L'AUF, Wilmar et Paco, Peñarol, Nacional, Danubio, Defensor, Rampla Juniors, River Plate, Cristian Rodriguez, Gonzalo Bergessio, Eduardo Acevedo et son frère, Juan Ramon Carrasco et ses buts, Leonardo Fernández, Carlos Grossmüller, de l'herbe et un peu de ciel.
Defensor 1 – 2 Danubio
Le quatrième affrontait le troisième ce week-end, aussi bien au classement de cette année, qu'au classement des titres de première division, comme expliqué admirablement dans l'Affiche de la Semaine. Le Defe restait sur une victoire à Maldonado contre Atenas, malgré un nouveau pillage en règle lors du mercato avec les départs de Benavidez, Castro, et du petit magicien Cabrera. Un autre magicien est arrivé, Santos (ex-Wanderers), mais il n'est pas encore habilité à jouer. C'est donc Caradaccio qui est monté d'un cran au milieu à la création. Côté Danubio, peu de changements avec principalement le départ de Terans parti nettoyer des lucarnes au Brésil, et le retour de Jonathan Dos Santos du Mexique après un an. Tout était donc prêt pour un beau match, avec deux équipes rivales mais qui tombent rarement dans la confrontation violente. Dès le départ, par des petits ponts, des passes et des belles actions, un vieux Monsieur de 35 ans a crevé l'écran, Carlos Maravilla Grossmüller. Danubio est bien organisé, avec un Ribair Rodriguez muselant Cardaccio, des latéraux bloquants Cougo et Suarez, et, en attaque, Grossmüller pour délivrer des caviars à ses attaquants. Après avoir lui-même touché le poteau sur une frappe en pivot, Maravilla est trouvé sur un relais avec Federico Rodriguez. Grossmüller, sur un contrôle, élimine deux défenseurs et passe à Cepellini qui, venant de son côté gauche, n'a plus qu'à marquer devant le but abandonné. Quelques minutes plus tard, depuis le côté gauche cette fois et sur une touche bêtement contestée par Maulella, défenseur central du Defensor qui reste a papoter loin de sa ligne avec l'arbitre, Grossmüller est trouvé sur le côté gauche. Il centre au second poteau vers un grand chauve, qui pour le coup n'est pas Rodriguez mais Sergio Felipe, qui était monté voyant le trou béant dans la défense. Deux à zéro pour Danubio, le Defensor est dépassé dans le jeu. Acevedo et son frère assistant le voient, font entrer le jeune Juan Manuel Boselli en dix, derrière l'attaque, mais il est trop tard. Danubio continue de dominer la fin de la première période.
Au retour des vestiaires, dans une organisation plus simple pour une équipe en manque de rodage, Defensor va mieux jouer. Dés la 51ème minute, López est à l'origine d'une action sur le côté droit. Boselli frappe mais son ballon est contré par la défense sur López à nouveau qui trompe Silva dans son petit filet opposé. Il reste quarante minutes, et Defensor va contrôler le reste du match. Le gardien de Danubio, Silva, réussit un magnifique arrêt contre López. Silva est battu à la 90ème mais le but est annulé pour hors-jeu. Danubio repart avec les trois points.
Côté Defensor, le 3-5-2 semble nécessiter un certain rodage que sur ce match l'équipe n'avait pas. Cardaccio n'est pas à son poste en 10 et cela se ressent. Il n'a pas été bon à ce poste et a manqué devant la défense. L'autre point noir est la défense, Maulella notamment étant très décevant. Côté Danubio, Peirano a fait du très bon travail, avec d'excellents joueurs dans cette équipe, et un Carlos Grossmüller qui retrouve enfin la confiance. L'ancien de Schalke a donné beaucoup de plaisir. A noter aussi le bon match aussi de Sergio Felipe.
River Plate 0 – 1 Peñarol
Le Manya retrouve un peu de « gueule ». Après un premier match catastrophique contre Racing et une défaite au Parana en Sudamericana, Peñarol se devait de gagner pour ne pas compromettre toutes ses chances de titre. Sauf que jouer River, d'autant plus au Saroldi (plus beau stade d'Uruguay), n'est jamais facile. Pour se faire, les Carboneros pouvaient au moins compter sur un effectif enfin plus étoffé que contre le Racing. En défense, Carlos Rodriguez (ex-Plaza) est aligné au côté de Formiliano. Au milieu Cebolla est enfin titulaire devant la défense avec Pereira. En attaque, on retrouve la doublette argentine du titre d'il y a un an, Maxi Rodriguez et Lucas Viatri. En face, River joue avec une animation offensive excitante, composée, derrière de Juanma Olivera, de Boné, Jones et Da Luz. Peñarol va autant dominer la première période qu'être dominé en seconde. Durant le premier acte, la doublette au milieu Cebolla/Pereira va contrôler et River ne pourra jouer qu'en contre. Viatri a une grosse occasion de la tête, avant que, sur un nouveau centre de la gauche de Rojo, Cebolla hérite du ballon à dix mètres et ne laisse aucune chance à Perez. Très bon début de match de Rojo, de Cebolla, de Viatri, qui finit par payer. Les deux argentins auraient pu aggraver la marque mais n'en feront rien. Au retour des vestiaires, Peñarol va souffrir. Viatri n'a pas joué pendant sept mois, et cela se sent. Maxi Rodriguez revient aussi de blessure, et Cebolla de dix jours de vacances. Memo López n'effectue pas tout de suite les changements qui s'imposent, et River s'installe dans la moitié de terrain de Peñarol. À tour de rôle, Boné, Da Luz et Olivera vont avoir des occasions de revenir à la marque mais sans réussir. Matias Jones, en 10, effectue un magnifique match, mais sans réussir à fracturer le coffre de Peñarol, représenté par un Formiliano impérial. Même la blessure de Carlos Rodriguez, remplacé par un effrayant Matheu, n'y changera rien. Des deux mi-temps, la première fut la plus importante. Peñarol emporte les trois points. À noter les bons matchs de Rojo et Viatri, la piètre performance du jeune Franco Martinez sur son côté droit.

Nacional 2 – 1 Rampla Juniors
Quelle belle équipe que celle du Nacional cette année. 20-25 joueurs de très grande qualité, avec des possibilités de rotation qu'aucune autre équipe n’a. Bizarrement, comme la semaine dernière, il a fallu attendre la deuxième mi-temps pour voir le vrai Nacional. La première période a été lénifiante, aucune des deux équipes ne se procurant une occasion. Littéralement. Au retour des vestiaires, rapidement, Nacional ouvre le score sur un centre de Zunino délivré sur la tête de Papelito Fernández. Le jeu s'ouvre, Rampla ayant aussi des occasions sur lesquels Mejia est décisif. À la 62ème, le panaméen ne peut rien sur une tête de Rizzo qui égalise pour Rampla, alors que l'équipe picapiedra est à dix depuis l'expulsion de Candido. Rampla va tout essayer pour conserver ce point du nul important dans l'optique du maintien, Odriozola passant notamment une bonne partie du match à rester par terre à tenter de gagner du temps. Malheureusement pour eux, et dans une logique qui paraît implacable côté Bolso, Dorrego va marquer contre son camp à la 88ème sur un centre d'Aguiar. Trois points de plus pour Nacional, et rien ne semble pouvoir les arrêter. Au milieu, des joueurs comme Zunino ou Aguiar semblent conserver les clefs des matchs dans leur poche, prêt à marquer ou faire marquer (même l'adversaire!) à tout moment. Nacional a toujours sept points d'avance au classement annuel. Il reste 13 journées (12 si on enlève le match contre El Tanque qui n'est pas joué).
Pour le reste
Mais que s'est-il passé avec Wilmar Valdez, président de l'AUF ?
