Dans les deux semaines à venir, une bonne partie de l'année des clubs uruguayens va être définie. Peñarol va devoir battre Flamengo à domicile pour pouvoir continuer en Libertadores, alors que le clásico du week-end prochain va être décisif pour Nacional qui pourrait compter douze points de retard en cas de défaite. Fénix s'est endormi ce week-end, et devra battre Peñarol dans deux semaines pour conserver un espoir pour l'Apertura. La pesée des âmes approche, les jambes tremblent.

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Peñarol ouvrait la journée samedi avec un match contre River Plate au Centenario. À quelques jours du match capital en Libertadores contre les brésiliens de Flamengo l'important pour l'équipe de Memo López était de faire tourner l'effectif tout en réussissant à prendre les trois points. Un coup-franc de Cristian Lema dès la deuxième minute de jeu va grandement aider l'équipe aurinegro. Sur la première action du match, et sur un coup-franc assez lointain, une trentaine de mètres, Lema envoie un missile dans la lucarne, qui vient taper le bas de la transversale et rebondir à l'intérieur du but de River. Les hommes de Giordano, qui ne traversent pas une bonne période, ne s'en remettrons pas. Pourtant Peñarol n'a pas été très séduisant, avec un milieu de terrain où Jésus Trinidade ou Ignacio Lores, titulaires pour des raisons de rotation, n'ont pas été particulièrement bon et ou Cristian Rodríguez a été tout en contrôle de son effort pour ne pas trop se fatiguer. Mais River n'a jamais réussi à prendre le dessus, et a été trop fragile défensivement. Le deuxième but, à la trente-neuvième minute, en est l'illustration. Agustín Canobbio combine parfaitement avec Giovanni González sur le côté droit, centre dans l'axe vers Gabriel Fernández qui est absolument seul pour tromper à nouveau Oliveira. Agustin Ale et Sebastian Gorga sont absents, et face à Nacional cela n'avait pas pardonné, face à Peñarol non plus. Deux à zéro à la mi-temps, et on sent Peñarol tout en gestion. River va avoir pourtant trois occasions au retour des vestiaires, notamment de l'entrant Gabriel Leyes apportant un peu de poids en attaque, un repère pour les joueurs derrière lui véloce que sont Da Luz et Urruti. Mais sur chaque tir, Kevin Dawson va effectuer un arrêt spectaculaire, de la main ou du pied, ou du postérieur, rien ne passera. Alors River Plate va se replier, Peñarol faire tourner, et la dernière demi-heure va être un long chemin vers le sommeil. Mais Cebolla a joué une heure, Gargano trente minutes, Brian Rodríguez, Lucas Viatri ou Lucas Hernández ont été préservés. Et Mathías Corujo a fait son retour sur le banc un an exactement après sa blessure, l'essentiel était là pour Peñarol. Le jugement dernier n'était pas encore pour maintenant.

