Privée du choc Argentine – Brésil reporté suite à des pluies diluviennes s’étant abattues sur le Monumental 1h30 avant la rencontre, la soirée sudam aura vu la Bolivie se réveiller, l’Equateur confirmer son bon départ et la Colombie se rassurer.

La Bolivie lance sa campagne

On craignait le pire pour l’équipe qui craquerait à La Paz en ouverture de la troisième journée. Le pire est malheureusement arrivé pour le Venezuela. Car d’entrée de partie, les locaux se lançait à l’assaut des cages de Baroja profitant d’une défense semble-t-il désireuse d’offrir le plus grand nombre d’espaces possibles. Lizio allumait la première mèche, Chumacero mettait Baroja à contribution, le Venezuela n’existait pas, la Bolivie poussait avec ordre. Elle allait trouver juste récompense à la fin du premier quart d’heure lorsque Rudy Cardozo récupérait une horrible relance plein axe de Lucena et servait Ramallo qui s’en allait tranquillement ouvrir le score. A peine le temps de digérer, Wilker Ángel était sanctionné pour une faute dans la surface sur Lizio, Juan Carlos Arce transformait le 2-0. On craignait alors le pire pour une Vinotinto qui n’avait absolument rien montré jusqu’ici. Mais suite à une touche anodine, Tomás Rincón voyait sa frappe détournée profiter à Mario Rondón qui réduisait alors l’écart. Ce ne serait qu’un intermède. Car la Verde était bien plus convaincante et conquérante, ses petits triangles suffisant pour déstabiliser une Vinotinto indécente. Ramallo réussissait le break juste avant la pause et enterrait les espoirs vénézuéliens. Chumacero humiliait de nouveau Lucena et son centre en retrait terminait sur Ramallo dont la frappe sortie par Baroja atterrissait dans les pieds de Cardozo pour le 4-1 d’entrée de seconde période. La suite du match était anecdotique. La Bolivie décroche son premier succès de la campagne de qualification et coule davantage une Vinotinto de plus en plus inquiétante.

 

L’Equateur à l’usure

L’inquiétude est d’autant plus grande que le prochain adversaire du Venezuela n’est autre que le leader du tournoi. A l’Olimpico Atahualpa, l’Equateur accueillait l’Uruguay avec pour le vainqueur une première place et un parcours sans faute. La première situation du match était pour les visiteurs qui s’en remettaient sur leur seule pointe, Abel Hernández pour filer plein axe et voir sa frappe contrée au dernier moment par Achilier. Organisée avec un Cavani milieu gauche, la Celeste semblait alors contrôler la partie, ne se retrouvant jamais en danger. Mais face à cet Equateur, le moindre relâchement n’est pas permis. Cavani lâchait Paredes dans son dos, Noboa en profitait pour offrir un amour d’ouverture au latéral droit de la Tri qui servait alors Felipe Caicedo pour l’ouverture du score. Sur sa première frappe, l’Equateur avait ouvert la marque. Assommé, l’Uruguay frisait la correctionnelle lorsqu’oublié au deuxième poteau, Fidel Martínez manquait sa tête et le break. Mais l’avertissement allait réveiller les Celestes. Cavani parfaitement lancé côté gauche s’écroulait tout seul, Carlos Sánchez butait sur Dominguez, juste avant la pause, l’Uruguay se montrait de nouveau. L’orage bleu se poursuivait en début de seconde période et trouvait juste récompense par Cavani qui, parfaitement servi par Nico Lodeiro sur coup de pied arrêté, profitait de l’horrible sortie de Dominguez pour marquer dans le but vide. La situation semblait s’être inversée d’autant que le parisien trouvait la barre quelques instants plus tard. Semblait seulement. Car une tête de Noboa parfaitement sortie par Muslera réveillait la Tri. Montero profitait d’une porte laissée grande ouverte par le duo Arevalo Rio – Maxi Perreria pour foncer tout droit et frapper, Muslera détournait sur Martínez totalement oublié par Cáceres, sur sa troisième frappe du match, l’Equateur marquait son deuxième but. Le coup était fatal pour les uruguayens. Les minutes défilant, les vagues jaunes se multipliaient, Muslera passait son temps à éponger tant bien que mal. L’Equateur s’impose à l’usure face à l’Uruguay, confirme que Quito sera encore une forteresse imprenable et réussit le meilleur début de campagne de qualification en enchaînant une troisième victoire en autant de match, pointant seul en tête.

 

La victoire de Pekerman

Les déplacements à Santiago n’ont rien d’une sinécure, surtout quand le pays hôte surfe sur la confiance emmagasinée par une victoire en Copa América. Pourtant, la Colombie n’avait d’autre choix que celui de ramener au minimum un point et de se rassurer après la leçon reçue en Uruguay lors de la journée précédente. Si le retour de James avait des airs de retour du messie, la surprise de dernière minute concoctée par José Pekerman était l’apparition de Luis Muriel dans le onze de départ. Premier choix payant du coach argentin. Car si d’entrée de partie la Roja de Sampa se ruait à l’assaut, Alexis allumant la première mèche dans la première minute et si le Chili prenait le contrôle de la possession, le trio Sánchez – Mejia – Torres imposait un pressing sur les milieux chiliens qui permettait aux Cafeteros de s’offrir quelques belles balles de contre et laissait Muriel à droite et James à gauche partir à grandes enjambées. Sur l’un d’entre eux, le madrilène servait Jackson dont la frappe était contrée par un Artura Vidal pompier de service, sur un autre, Daniel Torres faisait briller Bravo. Cette stratégie s’avérait payante, la Colombie concédant finalement peu d’occasions mais un dernier coup de pied arrêté allait faire mal aux hommes de Pekerman. Déjà surprise à Montevideo sur corner, la défense colombienne laissait Vidal propulser un centre de Mati Fernández, le Chili rentrait en tête à la pause. Le début de seconde période était des plus compliqué pour la Colombie. Le Chili monopolisait le ballon et les occasions Sánchez et Fernández faisant briller Ospina. Alors que ses Cafeteros semblaient proche de craquer, Pekerman allait réussir le coup tactique de la soirée. Le technicien argentin sortait Carlos Sánchez et lançait Edwin Cardona, passant à deux milieux créatifs servant deux pointes. Le meneur des Rayados allait faire basculer le match. Il lançait Muriel côté gauche qui reproduisait un déboulé déjà entrevu quelques minutes auparavant mais cette fois centrait en retrait sur James pour le 1-1. Dès lors, il n’y avait plus que du jaune, la seule opportunité pour les locaux étant pour Edu Vargas bien contrôlé par Ospina. Cardona distillait ses ballons, butait sur Bravo, aurait dû bénéficier d’un penalty suite à une faute pourtant grossière de Jara. Le score n’évoluait plus. Chili et Colombie partagent les points, le coup tactique de Pekerman a parfaitement fonctionné, ses Cafeteros ont de nouveau convaincu.

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.