Huitième épisode de notre podcast. Au menu du jour, polémique argentine, Clásico chilien et paraguayen, légende mexicaine, sudamericana et une rétro uruguayenne.
Cette semaine encore le recibimiento nous vient du Paraguay où ce dimanche, Cerro Porteño et Olimpia s’affrontaient au Defensores del Chaco pour un nouveau Clásico qui avait des airs de tournant dans le Clausura 2015. Et c’est d’ailleurs avec lui que nous allons ouvrir notre semaine.
Ce qu’il faut retenir
S’il reste encore du temps (5 journées), ce nouveau Clásico du football paraguayen avait tout du tournant de la saison. Battu par General Diaz la semaine précédant le match, le Cerro avait en effet vu Olimpia revenir à un point au coup d’envoi. Autant dire que la victoire de l’un ou de l’autre aurait de sacrée conséquences. Ce Clásico aura été intense, disputé et surtout un beau match, les deux formations offrant du beau football, notamment Olimpia qui a envoyé notamment une séquence de 30 passes consécutives assez impressionnante. Et c’est le Decano qui s’est imposé, 3-1 et prend les commandes du tournoi. Malheureusement pour les hommes d’Arce, ils ont trouvé le moyen de perdre en milieu de semaine face au Deportivo Capiata et offre donc l’occasion au Ciclon de reprendre la première place. Pour cela, la bande à Lugano devrait s’imposer face au Sportivo Luqueño, dernier représentant paraguayen en Sudamericana.
Car cette semaine, c’était l’heure des demi-finales aller de l’équivalent sudam de la Ligue Europa. A Luque, le Chanchon risque de longtemps se demander comment il a fait pour ne pas battre Santa Fe tant il a dominé pendant près d’une heure, multipliant les occasions. Vous l’avez peut-être suivi avec nous sur Ma Chaine Sport, ce n’était probablement pas le plus beau match de l’année en termes de jeu mais la stratégie des longs ballons de Luqueño aurait dû payer si Santa Fe n’avait réussi le hold-up. La mission risque désormais d’être compliquée en Colombie dans trois semaines. Elle sera également compliquée pour River qui accueillait sa bête noire Huracan au Monumental et a, une fois encore déçu. Huracan a parfaitement joué le coup, aurait même pu directement sceller le suspense avec un brin de réussite mais River n’y arrive plus, ne retrouve pas le jeu qui a fait de lui la meilleure équipe du continent. En vacances en championnat, River maque de rythme, c’est évident et on commence à penser au San Lorenzo de fin d’année dernière qui n’avançait pas, promettant une belle Coupe du Monde des clubs, dernier objectif du club alors, avant de décevoir également, faute de rythme…
Et puisque nous sommes en Argentine, impossible de ne pas revenir sur la polémique de la semaine, voire de l’année, la finale de Coupe entre Central et Boca. Le week-end dernier, Boca pouvait décrocher le titre de champion d’Argentine. Pour cela, il fallait que les Xeneizes s’imposent dans leur Bombonera et que, pendant ce temps, Central ne s’impose pas à Banfield. Ce fut chose faite. Boca a battu Tigre alors que côté Canallas, el Chacho Coudet avait fait le choix de se passer notamment de son duo Larrondo – Ruben pour tout miser sur la finale de Coupe. Le rendez-vous était donc fixé à Cordoba ce mercredi. Alors je ne reviendrai pas sur ce qu’a vécu l’envoyé spécial de LO sur ce match (en gros accred en poche, il s’est vu refuser l’entrée au stade – c’est aussi cela l’Argentine). Non, la vraie polémique aura été sur le terrain. Tout a commencé avec le but refusé à Rubén pour un soi-disant hors-jeu de Larrondo, s’est poursuivi par une ouverture du score de Boca sur un penalty qui n’en est pas un (la faute ayant lieu en dehors de la surface), pour se finir avec un 2e but de Chavez hors-jeu et une exclusion sévère de Pinola. Et comme souvent en AmSud, l’après match a été des plus funky. Pas seulement parce que Coudet criait au vol quand Chavez paradait devant les micros, non, surtout parce que l’affaire est devenue politique. Vous le savez probablement, tout est politique en AmSud, encore plus quand des élections approchent au sein d’une fédération comme c’est le cas en Argentine. Alors que Central demande à ce qu’on rejoue le match, la fédé décidait de suspendre l’arbitre du match, Diego Ceballos qui devait initialement arbitrer Sarmiento – Lanus ce week-end, la même fédé en profitait dans la foulée pour publier un communiqué dans lequel elle condamnait l’ambiance délétère qui régnait autour du match juste avant que son président, Luis Segura, ne vienne au secours de l’arbitre. Ce dernier de reconnaître qu’il y avait bien une erreur d’arbitrage mais d’expliquer que cela faisait partie du jeu et qu’il n’y avait aucune raison de sanctionner Ceballos (alors que c’est fait, vous l’avez compris), utilisant une belle image : on ne suspend pas à vie un gardien qui fait une boulette. Pourquoi une telle prise de position me direz-vous ? Sachez juste que notre ami Segura est candidat à sa succession lors des élections qui approchent à la fédé qui l’opposeront à Tinellli, président de San Lorenzo. Et sachez qu’il y a une dizaine de jour, Daniel Angelici, président de Boca, après avoir expliqué qu’un hincha de Boca ne pouvait accepter l’idée de voir le président de San Lorenzo à la tête de la fédé, a apporté son soutien à Segura. Je crois qu’on peut donc parler de renvoi d’ascenseur…
De finale de Coupe, il en était question aussi au Mexique et on va en profiter pour saluer le boulot d’un coach argentin, encore un, Matias Almeyda. El Pelado est arrivé aux commandes d’un navire à la dérive, Chivas, mi-septembre avec comme objectif de l’empêcher de sombrer définitivement en le maintenant dans l’élite mexicaine. Spécialise du redressage de géant (rappelons qu’Almeyda est l’homme qui a ramené River en Primera Division), voilà qu’il a totalement relancé le Rebaño. D’une part en remontant au classement, mais surtout, en lui offrant un premier titre après presque 10 ans d’attente. Chivas remporte la Copa MX face à Leon et continue d’accumuler de la confiance dans son opération survie. Et une fois encore, Almeyda réussit un miracle.
Puisqu’on parle de géants, on va donc terminer avec un autre duel de géants, le Clásico chilien qui opposait Colo-Colo à la U. Si vous aimez l’histoire, je vous invite à réécouter le précédent podcast qui nous avait fait remonter jusqu’en 1973, si vous aimez le terrain, sachez que Colo-Colo est sorti vainqueur, non sans mal, de ce Clásico. La victoire tombe à point nommé puisque vous vous souvenez du contexte agité entourant le Cacique après le licenciement de Suazo (qui s’est exprimé cette semaine dans la presse pour affirmer sa surprise quant à cette décision), et elle tombe à point nommé car elle permet à Colo-Colo d’une part de rester seul leader mais surtout enterre tout rêve de titre (qui aurait été miraculeux) pour la U. Vous l’aurez compris, cette victoire dans le Clásico est une victoire qui va fait du bien au Cacique.
Puisqu’on parle de Clásico, on va y rester pour notre rétro de la semaine.
La rétro
Ce week-end en Uruguay, le temps va une nouvelle fois s’arrêter. Car l’heure est venue de disputer le 523e Clásico de l’histoire, celui qui va opposer Nacional à Peñarol et sera vraisemblablement décisif pour le titre. Alors si celui de cette année est l’occasion de voir Abreu retrouver Forlan, rappelant de vieux souvenirs d’une campagne mondiale sud-africaine, le Clásico uruguayo est surtout l’un des plus grands Clásico du continent, un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Et pour bien vous faire mesurer son importance, on va rapidement rappeler son histoire. Sachez que la Clásico Nacional – Peñarol est le Clásico le plus ancien de l’histoire. Fondé en 1891 (même si il y a débat, nous allons y revenir), Peñarol, alors le club de la compagnie de chemin de fer (à qui il doit ses couleurs jaune et noire comme la Rocket, locomotive star de l’époque), est avant tout le club des immigrants britanniques. En réaction aux nombreux clubs fondés et réservés à la colonie britannique, des étudiants uruguayens vont alors créer différents clubs criollos dont deux d’entre eux, Uruguay Athletic Club et Montevideo Football Club qui vont fusionner pour devenir le Nacional en 1899. La rivalité entre les deux va aller crescendo bien que démarrant à bloc sur des questions de rivalité nationalistes (attention, ne pas donner à ce terme le sens actuel). On aura en effet d’un côté le club des britanniques Peñarol, et le club criollo, Nacional qui ira jusqu’à donner à la sélection locale ses premières heures de gloires. Donc vous l’aurez compris, on n’est pas dans la traditionnelle lutte des classes comme base de la rivalité. La rivalité entre les deux clubs est totale, absolue. Elle déborde sur tous les pans de la société uruguayenne, sort du simple du cadre du terrain. Les hinchas des deux clubs vont jusqu’à s’affronter dans les livres d’histoire, la question étant de savoir lequel est le Decano, le doyen du football uruguayen. L’affaire peut faire sourire mais cela va très loin, jusqu’aux étagères de la bibliothèque nationale où chacun cherche les documents permettant de soutenir sa thèse. Au centre de tout cela, la question de savoir si Peñarol est bien la suite du CURCC, le club fondé en 1891 disparu ou donc, ayant changé de nom en 1913, ou s’il est une entité nouvelle. Et même les clubs s’en mêlent. En 1991, le Nacional publie le « Decanato », rapport dans lequel il fait intervenir avocats, historiens et même un ancien président de la république pour démontrer point par point que les célébrations du centenaire par son voisin sont infondées. En 2013, le Nacional saluait non sans une certaine ironie le centenaire de son rival, certains de ses sympathisants créant un site web, CAP1913 qui copie la typographie du site officiel du Peñarol et reprend tous les documents attestant de la naissance du club carbonero en 1913. Vous le voyez, ce Clásico uruguayen n’est vraiment pas un match comme les autres. Il a marqué le siècle sur le continent au point qu’il est difficile de choisir un match particulier pour notre rétro. Sachez juste que le premier Clásico de l’histoire, s’est tenu le 15 septembre 1900 et a été remporté par Peñarol sur un doublé d’Aniceto Camacho. Depuis, la balance est équilibrée avec 184 victoires pour Peñarol, 165 résultats nuls et 173 victoires pour le Nacional. Le dernier en date a vu la victoire du Nacional, c’était lors de la finale du championnat en juin dernier. En tout cas, je vous invite fortement à la suivre, ce sera dimanche à 20h.
Voilà, c’est ainsi que se conclut notre huitième numéro d’une semaine sur LO, avant de vous laisser avec les cinq merveilles de la semaine, je vous remercie de continuer à suivre nos podcasts vidéos, je vous invite à les partager au maximum sur vos réseaux sociaux préférés et vous donne deux rendez-vous. Le premier jeudi prochain : à l’occasion des qualifications à la Coupe du Monde zone sudam, la team LO vous proposera un podcast. On sera en direct à partir de 21h jusqu’à près de 3h du matin pour vous faire vivre la soirée sudam. On vous attend nombreux. Le deuxième rendez-vous, c’est le week-end prochain, pour le neuvième épisode d’une semaine sur LO. Abrazo a todos et à la semaine prochaine.