est la peinture et la pelouse, la toile sur laquelle il peint son chef-d’œuvre. Après avoir effacé un adversaire, sans lever la tête, il offre une passe décisive millimétrée à Bueno qui envoie le ballon au fond des filets. Golazoooooo de Defensor qui mène maintenant 2-1 !
Après ce but, l’équipe du Parque Rodo va pousser pour enfoncer le clou, mais verra ses offensives repoussées par la barre, par le pied d’un défenseur ou par le gardien. L’arbitre siffle la fin du match et le Defensor Sporting Club continue sa folle série de matchs sans défaite et se retrouve 1er, temporairement, je vous l’accorde, mais premier quand même !
La semaine prochaine la Violeta se rendra au jardin de l’hippodrome pour affronter Danubio qui est toujours à la recherche de sa première victoire ; Juventud de las Piedras recevra dans un duel du bas de tableau, Sud América.
Il est 22h21, je suis assis à la terrasse d’un bar situé à 10 381 km de ma zone de confort, de là où mes amis et ma famille habitent et je suis en train de comprendre l’importance du football. En effet, quand le moral est un peu bas, quand je donnerais beaucoup pour manger une omelette préparée avec de l’amour et des œufs de la ferme par ma mère, quand je donnerais beaucoup pour écouter mon père me parler de son amour du vélo, quand je donnerais beaucoup pour boire une bière avec mes frères, et bien le football et la joie qu’il peut procurer sont là pour sécher mes larmes et me redonner du courage.
Il est maintenant l’heure de rentrer dormir ; ce soir, nous, les supporters de la Viola, nous allons nous endormir le sourire aux lèvres, leader du championnat de Football Uruguayen !!
Je suis le socio C6327 et je suis vraiment fier de l’être !