Finalement, après plusieurs mois d’arrêt suite au fameux virus, et après un long processus de reprise, le championnat uruguayen a recommencé avec un marathon de matchs samedi et un clásico brumeux dimanche. La balle roule. Je répète, la balle roule, quatrième journée du championnat de football uruguayen.
Tout vient à point qui sait attendre. Le championnat a repris en Uruguay grâce notamment aux très bons résultats obtenus face au virus. Avec une vingtaine de cas par jour et une pandémie sous contrôle au pays du football, l’activité a pu reprendre ce week-end où elle avait été laissée avec la quatrième journée de championnat. Tout a commencé de bon matin samedi avec un bon match entre Rentistas (leader) et Liverpool, les deux équipes se séparant sur un match nul un partout. Cerro a battu Plaza Colonia dans un un Tróccoli qui est le seul stade qui a fait de la peine à voir, mais avec une victoire du club de la villa del Cerro précieuse dans l’optique du maintien. Colonia a perdu son meilleur joueur, Facundo Waller, parti au Mexique juste avant la reprise. Ce magnifique milieu de terrain, ex-international U20, qui a souffert de deux blessures graves mais qui s’est bien remis, manquera fortement désormais au club de l’intérieur. Dans la foulée, le River Plate de Fossati a battu Danubio trois buts à un, avec notamment un très grand Matías Arezo et un beau collectif en général côté River, collectif qui devrait faire mal dans les mois à venir. La journée a continué avec la victoire de Torque sur Defensor, deux buts à zéro. Torque montre sa force depuis son retour dans l’élite, et devrait faire peur à plus d’une équipe. Son effectif équilibré et expérimenté (Arismendi, Cóccaro…) ne devrait pas avoir de mal à rester dans le haut de tableau, alors que le Defensor déçoit. Enfin, le soir, deux matchs se sont joués en même temps, les seuls de la journée, deux matchs nuls un partout entre Fénix et Progreso et le Deportivo Maldonado et Cerro Largo. Dimanche matin, Wanderers a dominé assez facilement (à dix contre onze une bonne partie du match) le Boston River d’un Loco Abreu qui s’est fait entrer en jeu en fin de match. Finalement, à 15 heures en Uruguay, pouvait commencer le match que tout le monde attendait avec impatience, avec cette petite virginité retrouvée après de longs mois d’abstinence, la clásico.
Ce ne fut pas le plus beau du week-end, mais cela a sans doute était le plus attendu, aussi bien pour le public que pour les joueurs. Pour le public (les téléspectateurs, le match étant comme tous les autres à huis-clos), le spectacle a été un peu décevant à cause d’un brouillard qui a rendu la lecture du jeu difficile. Côté joueurs, les vingt-deux hommes présents au départ sur la pelouse avaient peur de perdre, et cela se voyait. La première mi-temps a été décevante, avec des défenses qui ont dominé, que ce soit côté Peñarol avec un très bon Gary Kagelmacher (qui s’est imposé définitivement dans l’axe) ou avec le jeune Mathias Laborda côté Nacional. Le Bolso souffrait pourtant d’une défense new-look avec de nombreuses blessures, mais réussissait à tenir le choc face à un Facundo Pellistri virevoltant (mais parfois trop égoïste). Mathias Suárez a rapidement pris un jaune en défendant trop agressivement sur Pellistri, mais réussissait à contenir tant bien que mal le jeune carbonero, annoncé du côté de Lyon. Dans un match où les deux équipes ne voulaient pas s’exposer, c’est finalement l’expérience de Gonzalo Bergessio qui permettait à Nacional d’ouvrir le score avant la mi-temps, d’une tête sur corner. Sans proposer beaucoup de jeu, Nacional avançait grandement vers la possibilité d’empocher les trois points. Au retour des vestiaires, Peñarol prenait la main sur le match avec notamment l’entrée de Cebolla Rodríguez qui apportait beaucoup de mordant et de contrôle dans l’entrejeu. Mais à la soixante-deuxième minute, l’attaquant de Peñarol Matías Britos, titularisé en lieu et place de Xisco, se faisait exclure pour un pied largement trop haut sur une action dans la surface. Carton rouge logique. Mais à onze contre dix Nacional n’arrivait toujours pas à contrôler le milieu de terrain. Quelques joueurs comme Rodríguez, Pellistri ou Terans se démenaient, bien appuyés par le physique de Vadocz dans l’axe, et permettaient à Peñarol de continuer à se procurer des occasions. Finalement, sur un ballon très bien placé par Kagelmacher, Terans s’échappait et trompait les défenseurs (Méndez et Laborda). Mejia sortait alors qu’il n’aurait pas dû et Terans arrivait à frapper juste avant que le gardien ne l’atteigne. Un but partout, à dix contre onze, c’est un match nul qui sent bon la victoire pour Peñarol.
À bien des égards, ce ne fût pas le match de l’année. Une humidité poisseuse couvrait le Centenario, alors que les joueurs étaient engourdis par la peur de perdre. Pourtant, le match a été plaisant avec de bonnes performances individuelles côté Peñarol (Pellistri, Kagelmacher) même si le jeu n’y est toujours pas. Facundo Pellistri jouait peut-être son dernier match en Uruguay avant quelques temps. Côté Nacional, le milieu sur lequel Munúa place beaucoup d’espoir a été très décevant, avec les absences totales de quelques joueurs comme Gabriel Neves ou Felipe Carballo, et le manque de projection sur les côtés en attaque, que ce soit de Chory Castro ou de Santiago Rodríguez. Il faudra revoir ces deux équipes dans un contexte moins pesant, et Nacional notamment devra se relever rapidement (toujours pas de victoire après quatre matchs) alors que la prochaine rencontre sera très difficile contre River Plate.
Les buts
Résultats

Classement



