Une dose d’Argentine, un passage au Paraguay et au Mexique, un soupçon de Libertadores et une rétro carioca, une semaine sur LO saison 1, épisode 15.
Bonjour à tous et on reste en Argentine cette semaine pour le recibimiento qui, les plus perspicace l’auront remarqué, ne date pas du week-end dernier mais du précédent, celui des hinchas de l’Atlético Tucumán réalisé à l’occasion du match du retour du Decano en Primera Division, c’était face au Racing. Et cela nous permet d’enchaîner immédiatement sur les news de la semaine.
Ce qu’il faut retenir
Car on va commencer en Argentine avec ce fameux Decano qui s’amuse à bousculer l’ordre établi après trois journées du Torneo 2016. Après s’être offert donc le Racing chez lui, Tucumán n’a rien trouvé de mieux que d’aller s’imposer à la Bombonera avant de confirmer à domicile face à Union. Trois matchs, trois victoires, le promu est leader du groupe B aux côtés de Lanus. Dans ce groupe B d’ailleurs, ce n’est pas la joie côté Racing et Boca. La Academia n’a toujours pas gagné le moindre match alors que Boca ne s’est pas rassuré mais à apaisé temporairement le climat en s’imposant à San Martin. Reste que les deux favoris du groupe, ont déjà du retard. Dans le groupe A en revanche, Central et San Lorenzo sont partis comme des fusées. Les Canallas font trois sur trois, San Lorenzo deux victoires un nul mais tous deux sont déjà extrêmement convaincants. Comme peut l’être d’ailleurs la surprise Colon qui pour l’instant est plutôt intéressante à voir jouer et je vous y encourage. L’entraîneur, Dario Franco est un disciple de Bielsa et ça se voit. Et River me direz-vous ? Bein c’est pas la joie. Après le carton face à Quilmes on se disait que River était de retour, sauf que derrière, deux matchs ratés, deux défaites et pas une crise mais pas loin avant jouer Central et d’ouvrir en Libertadores. Rien que ça.
Puisqu’on évoque la Libertadores, la phase de groupe a débuté avec, il faut le dire, un premier coup de tonnerre, la défaite de São Paulo chez lui face à The Strongest. Pour le reste pas d’énormes surprises. On a eu un super match entre le River uruguayen et Palmeiras qui a fini sur un 2-2, le Corinthians et Mineiro ont fait le boulot en déplacement (respectivement à El Salvador face à Cobresal et à Arequipa face à Melgar), Peñarol a pris un point au Pérou, Colo-Colo aussi en Equateur et surtout les mexicains ont tout cassé, Toluca a plié Grêmiio quand les Pumas ont écrasé Emelec.
Puisqu’on est au Mexique, restons-y. Six journées ont été disputées lors du Clausura, on tourne toujours à près de 2.8 buts par match, toujours aussi peu de 0-0 (un seul en 53 matchs) et deux leaders qui s’amusent bien. Les Rayados avec un Cardona qui semble décidé à remplir les 5 merveilles chaque semaine et Pachuca qui s’amuse à cartonner tout ce qui passe. Derrière, Tigres et América ne sont pas loin avant de se préparer à leur quart de finale de CONCAChampions. Pour les deux du fond, c’est la Ligue des Champions de la CONCACAF. Et j’en profite pour vous donner rendez-vous puisque cette année, elle sera diffusée sur MCS et j’aurais donc le plaisir d’être au micro pour Tigres – Real Salt Lake et Los Angeles Galaxy – Santos Laguna. Deux très belles affiches des quarts où les clubs de MLS vont enfin tenter de mettre fin à la domination mexicaine. On a envie de leur souhaiter bien du courage.
Pour terminer notre tour du continent, on va retourner plus au Sud, au Paraguay où pour l’Apertura on s’attendait à une nouvelle lutte entre les deux derniers « finalistes » du dernier Clausura Olimpia et Cerro Porteño avec pourquoi pas, le retour de Libertad. Et au final après 5 journées rien tout cela. Olimpia est catastrophique, sort d’un carton 1-4 face au modeste General Diaz, enchaîné par une défaite en Libertadores et se retrouve dernier. Le Cerro Porteño ne va guère mieux avec déjà deux défaites, dont une qui pique un peu à domicile face à Rubio Ñú tout juste teinté par un bon point pris en Colombie en milieu de semaine. Bref, rien de transcendant, et un championnat qui pour l’instant dominé par deux surprises, Capiata et Sol de América. Du coup, côté Decano on a viré Francisco Arce, on prie pour récupérer Fernando Jubero et donc on aborde le Clasico du week-end face au Cerro donc dans la joie et l’allégresse. Puisqu’on parle de clasico, passons à la rétro.
La rétro
Ce week-end au Brésil, les championnats d’Etats seront notamment animés par un match mythique comptant pour la cinquième journée du Carioca : Fluminense accueille Flamegngo. Il me paraissait donc naturel pour ne pas dire obligatoire de consacré la rétro à l’un des plus grands classico brésiliens (si ce n’est le plus grand), le mondialement célèbre Fla-Flu. D’autant que ce match est bien évidemment souvent décisif ou en tout cas a souvent été décisif dans la course au titre Carioca, je rappelle que ces deux équipes sont les plus titrées dans le Carioca (Flamengo 33 titres, Fluminense 31, Vasco avec 21 et Botafogo avec 20 suivant au palmarès). Bien évidemment il y a énormément de choses à dire sur un Fla-Flu. Imaginez, Fluminense est créé en 1902 notamment par Oscar Cox, un brésilien d’origine britannique et est à l’époque le club de l’aristocratie. Le club dispute ses premiers matchs au début du XXème siècle et remporte son premier Carioca en 1906. De son côté Flamengo est créé en 1905 d’abord en tant que club d’aviron dans lequel le football n’arrive qu’en 1911 justement grâce à des joueurs issus de Fluminense qui s’étaient embrouillés avec les dirigeants du Flu et avait donc décidé d’aller voir ailleurs et surtout de suivre leur capitaine Alberto Borgerth qui faisait de l’aviron pour Flamengo. Donc vous imaginez qu’il y a énormément de choses à raconter sur les Fla-Flu, de ces luttes des classes (aujourd’hui passées, c’est un peu comme un Boca – River, ceux qui continuent de penser que cela oppose les classes populaires pro-Boca aux classes supérieures pro-River ont plusieurs décennies de retard mais bon), aux luttes pour les titres, l’histoire est riche. Pour info, le premier est disputé en 1912 et il remporté par le Fluminense 3-2, le premier but ayant été inscrit par Edward Calvert dès la première minute de jeu. Le joueur reste dans l’histoire pour ce but sachez qu’il a joué une dizaine de matchs avec Fluminense et n’a inscrit que 2 buts dont l’historique donc. Donc voilà, 1912 – 2016, un siècle d’histoire, c’est beaucoup. Alors on va en choisir un et pas n’importe lequel forcément on va s’arrêter en 1963.
1963, c’est l’année de naissance de Mourinho, de Bernard Lama, de JPP, ou encore de Carmelo Michiche, en Europe c’est l’année du premier titre continental anglais (Tottenham qui gagne la C2 face à l’Atlético), du premier titre en Coupe des Clubs Champions pour un italien (le Milan AC qui bat le Benfica d’Eusebio, double tenant du titre, en finale) mais c’est aussi l’année d’un record particulier non seulement au Brésil mais surtout dans le monde, record détenu donc par Flamengo et Fluminense. Car le 15 décembre 1963, Flamengo accueille Fluminense au Maracanã pour ce qui est finale du Carioca. On joue en effet la 24e et dernière journée du championnat et Flamengo mène la course avec un point d’avance sur Fluminense. Un nul suffit donc au Mengão pour décrocher son 14e titre, le premier depuis huit ans face à son ennemi qui lui attend depuis 4 ans. Alors si le match reste dans l’histoire ce n’est non pas pour son résultat, même si le 0-0 permet à Flamengo d’être champion mais pour ses tribunes. Car ce jour-là, ils sont 194 603 à se masser dans le stade (plus 177 000 payants) chiffre qui constitue le record du monde pour un match de club. Les deux équipes vont ensuite continuer d’écrire l’histoire de l’Etat mais aussi du Brésil, ils vont connaître une période dorée dans les années 70, époque au cours de laquelle par exemple Fluminense signe des joueurs comme Rivelino – époque de la Maquina Tricolor – et surtout début des années 80 pour le Flamengo d’un certain Zico, ce Flamengo qui gagne la Libertadores 81 sur un doublé de leur génial 10 face à Cobreloa et qui atomise le Liverpool de Grobbelaar et Dalglish en finale de l’Intercontinentale. C’est justement cette consécration continentale qui manque encore à Fluminense même si le Tricolor a joué deux finales récemment, toutes perdues face au même adversaire, la LDU. Mais cela, on reparlera sans doute un jour.
Voilà c’est ainsi que je vais clore ce 15e épisode d’une semaine sur LO, je vous remercie encore et toujours de le suivre avec attention, je vous invite, encore et toujours, à le partager au maximum sur vos réseaux sociaux préférés et je vous laisse, comme toujours, avec les 5 merveilles de la semaine. Abrazo a todos et à la semaine prochaine !