Avec quelques jours de retard, voici notre sixième numéro d’Une semaine sur LO. Au menu du jour, Argentine, Brésil, Bolivie, Colo-Colo, Sudamericana et une rétro uruguayenne.

Une semaine sur LO saison 1, épisode 6 bonjour à tous.

Une fois encore nous sommes en Argentine pour ouvrir notre podcast vidéo de la semaine mais cette fois, nous ne sommes pas en Primera Division. Non, il y a beau y avoir plus de 60 000 spectateurs au Kempes de Cordoba, ce n’est pas Belgrano qui joue ce jour-là, c’est Talleres, le principal rival des Piratas et accessoirement club d’un certain Juan Pablo Francia. Et là, je vois que vous vous dites « ok c’est sympa, mais il a quoi de particulier ton récibimiento nicolas ? ». Alors outre le fait que ce n’est pas le mien, le petit détail qui tue c’est que le match du jour entre Talleres et Union Aconquija compte pour la 12e journée du Torneo Federal A, le troisième étage. L’équivalent donc du National chez nous. Pour info, Talleres s’est imposé 1-0 et n’a désormais besoin que d’un point pour retrouver la deuxième division argentine l’an prochain.

Les infos de la semaine

Comma à chaque épisode, on démarre en Argentine où la fin de saison sera entièrement bleue et jaune. Car que ce soit en championnat ou en Coupe, vous n’échapperez pas au duel Boca – Central. Les Xeneizes sont tombés la semaine dernière en championnat face au Racing et fait ainsi naître le fol espoir côté Rosario, celui d’un miracle. Car Central a tranquillement battu Argentinos et est revenu à cinq points de Boca, chipant la deuxième place à San Lorenzo qui a trouvé le moyen de perdre à Bahia Blanca. Et donc, l’espoir fou d’un titre est de retour à Central. Car si Boca ne s’impose pas la semaine prochaine face à Tigre, Central, en cas de victoire, reviendra à 2 ou 3 points juste avant la dernière journée qu’il disputera chez lui face à…Boca. Bon on ne vous le cache pas, on en rêve secrètement, ce serait un final d’anthologie. Reste que Boca – Central, ce sera aussi la finale de la Coupe d’Argentine. Les Xeneizes ont tranquillement géré Lanus alors que Central a sorti le Racing grâce à un nouveau but de l’énorme Marco Ruben. L’ancien de l’ETG réalise une saison de folie qui malheureusement pour lui, lui fait prendre une jolie valeur marchande que son club (celui auquel il appartient), le Dynamo Kiev, devrait utiliser pour bien le vendre. Lui qui rêvait de rester à Central

Puisqu’on parle d’Argentine, restons-y avec les quarts de finale aller de la Sudamericana qui se déroulaient cette semaine et qui voyaient trois de ses quatre matchs se jouer en Argentine. Alors qu’en retirer ? Que River est bel et bien uniquement concerné par cette Sudamericana et s’offre un ballotage favorable face au Chapecoense de Tulio de Melo et une perspective de demi-finale assez tranquille tant ni Paranaense, ni Luqueño se semblent dangereux (les brésiliens se sont imposés chez eux sur un magnifique combo coup de coude, raffut, débordement de Walter dont le centre a permis à Marcos Guilherme d’inscrire le seul but du match. Qu’Huracan a gratté une précieuse victoire face au Defensor mais va devoir s’attendre à souffrir en Uruguay la semaine prochaine. Mais surtout que le coup de la semaine est pour Santa Fe qui s’impose à Avellaneda face à Independiente. J’ai eu la chance de le commenter en direct sur Ma Chaine Sport (merci à vous si vous nous avez suivi) et les Cardenales m’ont fait le plaisir de confirmer qu’ils sont bel et bien un vrai prétendant au titre et surtout que l’Amsud ne se réduisait vraiment plus au duo Argentine – Brésil.

De l’autre côté des Andes, au Chili donc pour les deux du fond, ça commence à gentiment partir en brioche du côté de Colo-Colo. 7 victoires en 7 journées puis 2 défaites et tout éclate. Humberto Suazo remplacé lors de la dernière défaite face à San Marcos s’en est pris à son coach et son adjoint (il les aurait traité de médiocres, oui je sais, c’est violent comme insulte). On pourrait en rire sauf que ça s’est rapidement aggravé. Chupete était convoqué par son coach pour une réunion, histoire de tout mettre à plat mais il n’y est pas allé. Bilan on a d’abord eu une mise à pied jusqu’à la fin du tournoi (en gros 10 matchs) qui s’est carrément transformée en licenciement pour l’une des icônes de l’Albo. Ironie du sort, Colo-Colo jouait son match retour de Copa Chile le lendemain de l’annonce et s’est contenté d’un match nul 2-2 qui lui assure sa qualification puisqu’à l’aller, l’Albo s’était imposé face à Copiapo 3-2, but de la victoire de Suazo à la 90e

Pour ce qui est de partir en brioche, les génies restent les boliviens. L’info de la semaine en Bolivie ne concerne pas le championnat (même si il y a encore des choses à revoir par exemple à Blooming où on cherche encore à trouver des solutions pour payer les joueurs) mais revient une fois encore à la fédération, ajoutant une pincée de CONMEBOL histoire d’assurer le nawak total. Si vous avez suivi les épisodes précédents et nos points réguliers sur le championnat local, vous n’êtes pas sans savoir que le dernier président de la fédération, Carlos Chávez a fini en taule après avoir été impliqué dans de jolies histoires de corruption. Du coup, il fallait bien trouver un moyen de rebondir et une sorte de gouvernement de transition qui était alors dirigé par Marco Ortega. Sauf que l’affaire prend une nouvelle dimension quand la CONMEBOL décide cette semaine de ne pas le reconnaître. L’affaire va donc devoir se terminer devant le TAS. Mais si vous vous demandez pourquoi la CONMEBOL vient s’immiscer dans les affaires boliviennes, c’est tout simplement parce que notre amis Carlos Chávez n’était autre que… son trésorier. Et cette semaine, c’est José Luis Chilavert qui s’est chargé de le rappeler. Lui qui, avec Romario, Diego et autres Enzo Francescoli ne cesse de hurler à la corruption de cette instance, est venu en remettre une couche en affirmant « la CONMEBOL défend Chávez parce que c’est un nid de corrompus ». Ambiance sympa donc. On rigole mais juste pour redevenir sérieux une seconde, si le bras de fer se poursuit entre fédération intérimaire et CONMEBOL, cette dernière pourrait bien s’amuser à désaffilier la Bolivie…et donc la sortir de la course à la Coupe du Monde. J’vous jure, tout est possible en AmSud.

Puisqu’on parle de corruption et de tout est possible, on va finir au Brésil….oups, je sens que j’vais m’attirer quelques foudres. M’enfin, pas grave. Au Brésil donc, pendant que le Corinthians compte les minutes qui le sépare du titre, que les paulistes veulent faire main basse sur la Coupe, Santos pliant un São Paulo où rien ne va plus depuis le départ de Bielsa au Mexique (à moins que ce soit Osorio) alors que Palmeiras peut encore renverser le Flu, sachez que la fabuleuse idée de la Liga Sul – Minas – Rio est désormais officiel et tient ses groupes. Vous savez, c’est cette ligue qui viendra s’ajouter au calendrier (qui ne ressemble déjà à rien) dont on avait parlé lors d’un précédent podcst. Alors bon, c’est désormais clair, elle va se jouer entre février et le 30 mars, soit en plein milieu des championnats d’Etats, juste avant le prochain Brasileirão. Ca va donc être avec bonheur qu’on va se taper une nouvelle compétition qui devrait se dérouler dans des stades quasi-vides et qui forcera les clubs engagés dans d’autres compétitions, genre la Libertadores, de faire tourner. Je sais, présenté comme ça, ça vend du rêve…

La rétro : Peñarol – Liverpool 1995

Ce dimanche soir, Liverpool accueillait Peñarol en Uruguay. Si la bande à Forlan s’est imposée et revient ainsi à hauteur de son meilleur ennemi, le Nacional en tête de l’Apertura, ce match rappelle quelques souvenirs aux supporters negriazules. Car il y a tout juste 20 ans, Liverpool – Peñarol a été un match d’appui pour le titre.

Nous sommes donc en 1995, la France de Jacques Chirac reprend les essais nucléaires, Adrien Rabiot voit le jour (aucun lien), l’équipe de France de Hand décroche son premier titre mondial quand celle du foot décroche son billet pour l’Euro anglais alors qu’en Europe, Nayim offre la C2 à Saragosse en lobant Seaman de 50m au Parc, l’Ajax fait tomber le Milan AC sur un pointu de Kluivert et Nantes marche sur la 1ère division. En Uruguay, l’Apertura voit le surprenant Liverpool tenir tête aux grands, au point d’offrir un sacré duel avec Peñarol. Si vous êtes des habitués de LO, vous êtes incollables sur Liverpool puisqu’il était notre premier élu de la rubrique L’Histoire d’un Nom (lire L'histoire d'un nom (1) : Liverpool FC. Vous savez donc que le club, qui joue en bleu et noir façon Inter, doit son nom à des étudiants qui l’ont choisi en regardant une carte du Royaume Uni et reste connu pour avoir été celui de Roque Máspoli, gardien de l’équipe uruguayenne lors du Maracanazo de 1950 – lire Une histoire mondiale - 1950, Brésil - Uruguay) et pour avoir un socio célèbre : Paul McCartney. Au-delà de cela, Liverpool a beau être un habituel du paysage uruguayen, il n’est que rarement une menace pour le titre. Sauf donc lors de cet Apertura où il va forcer Peñarol à un desempate, les fameux matchs d’appui typiquement sudam lorsque deux équipes terminent avec le même nombre de points. Leaders avec 25 points chacun, Peñarol et Liverpool vont donc devoir se départager pour déterminer le nom du vainqueur du tournoi, celui qui jouera donc la grande finale du championnat. Ce jour-là, c’est le Peñarol qui va s’imposer grâce à des buts signés Antonio Pacheco, véritable légende du peuple Carbonero et un certain Dario Silva, le blond péroxydé qui fera exclure Thierry Henry en 2002 avant de perdre une jambe quatre ans plus tard.

Peñarol décroche l’Apertura, perdra le Clausura aux tirs au but face au Nacional lors d’un nouveau desempate et ira décrocher le titre après 3 clasicos face au Bolso, gagnant le troisième match 3-1 avec un but d’un certains Pablo Bengoechea, son entraîneur actuel. On est alors au cœur du Second Quinquennat d’Or du club, mais cela, on en reparler un autre jour. Côté Liverpool, si 95 reste une année riche en émotions, elle est aussi celle des frustrations. Car après l’Apertura perdu sur le desempate, les Negriazules sont contraints à un nouveau match d’appui pour la Libertadores, terminant la Liguilla à égalité de point avec le Defensor. Et là encore, Liverpool s’incline. Il croise alors de nouveau Peñarol pour son ultime chance de valider sa belle saison par une place en Libertadores mais tombe encore et encore. Le club oscillera ensuite entre première et seconde division et devra attendre 2011 pour découvrir enfin, pour la première fois de son histoire, la prestigieuse Libertadores, tombant en huitièmes face à Independiente. Deux ans plus tard, malgré la présence d’un certain Javier Chevanton, Liverpool tombe en D2 d’où il vient de revenir.

C’est ainsi que se conclut notre sixième numéro d’Une semaine sur LO, merci à tous de continuer à nous suivre, on vous donne rendez-vous en fin de semaine pour l’épisode 7. Abrazo à todos.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.