Qui dit rentrée, dit nouveautés. Découvrez « Une semaine sur LO » le podcast vidéo à la sauce Lucarne Opposée.

Une semaine sur LO, saison 1, épisode 1, bonjour à tous !

Et quoi de mieux pour débuter ce premier numéro qu’un magnifique recibimiento ? Celui-ci vous est offert par les supporters d’Olimpia, le Decano du football paraguayen connu pour avoir la hinchada la plus importante et la plus animée du pays (je sais que je viens de me fâcher avec les fans du Cerro ou de Libertad qui me regardent). C’était mercredi dernier à l’occasion du match aller du 2nd tour de la Sudamericana (Olimpia fera match nul 1-1 avec les colombiens d’Aguilas Doradas – voir Copa Sudamericana 2015 : argentins et brésiliens entrent dans la danse).

Chaque semaine, nous ouvrirons avec un recibimiento différent, grande spécialité sud-américaine. D’ailleurs n’hésitez pas à nous les signaler.

Bienvenue donc à tous pour cette petite nouveauté de la rentrée sur LO. Chaque semaine, on reviendra en image et en son sur la semaine et on prendra aussi le temps de raconter quelques histoires. Mais ne perdons pas de temps, on ouvre avec les 5 principales infos de la semaine.

Ce qu'il faut retenir

On débute en Argentine où l’heure du grand clásico Boca – San Lorenzo est arrivée. Boca s’est mis dans les meilleures conditions en s’imposant à la Boca face au Gimnasia, c’est-à-dire en marquant à la dernière minute, quand le Ciclon était muet à domicile face à Banfield (voir Argentine – Primera Division 2015 : premier break pour Boca). En cas de succès, les Xeneizes prendraient 5 points d’avance avant de se rendre au Monumental la semaine prochaine. Autant dire que la Bombonera risque d’être bouillante.

Mais pendant ce temps, c’était un peu le chaos à Mendoza. Et comme souvent, c’est pas comme si on ne l’avait pas senti venir tout ça. La veille, certains groupes d’hinchas avaient défilé dans la rue pour demander à Gaby Heinze d’aller voir ailleurs – oui oui, le Gaby Heinze que les supporters de l’OM aiment autant que ceux du PSG, à moins que ce soit l’inverse. Et donc même s’ils étaient 33 dans les tribunes (bon j’exagère un peu, on n’est pas à Sarandi tout de même, ils étaient un peu plus), on imaginait bien que ça allait partir en brioche en cas de scénario contraire aux espérances des supporters. Et comme en face c’était le Racing de Milito qui lui est lancé dans un sprint pour rattraper Boca et San Lorenzo, vous imaginez bien que les évènements ont rapidement été contraires aux espérances des supporters. Bilan match arrêté, des points encore en suspens, 30 arrestations. L’Argentine comme on l’aime, celle qui vient remettre la zouille à 15 jours de la fameuse journée des clásicos, l’un des héritages de Don Julio Grondona. Un super week-end où les forces de l’ordre vont devoir gérer dans le même week-end donc un Huracan – San Lorenzo, EstudiantesGimnasia, IndependienteRacing, LanusBanfield, BocaRiver, Central – Newell’s. Bref, ça va être funky que ce soit en tribunes ou autour des stades. J’aimerais pas être à la place des forces de l’ordre parce que franchement j’suis pas sûr qu’elles se régalent.

De l’autre côté de la Cordillère, l’ambiance est bien plus calme et la cinquième journée du tournoi chilien nous a offert le match le plus dingue de la semaine entre l’Universidad de Chili et le fantastique Palestino du non moins fantastique Pablo Guede. Des buts, des rouges, des penalties marqués et ratés, du suspense avec des buts en fin de match et un score final de 4-4. Autant dire que ce match nous a offert la meilleure publicité pour un championnat que je ne saurais que trop vous conseiller de suivre. Reste que pour l’instant, tout ce petit monde est contrôlé par Colo-Colo et son 5/5, cinq victoires en cinq matchs, ce qui représente à peu près autant de victoires que de blessés…

On remonte un tout petit peu au Nord et on se retrouve au Pérou où la notion de trêve n’existe absolument pas. Après le Torneo del Inca, sorte de tournoi préliminaire mais qui n’est pas sans conséquences sur les vrais tournois officiels puisque les équipes peuvent prendre des pénalités en fonction de leur classement, le Sporting Cristal a remporté un magnifique Apertura il y a 15 jours (voir Pérou – Apertura 2015 : Cristal campeón !). Et voilà qu’on enchaine direct avec le Clausura. Oui c’est un petit peu la folie au Pérou. On va donc retrouver tout le monde avec un marché des transferts peu animé avec pour pimenter le tout, les classiques rêves de l’Alianza Lima qui passe son temps à se renforcer avant chaque tournoi pour finir en déprime après avoir mal géré les tournants qui vont se présenter à elle en cours de tournoi mais surtout avec Universitario qui va tout simplement jouer sa survie et qui pour cela a décidé de virer Luis Fernando Suarez et de faire appel à un nouvel entraîneur. Autant dire que la saison va être animée et on ne va pas s’ennuyer lors de ce Clausura péruvien.

Encore plus au Nord, en Equateur, la paranoïa envahit les fans d’Emelec. Il faut dire qu’il semble que tout soit fait pour que ceux-ci le deviennent, en tout cas, pour qu’ils deviennent amateurs de théories du complot. Ils avaient crié au scandale, et leur entraîneur le premier (il avait pris des matchs de suspensions) après le choc perdu face à la LDU dans des conditions un petit peu particulières au niveau de l’arbitrage, ils ont fait encore mieux le week-end dernier face à un autre prétendant au titre Independiente del Valle. Emelec a perdu 1-0 sur un penalty un petit peu limite, on va dire qu’en Angleterre ça ne se siffle pas, un but refusé à Miller Bolaños, une merveille de but pour un hors-jeu qui n’existe pas non plus et ensuite ce Miller Bolaños, le génial attaquant du Bombillo sera exclu pour une main inexistante au vue des images (il est évident qu’il met la tête). Et donc, il n’en fallait pas plus pour que la barra locale, la Boca del Pozo affiche son soutien à la fédération équatorienne. Je ne vous traduis pas ce qu’il y a sur les banderoles, dites-vous juste que c’est que de l’amour. Pendant ce temps, anciens dirigeants, anciens joueurs et autres consultants passent partout dans les médias locaux pour souligner la nullité des arbitres locaux et l’impunité dont ils bénéficient…tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose…

Si vous partez maintenant plus à l’Est, vous atterrissez au Brésil, où le championnat pourrait bien avoir pris un tournant décisif avec la journée placée en semaine. Car la machine Corinthians nous fait une Cruzeiro version ces 2 dernières saisons (parce que si on fait une Cruzeiro version 2015, on se gamelle quasiment chaque week-end, on va y revenir) et creuse tranquillement l’écart avec la concurrence. L’Atlético Mineiro qui était vraisemblablement son dernier grand rival a décroché et se retrouve à sept points (voir Brésil – Brasileirão 2015 : le Corinthians s'échappe). Bon courage pour revenir tant le Corinthians version Tite n’est pas du genre à laisser filer des points. Pendant ce temps, le double champion en titre Cruzeiro avait décidé de faire comme tout le monde, c’est-à-dire n’importe quoi niveau gestion et donc après avoir viré l’homme qui lui a donné 2 titres consécutifs, Marcelo Oliveira, il a enfin compris qu’il fallait peut-être virer Vanderlei Luxemburgo. Pour saluer la perf, la Raposa a enfin gagné un match mais va continuer à lutter pour s’éviter de ne pas descendre en D2. Oui c’est aussi ça au Brésil, on peut passer d’un titre à jouer le maintien la saison suivante.

Comment enfin ne pas s’arrêter un instant ou ne pas s’arrêter finalement au Mexique ? Si vous ne suivez pas la Liga MX, c’est assez simple. Chaque week-end, vous avez 9 matchs et chaque week-end vous avez au minimum 30 buts. Pas convaincus ? Alors voici quelques exemples du week-end dernier (bon je triche y’a aussi un but de Cardona la semaine passée mais 1- je fais ce que je veux, 2- c’est pour voir si vous êtes attentifs et voire 3- c’est Edwin Cardona quand même). Tout en gardant le meilleur pour plus tard… Ah au fait, le leader s’appelle Leon qui n’a jamais aussi bien porté son surnom : La Fiera. Ca veut dire la Bête et je vous avoue que je kiffe particulièrement quand la Fierrrrra marque comme sur cet exemple la semaine dernière face à Chivas. Franchement, quand votre équipe marque un but et que le commentateur le dit comme ça, c’est la classe.