Trois heures plus tard, c'était au tour de Nacional. Le Bolso n'est pas dans la même situation que Peñarol, puisqu'il est déjà qualifié en Libertadores (finale pour la première place contre Cerro Porteño mardi au Gran Parque Central), mais a cumulé beaucoup de retard en championnat, et devra donc à tout prix gagner le clásico de dimanche pour ne pas se retrouver avec un total humiliant de douze points de retard potentiellement à la fin de l'Apertura sur Peñarol. Samedi soir, c'était Progreso qui pointait le bout de son nez sur la route de Nacional, et comme pour Peñarol, le match a été plié dès la deuxième minute sur une bévue du gardien Nicolas Pérez, qui nous avait habitué à mieux, qui a tenté un contrôle face à Kevin Ramírez, contrôle loupé. Un à zéro. Nacional a continué à pousser notamment par le même Ramírez qui profitait de la suspension de Bergessio pour revenir au premier plan. Dans la foulée, Nacional doublait la mise. Cardacio, titulaire pour une fois, passait pour Amaral dans l'axe. Pas attaqué, l'ancien grand espoir trouve dans l'axe Santiago Rodríguez, nouveau grand espoir, qui passait au centre pour Ramírez qui n'a plus qu'à tromper Pérez à nouveau. C'est fort agréable dans la construction, et en même temps la défense de Progreso est tellement lâche... Avant la fin de la première mi-temps, le même Santi Rodríguez effectue un une-deux avec Zunino au beau milieu de la défense, entre cinq joueurs de Progreso, pour que Rodríguez se retrouve seul devant Pérez et puisse marquer le trois à zéro. Le jeune améliore ses statistiques pour la fin de son Apertura, il sera sans doute des vingt-trois pour la Coupe du Monde U20 en Pologne et ne va donc plus rejouer lors des prochaines journées, voire des prochaines années si un transfert venait. À la mi-temps, Progreso n'est presque pas sorti de sa moitié de terrain, on a pas vu l'attaquant Alles. Nacional va marquer un dernier but au retour des vestiaires pour le hattrick de Ramírez. Passe décisive en cloche de Rodríguez au-dessus de la défense, extérieur du pied de Ramírez, quatre à zéro. Comme pour Peñarol, les quarante dernières minutes ne vont être que gestion et petites passes au milieu du terrain. Le match s'endormant tranquillement, le jugement dernier n'était pas encore pour maintenant.

Pour finir la journée, et avec la pression du résultat de Peñarol, Fénix s'en allait jouer Cerro Largo dans cette belle ville de Melo. Match piège s'il en est, car il est très dur d'aller s'imposer à l'Ubilla, surtout depuis le retour de l'équipe en première division, de la main de Danielo Nuñez. La première mi-temps a été une collection de fautes techniques de chaque côté, avec un Fénix en manque complet d’inspiration. Pourtant les deux équipes sont joueuses, permutent beaucoup, jouent dans des systèmes offensifs allant du 3-3-3 + Léo Fernandez-ou-vous-voulez de JR Carrasco au 4-2-4 de Nuñez en phase offensive, mais les équipes ne se trouvent pas, les permutations sont trop téléphonées. À la mi-temps, Nuñez est celui qui réagit faisant sortir un milieu (Etcheverry) pour faire entrer un attaquant (Jonathan Dos Santos, ex-Danubio) et l'équipe évolue alors en 4-1-4-1, et face à un Fénix en manque d'inspiration, cela marche. Cerro Largo trouve tout d'abord l'ouverture par Sosa, sur une erreur d'appréciation d'Abascal qui veut sortir sur une passe mais reste entre deux eaux et laisse dans son dos Sebastián Sosa tromper le pauvre Dario Denis. Passe décisive d'Assis, organisateur du jeu dans cette équipe. Dans la foulée, l'Argentin en prêt de Boca, Luna, se bat bien sur son côté droit pour récupérer un ballon qu'il passe en retrait. Sebastián Assis frappe fort à ras de terre, sa frappe est contrée par Jonathan Dos Santos et vient mourir dans le petit côté de Denis. Deux à zéro, le match est plié, d'autant plus qu'Abascal est exclu à dix minutes du terme après un match à oublier pour le défenseur central. Fénix perd donc trois points, et surtout perd un combat tactique, ce qui est rare pour JR. On n'a pas vu certains joueurs comme le jeune Fernández ou Maxi Pérez. Grosse première partie de saison pour Cerro Largo avec un effectif très divers et séduisant. Il ne manque plus que le retour en pleine forme de Carlos Bueno, toujours sous contrat avec le club.

Pour le reste, Cerro et Plaza ont encore perdu, et continuent une saison chemin-de-croix. Defensor et Rampla Juniors se reprennent quant à eux depuis quelques matchs et les changements d'entraîneurs respectifs avec l'arrivée de Rosario Martínez côté Rampla et Ignacio Risso côté Defensor. Dans une semaine, Clásico Messieurs Dames !

Résultats

uruj11r

Classement

uruj11c

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba