Peñarol et Nacional perdent ce week-end, avec pour conséquence le départ forcé d'Eduardo Domínguez. Fénix, Racing et Cerro Largo enchantent et donnent un nouveau visage à un championnat où l'on va donc s'attaquer aux idoles. Et qui d'autre que le fils de Dieu, Juan Ramón Carrasco en personne, pour le faire ?

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Nacional a donc perdu et Eduardo Domínguez s'en est allé. Étrange trajectoire au sein du club bolso que celle de Domínguez, lui qui restera sur 100% de victoires en Copa Libertadores dont une victoire de prestige contre l'Atlético Mineiro. A-t-il pris le championnat local comme quelque chose de simple, ou une équipe B bringuebalante pouvait suffire ? Contre Danubio, comme lors des précédents matchs, Domínguez a fait confiance à une charnière avec Marcos Angelleri et Rafael García, mais remodèle à nouveau son milieu avec Gabriel Neves, Felipe Carballo et Joaquin Arzura derrière Gonzalo Castro et Santiago Rodríguez... Il est passé en cinq matchs d'un 3-6-1 à un 4-5-1, mais avec toujours cette incapacité à jouer latéralement, à déborder. En face, Danubio a perdu quelques noms lors du dernier mercato, a souffert de l'élimination contre ce même Atlético Mineiro en Libertadores, mais dispose d'une équipe solide et organisée, sans fioriture, avec des Sergio Felipe, Ernesto Goñi en défense qui ne laisse rien passer. Et, cerise sur le gâteau, Tomas Chacón. Le début du match va être marqué par l'incapacité de Nacional à marquer. Castro puis Bergessio puis Rodríguez, toute l'attaque de Nacional tente sans apporter un réel danger et sans rendre obligatoire l'intervention du gardien de Danubio, Federico Cristóforo. Il manque de la vitesse d’exécution dans cette attaque. À l'inverse, Danubio sur sa première incursion en territoire ennemi va ouvrir le score. Sur un bon une-deux avec Felipe, Carlos Maravilla Grossmüller est déséquilibré par Arzura. Coup-franc, transformé par le même Grossmüller sur une horreur défensive de García qui ouvre le mur et laisse le ballon passer entre ses jambes... Nacional a les meilleures occasions, mais est impuissant, comme sur cette frappe trop molle de Castro reprise ensuite par Rodríguez qui frappe sur Felipe revenu pour défendre dans son but vide. La deuxième mi-temps, malgré l'entrée d'attaquants, va être encore pire pour Nacional. L'effectif se délite, et laisse de l'espace derrière pour l'attaque de Danubio qui se montre enfin, Federico Rodríguez et le jeune Chacón. Le joueur U20 a encore été très bon, rapide mais surtout précis dans ses passes, très agréable à voir jouer. Il compense par son activité au milieu les difficultés physiques du vieux Grossmüller. Sur un énième contre à la dernière minute, Angelleri commet une faute dans sa surface suite à une frappe de Grossmüller sur la barre. Ce dernier transforme et offre définitivement la victoire à la Franja. Dès le lendemain, Eduardo Domínguez était licencié, remplacé par Álvaro Gutiérez, de retour en service, lui qui avait quitté le club sur un titre en 2015.

Peñarol a subi le même type de revers contre Wanderers. Le Bohemio a mieux géré le match, a attendu patiemment la première mi-temps dans son camp ne souhaitant pas laisser d'espace. Peñarol a fait de même ce qui a rendu les trente premières minutes lénifiantes. Avant que Nicolas Albarracín ne délivre un caviar à Rodrigo Pastorini, en grande forme actuellement. Dans un trou de souris, entre deux défenseurs, Pastorini se retrouve seul face à Dawson et ouvre la marque à ras de terre. Quelques minutes plus tard, Lucas Morales, latéral gauche, court sur son côté avant de s'offrir un une-deux avec Pastorini. Il n'est pas suivi au milieu et se présente seul face à gardien pour le deux à zéro. Le match est plié. Sans le soutien du milieu, ici Cebolla Rodríguez et Jésus Trinidade, la lenteur de Cristian Lema et de Tito Formiliano fait des ravages. À noter la bonne prestation encore de Damián Macaluso côté Wanderers, imprenable en charnière avec Federico Andueza. Gabriel Fernández s'est fait peur après la demi-heure de jeu, sur un coup appuyé sur sa cheville, et n'a pas pu avoir le même rendement durant la suite du match. Comme Cebolla, Estoyanoff, ou même le jeune Brian Rodríguez, il a semblé fatigué. Même score que Nacional, mais pas la même ambiance car le premier revers de Peñarol prête peu à conséquence, l'équipe a de très bonnes statistiques et de grands défis à venir en Libertadores. Il est important que des joueurs comme Walter Gargano ou Guzmán Pereira reviennent en pleine forme au milieu. Peñarol est en tout cas deuxième derrière Fénix.

Car oui, le leader absolu du championnat uruguayen après cinq journées et le Fénix de Carrasco. Un Fénix qui s'était sauvé à la dernière journée l'année dernière, sans aucun renfort ou presque lors du mercato, attaquant avec le petit frère Acuña, Alex Silva et Maxi Pérez qui reviennent au meilleur de leur forme, avec le petit Fernández derrière. Cette équipe fait plaisir, trois ans après le Fénix de Ligüera et Estoyanoff, cette équipe marque des buts, treize en cinq matchs, huit de plus que Nacional. Fénix a battu ce week-end Boston River trois buts à un, au complexe Rentistas. Carrasco est un formidable magicien. Ils sont accompagnés sur le podium par Cerro Largo qui a dominé 4 – 1 Cerro à domicile. Plaza Colonia a réussi sa première victoire de la saison sur un but d'Aguiar qui fait du bien, victoire contre River Plate. Juventud et Rampla ont fait match nul un partout, pour le premier match de Rosario Martínez côté Rampla Juniors, les deux vont se battre longtemps pour le maintien. Racing a battu Progreso trois à zéro avec deux très bons jeunes au milieu, Martín Barrios et Gaston Alvite. Comme on l'a vu, Nacional est avant dernier du championnat. Le dernier est une autre immense surprise, le Defensor, qui a perdu six à deux contre Liverpool. Les violets souffrent grandement et devraient voir passer un changement d'entraîneur sous peu. À la cinquième journée, ce serait le troisième changement pour seize équipe.

Les buts

Résultats

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Classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba