Peñarol perd et laisse Nacional et Plaza reprendre la main. Plaza est de nouveau leader de l'annuel avec un but agonique du Cebolla à la dernière minute. Le tout s'est déroulé entre les nouvelles venant de l'AUF concernant un possible renvoi de Tabárez. Drôle de week-end en Uruguay où, indolent, le ballon continue de rouler.
Il faut parfois attendre les nouvelles officielles, les communiqués de presse signés. Parce que si l'on écoute trop certains médias modernes (et quand je dis média, je parle de moyen de diffusion, de distribution ou de transmission porteurs de messages comme l'indique le Robert), Tabárez n'est déjà plus le sélectionneur de l'Uruguay, depuis environ samedi soir. Mine de rien, quelle émotion d'apprendre cette nouvelle. Tant de larmes. De Juan Castillo contre le Ghana qui fait un malaise à cause de l'émotion durant la séance de tirs au but, à Gimenez au Brésil en 2014, puis en Russie en 2018 (il pleure beaucoup le garçon, c'est comme ça), Cavani qui tombe en larmes à la fin du match contre le Portugal... Tant de larmes, tant d'émotions. C'est ce qui reste à la fin l'émotion, quand on a tout oublié. On peut être pour ou contre Tabárez, mais l'émotion, avant, quand l'Uruguay se faisait sortir par l'Australie en barrages, était bien différente. Quand Carrasco se faisait virer après une défaite 3-0 à domicile contre le Venezuela, l'émotion était tout autre.
On pensait à tout cela en regardant River Plate fesser Sud América (5-1) et Rentistas surprendre Torque (2-1). Le gros match de la journée était dans la foulée quand Liverpool accueille Plaza Colonia. Un match rempli de promesses entre deux belles équipes de l'année qui vient de s'écouler, mais un match ne les remplissant pas forcément. Il faudra attendre la dernière minute et un coup-franc tiré comme une mine dans un trou de la barrière pour tromper Lentinelli. Ce brave Cebolla, qui est désormais remplaçant à Plaza et qui s'occupe en même temps de sa fin de carrière que de ses champs dans la belle bourgade de Juan Lacaze. Ce joueur ayant loupé une demi-finale de Coupe du Monde à cause de Gabriel Heinze. Mais la vie te donne toujours une revanche et Cebolla sera des Coupes du Monde au Brésil et en Russie. Plaza reprend la place de leader de l'annuel et, comme lors du précédent tournoi, dispose d’un calendrier plus favorable en deuxième partie de tournoi.
Plus tard en soirée, Nacho Alonso et son staff avaient un rendez-vous de prévu avec l'ensemble du staff de Tabárez au Complejo Celeste. Deux heures de débat ouvert sur les problèmes des derniers matchs et sur les solutions, la suite à venir. Alors qu'avant le rendez-vous les kremlinologues de l'AUF pensaient que la décision était prise, après les deux heures de débat, les certitudes ont disparu. Pendant ce temps-là, Nacional battait Boston River (3-2) avec notamment deux beaux buts de Trezza et Ramírez. Le Bolso semble toujours avoir quelques difficultés dans le jeu et en défense mais au moins, depuis quelques journées, les blancs gagnent leur match. Ils sont donc logiquement revenus dans la course à égalité notamment au Clausura avec Peñarol.
Dimanche matin, tout d'un coup, la certitude change de camp. Le Maestro reste ! Une partie des gens s'étouffent, pensant qu'il devrait évidemment partir, que tout cela est parce qu'il est de gauche, donc protégé, et que c'est un grabataire sans mérite au vu de la génération qu'il a eue. Les autres respirent un peu plus et reprennent espoir que le monde du football ne soit pas à ce point horrible. Pendant ce temps-là, Villa Española et Wanderers font match nul (2-2) pendant que Cerro Largo bat Progreso en fin de match (1-0). Pendant ce temps-là, on regarde l'équipe qui ne s'est pas qualifié en 2005 en barrages et on se dit que les entraîneurs ont eu, quoi qu'on en dise, aussi de très bonnes équipes. C'est à ce moment que l'équipe de Mauricio Larriera entre en piste au Campus de Maldonado et l'on croit alors se réserver un bon match avec les internationaux Facundo Torres, Agustín Álvarez Martínez ou encore Giovanni González. Las, Peñarol manque de mordant, encaisse les occasions puis un but de Federico Ramos après une belle course en diagonale dans l'arrière garde peñarolense. Étrangement, Peñarol s'énerve alors et ne réussit jamais à vraiment entrer dans son match, encaissant ainsi une défaite surprise.