C'est reparti en Uruguay avec la première journée du Clausura. Terminée la Coupe du Monde, ses rêves et ses déceptions, retour au cœur du football, là où tout a commencé comme le dit le mur du Belvedere. Aquí nació el fútbol uruguayo. Boire à la source, confidences du futur et du paysage.
Liverpool 1 – 1 Cerro
Quand le ciel est bleu, en Uruguay, ce n'est pas le même bleu qu'ailleurs. Vous ne me croirez pas, et vous avez tort. Même en hiver, quand il fait une petite dizaine de degrés, même quand c'est entre deux averses, le ciel prend la couleur du football. Samedi, le soleil brillait sur le Belvedere, Liverpool et Cerro ouvraient la première page de ce Clausura, deuxième partie du 115ème championnat Uruguayen de football. Et quel plaisir... Pezzolano a fait des petits miracles du côté de Liverpool depuis six mois. L'équipe a retrouvé un jeu collectif qu'elle avait perdu l'année dernière. Carlos Nuñez a profité de la trêve pour filer au Chili, mais cela permet à Ramirez, ancien international Sub17 et Sub20 d'être titulaire en attaque. En face, Cerro a aussi perdu son attaquant puisque Maureen Franco est en conflit avec le club et devrait partir, mais s'est renforcé derrière avec Guillermo Rodriguez (seul Uruguayen en activité étant passé par le Racing Club de Lens, statistique fort peu utile) que l'on avait laissé champion avec Peñarol, titre auquel il avait participé en savatant Seba Fernández lors du dernier Clásico de la saison. Ils ont aussi recruté Porras, sans doute pour compenser. Les deux ne sont pas alignés pour ce match, n'étant pas encore habilités à jouer.
Liverpool a donné l'impression de dominer tout le match. Ils ont même ouvert le score avec un magnifique but de trente mètres de Gabrielli dès la 23ème minute, lucarne opposée. Le milieu de Liverpool, Bajter notamment, domine le match et permet de conserver le ballon. Malgré d'autres occasions de Ramirez, titulaire en pointe, Liverpool ne creuse pas l'écart. Cerro, dans un jeu très sérieux, plus basique avec son 4-4-2, fait le dos rond et finit par égaliser en début de seconde période par Hernández, sur un ballon mal renvoyé par la défense sur lequel Bava n'arrive pas à suffisamment dévier la frappe du milieu de Cerro. Malgré un match très agréable, avec quelques joueurs de grandes qualités comme Souza ou Paiva (les deux milieux droit de ce match), aucun autre but ne sera marqué. Klein, qui aurait dû prendre son rouge plus tôt, sera exclu en toute fin de match côté Cerro.
Nacional 3 – 2 Torque
Nacional repart sur les mêmes bases, ces bases qui lui permettent aujourd'hui, à quatorze journées de la fin, d'avoir sept points d'avance. C'est parfois laborieux, mais l'effectif se connaît suffisamment, et le banc est tellement profond pour que chaque problème trouve sa solution. Regarder la composition de l'équipe donnait déjà ce sentiment avant le match. Polenta est parti ? Il est remplacé par Rafael Garcia, ancien de la maison, n'ayant passé que quelques mois en Argentine. En attaque, Chory Castro est venu renforcé un effectif déjà bien fourni. Au milieu, six ou sept très bons joueurs se disputent trois postes, et d'autres comme Waller sont encore blessés et reviendront d'ici quelques mois. Pendant une heure, Nacional a souffert, n'arrivant pas à marquer. De Pena a une grosse occasion, seul devant le but, mais sa frappe passe au-dessus. C'est finalement Torque qui ouvre la marque sur un dégagement de leur gardien, suite à trois passes sur lesquels le milieu de Nacional (Neves, Oliva) est en retard et défend mal. Nacional domine, mais se fait peur. Au final, sur un coup franc obtenu côté gauche, Medina fait entrer plus tôt que prévu Luis Aguiar pour pouvoir le frapper. Ce dernier prend le ballon, effectue une meilleure frappe que celle de Toni Kroos, et égalise. Dans la foulée, Chory Castro déborde, effectue un centre repoussé sur Aguiar qui frappe sur le poteau. Barcia est au bon endroit et peu reprendre la frappe de prés pour le 2 à 1. Torque égalisera bien sur un penalty bêtement concédé par Rafael Garcia (va falloir à apprendre aux défenseurs uruguayens à défendre debout), mais Chory Castro, à nouveau sur un coup-franc bien frappé, trompe Fiermarin plein axe et offre la victoire au Bolso pour son retour au club. Les changements (Aguiar, Castro) ont fait gagné l'équipe et offre donc sept points d'avance au championnat.
Peñarol 1 – 1 Racing
Peñarol, c'est un peu tout l'inverse de Nacional ces dix dernières années. Tout change, tout le temps, peu de stabilité, les entraîneurs défilent, les jeunes sont lâchés dans le grand bain quand il n'y a plus d'autres options... Et évidemment, ça marche moins bien. C'est exactement ce qui s'est passé ce week-end avec le premier match du nouvel entraîneur Diego Lopez. Devant de nombreuses absences (les mondialistes évidemment, Maxi Rodriguez toujours un peu blessé commençant sur le banc, Ramon Arias partit en Arabie Saoudite...), l'entraîneur a dû lancer de nouveaux joueurs n'ayant jamais joué pour Peñarol : Freitas au milieu, le jeune Darwin Nuñez en attaque, l'Argentin Matheu en défense. Le tout monté à la va-vite aurait pu fonctionner avec un but dès la deuxième de l'ancien du Racing, Gabriel Fernández, but de la tête sur un bon centre d'Estoyanoff. Peñarol a d'autres occasions lors des vingt premières minutes, mais ne convertit pas. Sur l'un des premiers ballons en profondeur de Racing, Matheu effectue un tacle des plus incompréhensibles et concède un penalty convertit par Araujo. Peñarol semble alors dominer le match mais se procure peu d'occasions. L'exclusion de Bonifazi dès le début de la seconde période aurait dû donner plus d'espaces à Peñarol, sauf que le Racing se replie encore plus et que Peñarol est incapable de générer du jeu, ni Pereira ni Freitas au milieu, Canobbio décevant, les latéraux aussi. Seul point positif du match, le retour de Viatri après huit mois de blessure. Il manque toujours Cebolla et Gargano. Côté Racing, bon point du match nul pris face à un grand, l'équipe s'est repliée comme un hérisson en deuxième mi-temps mais a su bien le faire.
Les buts
Résultats



