« Le football en Uruguay est tout » disait récemment Diego Lugano et il a raison. Peu de pays ont à ce point intégré ce sport dans leur société, dans leur vie courante. Dans un contexte compliqué, un élément important de ce tout recommence ce week-end, avec un nouvel épisode du glorieux championnat de football uruguayen. En voici la présentation.
Le format est impacté par la crise avec l’absence cette année d’Intermedio. Le championnat se jouera donc avec toujours seize équipes et donc deux trophées, l’un pour ce que l’on peut appeler la phase aller, l’Apertura, et l’autre pour la phase retour, le Clausura. Tout cela devrait pouvoir se terminer fin novembre selon les prévisions, en ne se jouant qu’en week-end, mais le premier report d’une semaine du début du championnat devrait compliquer les plans de l’AUF. C’est en effet toujours l’AUF qui organise le championnat, la fédération ayant été contrôlé pendant cent-vingt ans presque exclusivement par les clubs. Depuis la réforme imposée par la FIFA il y a deux ans, on parle beaucoup de création d’une ligue sur le format de la LFP en France, qui imposerait l’organisation du championnat, mais c’est toujours dans les tuyaux. Cela pourrait être un thème de conflit dans l’année. Le championnat commence ce week-end sans les deux grands, dont les délais entre les matchs de coupe continentale ne permettaient pas la participation à la première journée. Il faudra voir comment ces matchs seront remis dans le calendrier. Pour ce qui est des clubs, Nacional souhaite recevoir Peñarol au Gran Parque Central, et ce premier clásico devrait se jouer entre fin juin et début juillet.
Le tour des clubs
Le Champion : Nacional
Nom complet : Club Nacional de Football
Surnom : Bolso, Tricolores, Albos
Stade : Gran Parque Central avec une capacité de 30 000 places. Premier stade d'une Coupe du Monde, sachant que le Pocitos a été détruit. En cours de rénovation et d'agrandissement.
Entraîneur : Alejandro Cappuccio
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Martin Ligüera n’aura donc joué que quatre matchs pour assurer l’intérim… et obtenir son premier titre de champion. L’orfèvre a décidé de retourner entraîner la réserve et a donc laissé sa place à Alejandro Cappuccio, ex-entraîneur de Rentistas. Dans un marché des transferts calme, Cappuccio peut profiter de la base de l’équipe championne, aucun départ majeur n’étant à signalé, et il a même pu demander quelques renforts comme son ancien joueur au sein de Rentistas, Gonzalo Vega. Parmi les autres arrivées, il y a l’ex-MHSC Facundo Píriz, une bonne partie de la défense de Liverpool avec Christian Almeida et Camilo Candido, mais aussi et surtout un vieux de la vieille, qui est venu s’amuser avant la retraite avec son ami de vingt ans Gonzalo Bergessio : Andrés D’Alessandro. Avec un autre argentin, Leandro Fernández, les trois auront la responsabilité de l’animation offensive et de l’attaque et une bonne partie de la saison va dépendre d’eux. Au vu de l’âge des joueurs en question, attention à la performance sur la durée, surtout si des journées devaient commencer à s’accumuler durant le printemps austral. En Libertadores, malgré quelques matchs pas foncièrement mauvais, l’équipe se retrouve avec seulement deux points à deux journées de la fin de la phase de groupes. Dans une autre situation, les carottes seraient cuites mais Nacional reçoit lors des deux dernières journées et comme tout reste à faire, deux victoires pourraient bien qualifier le Bolso en huitièmes… à voir.
Côté Nacional, on attend la confirmation des espoirs concernant Gabriel Neves. Le milieu de terrain avait réussi une très bonne saison 2020 que ce soit en championnat ou en Libertadores du haut de ses vingt-trois ans, avant d’être moins performant pour cause de blessure lors du final. Omniprésent au milieu de terrain, c’est un milieu relayeur qui ne peut pas être laissé seul devant la défense mais qui sait récupérer des ballons et les bonifier vers l’avant avec une très belle qualité de passe. C’est aussi, avant tout, la plus belle moustache d’Uruguay à son poste. Déjà appelé en sélection au printemps dernier, les appels du large devraient se faire sentir dés cette été et le prochain mercato européen. On lui souhaite qu’il fasse le bon choix.
Objectif de la saison : Surtout si le club sort rapidement de Libertadores, l’objectif unique de la saison sera la triple couronne.
Le rival : Peñarol
Nom complet : Club Atlético Peñarol
Surnom : Manyas, Carboneros, Aurinegros
Stade : Campéon Del Siglo, très joli stade pouvant accueillir 43 000 personnes, situés dans les limbes de Montevideo. Plutôt que la voiture, privilégiez le bus depuis Tres Cruces, s'y garer est toujours impossible.
Coach : Mauricio Larriera
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Peñarol a aussi pu conserver un effectif stable peu de départs parmi le onze titulaire qui avait plutôt bien réussi en fin de championnat. Les départs se font surtout chez les joueurs que l’on ne voyait plus comme Cebolla Rodríguez, Lolo Estoyanoff ou Vikingo Novick. Un changement de génération qui peut donc facilement s’expliquer. Malgré l’arrivée de nouveaux joueurs, en nombre encore une fois incompréhensible malgré la nouvelle direction, l’équipe a démarré en fanfare son année 2021 avec quatre victoires en quatre matchs en Sudamericana et un classement qui sent bon la qualification. Les quelques arrivants dans l’effectif ayant joué durant ces quatre matchs se nomment Nicolás Schiappacasse, de retour au pays après une longue errance, ou Agustín Canobbio, de retour de Fénix à mon plus grand plaisir. Pablo Ceppelini a aussi signé au club pour la deuxième fois, lui qui était déjà passé par le club durant le moins de janvier 2011, le temps de faire, comme nous l’indiquions dans le descriptif du Clausura 2011, « un superbe tournoi des moins de vingt ans et s’engageait avec Cagliari. Le bon coup se transformait en coup dur ». Le joueur a désormais vingt-neuf ans et est passé entre temps par Cluj, Maribor, Cruz Azul, Boston River… Dans tous les cas, cet effectif avec de l’expérience en charnière, du dynamisme sur les côtés, un chef d’orchestre nommé Gargano et des jeunes qui se sont imposés à coup de buts devant va être à suivre de très près…
On souhaite quand même à Peñarol de ne pas survoler l’Apertura, car cela voudrait dire le départ d’ici trois mois de Darwin Torres et d’Agustín Álvarez Martínez. Darwin Torres est une sorte de numéro dix un peu excentré, capable de déborder mais aussi de jouer en petit périmètre. Techniquement très fin, il a déjà fait une bonne année dans l’effectif depuis qu’il a commencé à se montrer notamment lors de la Libertadores 2020. Son compère d’attaque, Agustín Álvarez Martínez, est lui aussi un pur produit du centre de formation avec ses dix-neuf ans. Il en tire d’ailleurs l’usage de ses deux noms de famille, le deuxième étant le maternel, car il y a dans sa même catégorie d’âge, un autre Agustín Álvarez, dit Agustín Álvarez Wallace. Le jeune de San Bautisto est donc aussi plus simplement appelé le Canario, comme les natifs du département de Canelones. Contrairement à Torres il ne s’est pas imposé immédiatement, intervenant d’abord comme second rôle, puis il a commencé à marquer un but. Puis deux. Et avant de comprendre comment, il était titulaire en pointe, enchaînant les bonnes performances et les actions sur lesquels il montre un vrai sens de l’orientation par rapport au but et une vraie belle technique de frappe, chose que l’on aime voir chez les attaquants. Il est meilleur buteur de la Sudamericana avec sept buts en six matchs et vient de prolonger avec une clause qui pourrait, si elle est activée, être un record pour l’Uruguay… Mais reste mon petit canari, reste.
L'objectif : Dès qu’un club uruguayen peut potentiellement se qualifier pour la phase à élimination directe d’une compétition internationale, les journalistes se mettent à poser cette question qui est franchement stupide, ou du moins anticipée : vous préférez battre Nacional et être champion d’Uruguay ou gagner la Sudamericana ? Peñarol n’y a pas coupé, alors même que la Sudamericana est très loin d’être ne serait-ce que d’être à portée de main. Les joueurs ont eu une préférence pour l’Uruguayo. Dont acte. Mais ce serait bien quand même une finale de Sudamericana avec Peñarol au Centenario…
Les autres membres du casting
Boston River
Nom complet : Club Atlético Boston River
Surnom : Verdirrojo, el Boston
Stade : va jouer cette saison au stade de Las Piedras, le stade Artigas.
Coach : Juan Tejera
L'équipe s’en est sortie par miracle en enchaînant les victoires durant le Clausura, terminant sixième dudit tournoi et faisant donc tomber le Defensor en deuxième division. Juan Tejera a su apporter un souffle à cette équipe une certaine âme avec des anciens (Bentancourt, Falcón) mais aussi des jeunes qui pointent le bout de leur nez alors que Boston est parmi les équipes les mieux classées dans les équipes de jeunes, toujours grâce à Tejera qui était avant responsable de la formation. L’équipe flirte malgré tout depuis quelques temps en bas de classement et va encore devoir lutter comme elle sait le faire.
C’est étrangement l’équipe favorite du président Luis Lacalle Pou, dont il devenu fan par le garde du corps de son père lorsque ce dernier était lui-même président de la république dans les années 1990-2000. Il faudra suivre les jeunes du club dont Enzo Larrosa qui a montré de très bonnes choses en fin de championnat 2020.
Objectif de la saison : se maintenir et faire émerger une génération qui permettrait au club de viser autre chose que le maintien.
Cerrito
Nom Complet : Club Sportivo Cerrito
Surnom : Auriverdes
Stade : Parque Maracaná (entre cela et les couleurs, vous comprenez la référence au voisin nordiste)
Entraîneur : Roland Marcenaro
Le champion surprise de deuxième division de l’année précédente arrive en première division sans beaucoup de repères. Le club, fondé en 1929 tout de même, ne possède que quelques saisons parmi l’élite, accumulées durant les années 2000. Le club a souhaité garder une structure identique à ce qu’il avait en deuxième division, mais s’est renforcé avec quelques têtes connus comme Maxi Calzada ou Federico Rodríguez. L’objectif sera donc le maintien en se basant sur la stabilité.
Objectif : se maintenir
Cerro Largo
Nom Complet : Cerro Largo Fútbol Club
Surnom : Arachanes
Stade : l'Ubilla, quelques milliers de personne peuvent y rentrer, et ses tribunes sont toujours bien garnis, quel que soit l'adversaire.
Entraîneur : Danielo Núñez
Petit club du nord du pays et ça fait du bien comme on ne voit plus Tacuarembó ou Rivera en première division depuis quelques temps. Cerro Largo est le département, la ville du club étant sa capitale, Melo, charmante bourgade de cinquante mille habitants, centre agricole au milieu de terres et de vaches. Beaucoup de vaches. Contrairement à Las Piedras, situé à quelques encablures de Montevideo, ou Colonia, ville connectée à Montevideo et Buenos Aires, Melo est une vraie ville de l'intérieur, plus proche du Brésil que de la capitale, suivant plus le championnat brésilien que l'argentin. Tout y est différent, un peu plus sauvage. Le club est récent, issu d'une vague à la fin des années quatre-ving-dix durant laquelle l'AUF a voulu créer des clubs par département de l'intérieur. Il sort d’une saison 2019 très bonne et d’une saison 2020 mi-figue mi-raisin, avec un bon début de championnat mais un début de Clausura avec une série de défaite un club qui rentre dans le rang (accrochant cela dit une place en Sudamericana). Le modèle du club de faire venir des joueurs en prêt de l’étranger (de Boca Juniors ou du Brésil par exemple) a semblé lui jouer des tours quand le rythme s’est accéléré. De nombreux joueurs sont encore partis (Dorrego, May) et l’équipe semble vouloir se reconstruire avec d’autres joueurs dont le jeune Emiliano Ancheta ou Leandro Otormin. À suivre.
Objectif de la saison : Il ne leur faudra pas oublier que malheureusement, tout club de l’intérieur doit savoir souffrir et jouer tout d’abord le maintien.
Fénix
Nom Complet : Centro Atlético Fénix
Surnom : Albivioletas
Stade du Parque Capurro, 6 500 spectateurs, vue sur la baie et le port.
Coach : Juan Ramón Carrasco, fils préféré de Dieu.
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Avant toute chose, il faut noter que JR (prononcé rota erré), le Messie, a prolongé à Fénix. Grand joueur uruguayen des années quatre-vingts, principalement pour le Nacional, JR est un peu le Alain Delon du football Uruguayen. Ou le Mourinho, au choix. Il est connu pour ses discours d'avant match, ses métaphores, et ses douces paroles aux journalistes. Il avait déclaré que « Danubio était une équipe de merde », alors qu'il l’entraînait encore. À un journaliste qui lui demandait après une défaite s'il n'était pas trop bouillant, il lui a répondu qu'il était seulement chaud à cause de sa femme... Il a inventé le Tiki Tiki, sorte de jeu de passes rapides rendant ses équipes plaisantes et vulnérable comme du gruyère. Un entraîneur comme on les aime. Pour les Hispanophones : une vidéo dans laquelle, grosso modo, il explique avant un match à des joueurs incrédules que la balle descend de la vache et que les crampons descendent du taureau. Et je ne vous fais pas le dessin de ce que l'on fait avec une vache et un taureau.
Mine de rien, JR est au club depuis quelques temps déjà et après avoir sauvé l’équipe d’une relégation promise il y a trois ans, il l’a installé dans le haut de tableau, qualifiant à nouveau l’équipe en Sudamericana, éloignant le club de l’éternel péril de la relégation pour lequel il est connu. Fénix continue donc ce bon chemin avec peu de départ hormis Canobbio et l’arrivée ou le retour de joueurs confirmés et appréciés au club comme le gardien Mejía qui revient après avoir été placardé au Nacional et ne pas avoir trouvé d’autres portes ouvertes en Amérique centrale, mais surtout le Lolo Estoyanoff qui refait le pont entre Peñarol et Fénix. On a quelques doutes sur l’arrivée d’un Amaral hors de forme dans une équipe ou l’endurance est une condition vitale.
Objectif pour cette année : Fénix gagne le championnat, JR fait huit fois le tour des plateaux télévisions pour dire qu’évidemment, il est champion et bien meilleur que Tábarez.
Liverpool
Nom Complet : Liverpool Fútbol Club
Surnom : Negriazules
Stade du Belvedere, environ huit mille personnes, un des stades les plus agréables de Montevideo, qui respire vraiment le football.
Coach : Marcelo Méndez
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Club formateur de Jorge Fucile ou Luis Aguiar. Il a également connu la fin de carrière un peu pathétique de Javier Chevantón l'année de la descente du club. Le club est sur une très bonne série depuis deux à trois, grâce notamment au travail de l'ancien entraîneur parti au Mexique, Pezzolano, ou de son toujours président José Luis Palma. Le club reste sur plusieurs titres, les premières lignes de son palmarès, comme l’Intermedio 2019, la Supercopa 2020 et évidemment le Clausura 2020. Il faut espérer que la demi-finale perdue contre Rentistas ne leur reste pas trop en travers de la gorge alors que le club pouvait vraiment jouer le titre… L’équipe pourra s’appuyer, du moins en début de championnat, sur tous les joueurs qui seraient partis durant une année normale mais qui ne sont pas partis à cause de la pandémie comme le Colo Ramírez ou le milieu Díaz. L’effectif s’est renforcé avec les arrivées pour l’expérience de Sebastian Fernández, ancien du Nacional et de la campagne de Russie, et par Thomas Chacón, milieu ayant fait six bon mois à Danubio avant de partir en MLS et donc de revenir au pays…
J’ai déjà tellement parlé de Ramírez et d’à quel point j’aime ce joueur supérieur en de nombreux points à d’autres joueurs que l’on peut voir par ailleurs. Au milieu, il faut espérer que le jeune Díaz aura la même possibilité de s’imposer et de grandir que le Colo, car c’est un vrai bon milieu de terrain très mobile dans une équipe étant souvent en déséquilibre offensif, il est capable de « récupérer » des erreurs sur les phases défensives et de très bien défendre même en reculant. Un profil idéal pour cette équipe.
