Le tirage au sort de la prochaine Coupe d’Asie a rendu son verdict et on connaît désormais la composition des six groupes du premier tour.

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Dans le groupe A, l’ironie du sort a voulu que le pays organisateur, le Qatar, affronte celui qui aurait dû accueillir la compétition, la Chine. Si la première place est promise aux hommes de Carlos Queiroz, la Chine et le Tadjikistan vont se battre pour accrocher la place de dauphin. Le Liban, dont on se demande ce qu’ils font ici, fait figure de martyr. Pour son grand retour sur la scène asiatique, Carlos Queiroz dirigera les champions d’Asie et ne devrait pas avoir trop de mal à finir premier du groupe. La bataille pour la seconde place sera plus intéressante car elle verra une Chine qui n’en finit plus de décevoir tenter d’assurer sa place face à un Tadjikistan dont les excellents résultats en équipes de jeunes ne demandent qu’à trouver écho à l’étage supérieur. Quant au Liban, englué dans une spirale négative sans précédent, peu donnent cher de leur peau. À moins que quelques membres de la diaspora viennent grossir le contingent d’Aleksandar Ilic, la dernière place leur semble promise.

Le groupe B verra un affrontement intéressant entre une Australie, auteure d’un bon parcours au dernier Mondial, et l'équipe chouchou des suiveurs du football asiatique, l'Ouzbékistan. Les deux autres nations du groupe, l'Inde et la Syrie, semblent en retrait. Cette dernière a cependant une carte à jouer en cas de faux-pas des Australiens ou des Ouzbeks.

En forte progression ces dernières années, la Palestine paraît encore un peu juste pour passer le groupe C, dans lequel elle affrontera les ogres iraniens et émiratis. Ces derniers vont se battre pour la première place et c’est à celui qui giflera le plus fort le quatrième pays du groupe, Hong Kong, dont les chances de gagner un match sont proches du néant. Si l’Iran parait bien au-dessus des autres membres du groupe, la Palestine semble rattraper ses concurrents à grands pas depuis la nomination de Makram Dabboub. Les Émirats compteront encore une fois sur Ali Mabkout pour faire la différence dans la course à la deuxième place, tandis que Hong Kong risque de servir de punching-ball et voit ses chances de gagner un match proche du néant.

Passons au « groupe de la mort » de cette Coupe d’Asie cuvée 2023. Certes, il est inutile de vendre du rêve en prétendant que le Japon ne terminera pas premier du Groupe D, ceci étant dit, les Nippons devront se coltiner trois nations en constante progression lors de ces dernières années, que sont l’Irak, le Vietnam et l'Indonésie. Les Japonais sortiront sans doute peu indemnes de ce premier tour. Quant à la place de dauphin, impossible de s’avancer tant les trois poursuivants présentent des arguments solides. L’Irak s’appuiera sur sa récente victoire en Coupe du Golfe, le Vietnam sur ses excellents résultats depuis quelques années, tandis que l’Indonésie semble transfigurée depuis que Shin Tae-Yong a pris les commandes de l’équipe et rameuté une diaspora de qualité.

L’autre nation asiatique majeure, la Corée du Sud, aura sans doute moins de mal, que son voisin japonais, à s'extraire de son Groupe E. Certes, la Malaisie, Bahreïn et la Jordanie ne sont pas là par hasard, mais sauf immense surprise, ces pays seront condamnés à se disputer la seconde place. Les Jordaniens semblent les plus à même de ravir le deuxième strapontin tant ils semblent réguliers dans leur progression ces dernières années. Mais méfiance quant à Bahreïn, Hélio Sousa a réussi à concocter un groupe dur à bouger et totalement enclin à créer la surprise. Enfin, la Malaisie semble manquer de puissance athlétique hors de ses bases et devrait probablement finir à la dernière place.

Dans le Groupe F, il sera intéressant d’observer l’Arabie saoudite, dont la gestion de l'après Hervé Renard, pose question. Les Saoudiens sont cependant favoris, dans la mesure où leurs adversaires ne sont pas des ogres du continent. Si Oman, semble avoir une longueur d’avance, la Thaïlande, capable de souffler le chaud et le froid dans une période très courte, reste un mystère. Le Kirghizistan, certes en progression ces dernières années, fait figure de souffre-douleur.

Rendez-vous est pris le 12 janvier 2024 avec un Qatar – Liban en guise de match d’ouverture de la dix-huitième édition.

 

Avec Boris Ghanem

Jonathan Branger
Jonathan Branger
Rédacteur et correspondant foot Thaï pour LO