Tout la semaine, ce dernier a fait campagne pour sa réélection. Une campagne pour la tête de la fédération est toujours un peu spéciale, puisque ce sont les clubs professionnels qui votent, un vote par club de première division et un vote pour tous les clubs de seconde division qui effectue donc un vote avant pour déterminer leur candidat. Oui, c'est un peu étrange comme fonctionnement (pas de vote pour le football féminin ou amateur par exemple), et cela fait longtemps que la FIFA menace de sanctionner l'AUF si ce fonctionnement continue. Rien, jusqu'à présent, n'a été fait, et ces élections de mardi ne dérogeront donc pas à ces règles. Wilmar Valdez, ex-président du club de Sud America, n'était pas particulièrement apprécié au départ. Il faut dire qu'il avait fait partie du coup d'état pour virer Bauzá (qui avait pour lui les résultats de la sélection et une ligne dure contre Tenfield) et qu'il avait quelques casseroles du temps de Sud America, avec quelques transferts suspicieux notamment. Finalement, Valdez s'est avéré être un président sachant prendre en compte la volonté de tous, sachant accepter des compromis à défaut d'avoir des convictions. C'est lui qui présente la très mauvaise proposition de Tenfield pour l'équipementier de la sélection, mais c'est lui aussi qui accepte, sous la pression des joueurs, de renégocier le contrat et d'accepter une mise en concurrence. Au fil du temps, sa faculté à suivre le fil de l'eau l'a rendu apprécié par de nombreuses composantes du football uruguayen, au point qu'il était soutenu par Peñarol, Nacional, les joueurs de la sélection (et donc implicitement Tabárez), Lugano, etc. Un niveau d'unanimité rare. Et pourtant, tout bascule en fin de semaine. Après une journée de campagne vendredi devant les directions de Defensor et Fénix, on apprend avec une immense surprise que le club de Defensor va finalement soutenir Abulafia (homme de Tenfield) et non Valdez. Surprise, le Defe a toujours été parmi les clubs « anti » Tenfield, ce choix est incompréhensible. Dans la foulée, on apprend qu'un enregistrement de Valdez effectué dans un cadre privé tournerait chez les présidents de club et certains journalistes. Il y insulterait (au conditionnel) le président de la République Tabaré Vasquez. Dimanche matin, sur Punto Penal (le téléfoot local), Valdez vient annoncer qu'il renonce à se présenter à l’élection, qu'il démissionne avec effet immédiat de l'AUF, le tout pour des motifs familiaux, sans entrer dans les détails. Il confirme l'existence d'un enregistrement, mais en minimisant son importance et sans indiquer le contenu. Dans cette histoire, seul le temps dira la vérité. Il ne reste donc que deux candidats, qui étaient tous les deux considérés comme plus favorables à Tenfield. Le premier, qui s'est déclaré par le passé « fan » de l'entreprise de Paco Casal, homme de paille, est Eduardo Abulafia. C'est sa troisième candidature. En face, Arturo Del Campo semble être le candidat le plus sérieux, il est soutenu notamment par Danubio, Wanderers, River Plate et Liverpool. Ancien président de Danubio, il avait plutôt bien réussi à l'époque et semble plus sérieux que l'entrepreneur Abulafia. Sauf que toutes les cartes sont rebattues, et que les grands clubs notamment vont devoir à nouveau se réunir pour choisir leur candidat... Avec en ligne de mire la prolongation des droits de diffusion du championnat, actuellement accordé jusqu'à 2025 à Tenfield, mais certains clubs, poussés par la firme, propose de prolonger jusqu'à 2030 contre un petit chèque supplémentaire... À suivre.
Le grand Álvaro Recoba, qui a comme objectif depuis son départ en retraite d'être président de Nacional, a annoncé qu'il ne serait pas candidat. On ne sait pas encore qui remplacera José Luis Rodriguez, qui a peu de chances de continuer au vu des difficultés financières du club et de son manque de popularité. Eduardo Ache ou Alejandro Balbi sont les mieux placés s'ils se présentent. Affaire à suivre également.
Le match n'était malheureusement pas diffusé, on ne peut donc parler de ce Cerro – Fénix que d'après ce que l'on en a lu dans la presse. Fénix a écrasé son adversaire au Trocoli 5 à 0, avec un jeu « a lo Carrasco » et un triplé du jeune Leo Fernández, grand espoir sub-20 de l'Uruguay, que l'on suit déjà depuis quelques temps du côté du Capurro. Et bien la vie fait bien les choses Messieurs, puisque le prochain match à suivre est un certain Fénix – Nacional au Centenario.
Les résultats