Objectif de la saison : Continuer à progresser. Cela sera de plus en plus dure, mais le club a passé toutes les étapes jusqu’à présent.
Deportivo Maldonado
Nom Complet : Club Deportivo Maldonado
Surnom : El Depor
Stade Domingo Burgueño, Maldonado.
Entraîneur : Francisco Palladino
Drôle d'équipe que le Deportivo. Malgré ses sept premières années en première division entre 1999 et 2005, le club est surtout connu du fait de son appartenance à des Anglais qui s'en servent comme plateforme pour transferts entre des joueurs argentins et brésiliens et l'Europe. Ainsi, sont techniquement passés par le club des joueurs tels qu'Allan, Alex Sandro ou encore Jonathan Calleri, qui est d'ailleurs toujours propriété du Deportivo Maldonado. Pendant que de tels joueurs passaient par le club, l’équipe évoluait en deuxième ou troisième, dans des conditions miséreuses, sans un kopek. L’équipe est montée par surprise il y a un an et s’est maintenue dans la difficulté, mais avec un bel état d’esprit grâce à des joueurs comme Cantera ou Nicolini. Cette saison pourrait être difficile, mais l’équipe s’est renforcée avec des ex-Peñarol comme de los Santos, Cardozo et surtout avec le petit basque Aguirregaray, fils de, excellent latéral passé plusieurs fois par Peñarol, la dernière fois en 2016.
Le principal espoir du club est l’attaquant Facundo Batista, qui a fait une très bonne saison 2020 et qui était en partance. Comme pour d’autres, il devrait rester jusqu’à l’été en l’absence de marché à l’heure actuelle.
Objectif : le maintien, et que Calleri joue pour son club en deuxième partie de saison.
Torque
Nom Complet : Montevideo City (silence désabusé) Torque
Surnom : aucun
Stade : aucun. Joue au Centenario.
Entraîneur : Pablo Marini, toujours
Son histoire est ici.
Prenez un vieux château, avec une description digne de Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe. Vous y verrez du bois partout, les moulures, les cadres, les meubles. Vous y trouverez une bibliothèque riche de mille livres, dont Borges aurait été amoureux et dans laquelle il continue de vivre. Vous y verrez une table magistrale, lourde et à la fois pleine de vie. Vous y verrez un vieux canapé, rustre, qui impose de s’asseoir correctement. Vous y verrez des tableaux qui racontent tout un tas de vies et d'histoires, de joueurs de De La Tour, de la gloire et de la mort. Au milieu de ce spectacle certes poussiéreux, mais rempli de grâce, ajoutez une table Ikea LÄCK à 9,99€. Vous aurez une métaphore de ce qu'est le Montevideo City Torque au sein de la première division uruguayenne.
Wanderers
Nom Complet : Montevideo Wanderers Futbol Club
Surnom : Bohemios
Stade : Parque Alfredo Víctor Viera. L’une des plus belles « canchas chicas » (comment on appelle les stades des équipes qui ne sont ni Nacional ni Peñarol).
Coach : Daniel Carreño
Pour l’histoire du club, c’est ici !
Drôle d’année 2020 que celle du Wanderers, qui a vu un très bon début d’année, un gros trou d’air au milieu voyant l’entraîneur partir, quelques bons matchs qui permettent à l’équipe de jouer la Libertadores, avant un effondrement complet marqué par la gifle reçue par Torque à domicile. L’équipe a terminé septième, un milieu de tableau représentatif de la saison et doit surtout craindre que son modèle, celui qui était également de Danubio et Defensor, semble de plus en plus souffrir, attaqué de toute part par d’autres clubs ayant décidé de miser sur la jeunesse.