La rétro

C’est donc notre moment sérieux. Ce week-end, le Chili sans Vidal… pardon, j’ai dit soyons sérieux. Ce week-end, le Chili affronte le Paraguay, c’est le retour de la Roja sur un terrain depuis la panenka un peu loupée mais tellement décisive de Sanchez en juillet dernier (voir Un final, des finales). On vous remet les images, ça va vous faire du bien – en tout cas, nous ça nous en fait. Mais Chili – Paraguay c’est aussi l’occasion de retourner près de 36 ans en arrière…

1979, la France ne sait pas encore que Nicolas Anelka vient de naître, elle fête le titre de champion de Strasbourg alors que Nantes s’offre la Coupe de France, les Clash vont envoyer le fabuleux London Calling. De l’autre côté de l’océan, 1979 c’est aussi le retour de la démocratie en Equateur. Mais en matière de foot, 1979, c’est surtout l’année du Paraguay. En finale de la Libertadores, Olimpia bat Boca et décroche son premier titre dans cette épreuve, le premier titre d’une équipe paraguayenne. 15 jours plus tard, la Copa América débute. A l’époque, pas de lieu unique. La Copa América commence en août et se termine en décembre. Les équipes participantes sont réparties en 3 groupes de 3, jouent en match aller retour sous une formule de championnat et chaque vainqueur de groupe retrouve le tenant du titre, le Pérou en 1/2. Comme en 2015, c’est le Chili qui joue en Pérou en 1/2 et comme en 2015, il s’impose 2-1 à l’aller avant de faire 0-0 au retour. De l’autre côté, le Paraguay s’offre un géant continental grâce notamment à deux joueurs.

D’un côté, Eugenio Morel, papa de Claudio (passé par San Lorenzo, près de 150 matchs à Boca, Independiente mais aussi le Depor en Espagne), ailier gauche, gaucher rapide qui claque un retourné face au match aller lors de la victoire 2-1 face au Brésil de Falcao et Socrates. L’autre homme essentiel dans cette conquête vers la finale est un gamin de 19 ans qui a gagné progressivement sa place de titulaire : Julio César Romero. Rien à voir avec les frères Romero qui sont les pépites du moment – pas les seules d’ailleurs – Julio César Romero qui sera le seul paraguayen de la fameuse liste des 125 du Roi Pelé qui va passer 2 mois au Barça de Cruyff plus tard, le temps de prendre une Coupe des Coupe et qui claque le but de l’égalisation au Maracana qui envoie le Paraguay en finale. Le Paraguay retrouve donc le Chili en finale de la Copa América 79 et au match aller, à Asuncion, ce sont les Guaranies qui s’impose 3-0 avec notamment un doublé de notre ami Julio César Romero. Au retour à Santiago, c’est le Chili de la légende Carlos Caszely qui s’impose (une erreur s’est glissée dans la vidéo, ce n’est pas Caszely mais Rivas qui marque le but de la victoire). On reparlera bien évidemment de cet homme tant son histoire est extraordinaire. Toujours est-il qu’avec cette victoire du Chili, il faudra un match d’appui. Car à l’époque, on se fiche totalement du score cumulé, si chaque équipe remporte un match, on en joue un troisième. Ce qui est amusant, c’est que lors du match d’appui ou desempate, celui-ci se termine sur un 0-0, ce qui va forcer la Confédération à regarder le score cumulé. On aurait pu aller plus vite et s’éviter un troisième matchs mais bon, ça a rempli les tribunes 3 fois. Le Paraguay remporte sa deuxième Copa América, à ce jour la dernière. Pour la petite anecdote, Romero marquera près de 400 buts dans sa carrière, il est à ce jour 4e meilleur buteur de l’histoire de la sélection rejoint pas Nelson Valdez. 36 ans plus tard, le Chili va retrouver le Paraguay dans des conditions bien différentes puis qu’il a enfin gagné une Copa América quand le Paraguay, finaliste de l’édition précédente et 4e cette année, se retrouve maintenant avec une sélection en reconstruction totale.

Voilà, c’est l’heure de vous laisser tranquillement à vos matchs du week-end. Je vous invite si vous le souhaitez à laisser un commentaire, sur la vidéo, dans l’article, sur les réseaux sociaux. C’est intéressant pour nous afin de savoir à qui on a affaire mais aussi pour améliorer les choses qui ne vont pas. Mais on ne va pas vous laisser comme ça, on va le faire avec les 5 plus beaux buts de la semaine, enfin, y’en a 6 mais c’est pareil parce qu’il y en a 2 marqués par le même joueur et après tout je fais ce que je veux sur le vidéo.

Allez, abrazo a todos et à la semaine prochaine ^^

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.