Avec les départs de Macaluso et Alcoba, la moyenne d’âge a fortement baissé mais la finale de la Supercopa 2020 a montré une équipe sans grand talent sortant du lot, sans grande ambition collective… Attention au piège. Daniel Carreño, l’ancien lensois, continue dans tous les cas à la barre du club.
Objectif : Viser une place en Copa Sudamericana
Plaza Colonia
Nom Complet : Club Plaza Colonia de Deportes
Surnom : Patablancas
Stade : Prandi pour les petits matchs ou Suppici pour les matchs contre les grands, Colonia del Sacramento. Un des clubs de l'extérieur, en face de Buenos Aires, dans la magnifique ville de Colonia, appartenant au patrimoine mondial de l'UNESCO. Si vous pensez un jour faire Buenos Aires – Montevideo ou vice versa, prenez une journée pour faire Colonia.
Entraîneur : Eduardo Espinel
Pour l’histoire complète du club du premier entraîneur champion du monde, c’est ici.
L’équipe surprise du Clausura 2020, et des clausuras en général. Avec une équipe séduisante et le retour d’Eduardo Espinel (entraîneur du titre lors du Clausura de 2016), l’équipe s’est offert une bouffée d’air frais que ce soit au classement de l’année dernière mais aussi à celui de la descente de cette année. L’équipe a perdu quelques joueurs importants comme le très bon latéral Facundo Kidd ou Píriz parti après seulement six mois dans son club de cœur au Nacional, mais l’équipe a surtout réussi à faire venir Cebolla Rodríguez. Le joueur qui était encore en Coupe du Monde en 2018. Celui qui a très peu joué la saison dernière à cause de blessure. Seul le temps nous dira quel Cebolla a fait signer Plaza Colonia.
L’équipe dispose d’un ailier de vingt-trois ans, Leandro Suhr, passé par les équipes de jeunes de la Celeste, et qui a toujours été très bon dans cette formation au profil offensif avec Dibble et Mascia. Suhr est bon des deux côtés, même si je l’ai plus vu côté gauche et il a ce profil de joueur sachant se montrer offensif mais aussi bon en couverture défensive, idéal dans ces attaques à trois. A suivre.
Objectif de la saison : Le Clausura, qui semble vraiment être leur saison dans l'année.
Progreso
Nom complet : Club Atlético Progreso
Surnom : Los Gaúchos
Stade : Parque Paladino, 5400 places, dans l’ouest de Montevideo, avec une raffinerie en arrière-plan.
Coach : Maximiliano Viera
Le club de l’ex-président Tabaré Vázquez, son histoire est ici !
Progreso sort d’une année morne ou le club a eu d’assez mauvaise performance, sauvée par la moyenne sur deux saisons après une année 2019 fantastique. Le club tente de se renouveler avec le départ de quelques piliers comme Loffreda et l’arrivée de quelques bons joueurs notamment les ex-Cerro Formento et Bentaberry. Avec ses armes, le club va continuer à se battre pour rester dans l’élite. On espère que les lignes du terrain seront juste un peu mieux peintes que la saison dernière, lorsque le club a dû repeindre les lignes juste avant le début du match contre Peñarol.
L’objectif : continuer à progresser et à défendre le quartier de La Teja.
Rentistas
Nom Complet : Club Atlético Rentistas
Surnom : El bicho colorado
Stade : « Complejo Rentistas », seule pelouse artificielle avec le Charrúa, financée gracieusement par la FIFA.
Entraîneur : Martin Varini
Quelle drôle de saison que celle de Rentistas en 2020, on en a déjà parlé. Jusqu’à présent, le club a réussi à ne pas être ridicule en Libertadores et va donc chercher à maintenir la dynamique en championnat avec un nouvel entraîneur, très jeune et qui semble avoir plein d’idées. Il pourra compter sur quelques bons joueurs restés au club comme Salomón Rodríguez, Ramiro Cristobal ou encore le jeune gardien Nicolás Rossi. L’entraîneur devra aussi réussir à prendre la mayonnaise avec Urretaviscaya, l’ex-Peñarol ayant « logiquement » une condition bien supérieure à Rentistas mais qui semble avoir beaucoup de mal à revenir de sa blessure de début 2020.
L'objectif : battre le Sporting Cristal en Libertadores et donc se qualifier en Sudamericana, et se maintenir en championnat, évidemment.
River Plate
Nom Complet : Club Atlético River Plate
Surnom : Darseneros
Stade : Parque Saroldi, 5700 places, qui tire son nom du premier gardien de River, mort en 1932 des suites d'un coup reçu sur ce terrain. À part cette triste histoire, joli petit stade au milieu du parc du Prado, où, durant l’automne, on peut voir les feuilles mortes sur le terrain.
Coach : Jorge Fossati, éternel
Club ayant formé de bons joueurs comme Urretaviscaya ou Michael Santos. Après les passages de JR Carrasco et de Guillermo Almada pendant quelques années, le club a donné les clés à Fossati et ce dernier réussi plutôt bien grâce à un effectif de qualité et à quelques cracks qui sortent du centre de formation. Le principal renfort pour cette saison est Gonzalo Chory Castro, qui reste sur cinq mois sans football mais qui avait envie de continuer après une dernière expérience pas mauvaise au Nacional (avec notamment un clásico de folie en 2019).
L’espoir qui a fini par avoir dix-huit ans et qui sera transféré durant l’hiver austral est le jeune Arezo, qui sort d’une saison prolifique, encore une malgré son âge, durant laquelle il a pu encore une fois montrer l’étendue de son sens du but. Il a aussi parfois alterné le moins bon avec des passages ou il semble un peu moins concerné. Après avoir été habitué à jouer, jouer et jouer, le passage immédiat dans un très grand club serait douloureux pour lui. On lui souhaite de réussir.
Objectif : Vendre Arezo et passer à autre chose.
Sud América
Nom Complet : Institución Atlética Sud América
Surnom : El buzone
Stade : Parque Fossa, mais joue à nouveau cette saison à l’intérieur des terres, à Minas
Entraîneur : Claudio Biaggio
Club fondé en 1914, qui avait disparu dans les années 2000 en deuxième division avant de revenir il y a de cela une dizaine d’année grâce à des investisseurs étrangers s’en servant pour des transferts douteux, dont par exemple celui du regretté (dans le football) Daniel Osvaldo… jusqu’à plus ou moins se lasser du club, notamment quand ce dernier est revenu en deuxième division. Le club est finalement remonté après des finales notamment contre Juventud de Las Piedras et revient donc en première division cinq ans après. Le recrutement sent un peu le n’importe quoi, avec du Loco Abreu, du Pablo Mouche, du Tomás Andrade… le capitaine historique, Fabian Yantorno, a lui décidé de prendre sa retraite. Difficile donc de dire à quoi s’attendre dans un sport qui pardonne quand même rarement ce type d’excentricité.
Objectifs : nommer Abreu entraîneur/joueur avant la dixième journée
Villa Española
Nom Complet : Club Social y Deportivo Villa Española
Surnom : El villa
Stade : Obdulio Varela, quartier de Malvin Norte, pas foncièrement le plus bel endroit de Montevideo.
Entraîneur : Bruno Piano
Club de quartier, club estampillé à gauche, dont le plus fier représentant est Santiago López, attaquant de pointe ayant dans son contrat la possibilité de louper un entraînement ou un match si l’Indio Solari vient en concert en Uruguay… Le club est aussi pionnier dans les démarches sociales de son quartier, un quartier particulièrement pauvre de Montevideo. Par le passé, les montées ont été suivies de descentes comme en 2016 quand le club n’avait joué que le temps d’un tournoi spécial en première division. On y verra quelques têtes connus comme les dread locks (évidemment) de l’ex-Liverpool Aprile ou Denis Olivera.
Objectif : se maintenir et réussir la tombola du 1er mai.


