Avant l’Amérique du Sud et celle du Nord, l’Asie lançait la semaine de qualification à la Coupe du Monde avec l’avant-dernière journée du deuxième tour. Et certains ambitieux pourraient déjà rester à quai.

Dans la grande course qui mène à la qualification à une Coupe du Monde, la zone Asie a toujours privilégié le mode marathon. Un premier tour est en effet organisé entre 12 équipes, classées entre la 35e et la 46e place de la zone afin d’élire, suite à un barrage aller- retour, 6 élus pour la grande phase de groupe à laquelle participent ensuite 40 équipes et qui correspond au second tour. Pour celui-ci, les 40 équipes sont réparties en huit groupes de cinq qui vont envoyer les 8 vainqueurs de groupe ainsi que les quatre meilleurs second au troisième tour. Les 12 qualifiés seront alors répartis en deux groupes de 6 qui enverront alors les deux premiers en Coupe du Monde, les deux troisièmes s’affrontant alors en aller – retour pour avoir le droit d’un barrage inter-confédération face au représentant de la CONCACAF. Cette semaine se disputait ainsi la septième et avant-dernière journée du second tour, l’occasion pour nous de faire le point.

Ce qu’il faut retenir

Le second tour d’une campagne de qualification asiatique c’est souvent le théâtre de scores fleuves et de matchs totalement dénués de suspense où les géants du continent n’ont pas à forcer leur talent pour s’emparer des premières places. C’est aussi parfois le lieu de belles histoires comme celle de Guam, de Hong Kong ou encore de la Syrie.

Fondé en 1975 mais affilié à la FIFA 21 ans plus tard, Guam n’avait en effet jamais remporté le moindre match d’une campagne de qualification mondiale, n’y ai en pris part qu’à une seule reprise, en 2002 (pour deux défaites 19-0 et 16-0 face à l’Iran et au Tadjikistan). Mais depuis 2012, l’une des plus petites fédérations du monde a changé de dimension sous l’impulsion d’un anglais, ancien des Sounders, Gary White. Depuis, la progression des Mataos est linéaire, la deuxième participation de l’histoire de l’île à une qualification mondiale étant un réel succès. Emmené par la star A.J DeLaGarza, défenseur du Los Angeles Galaxy, Guam a en effet écrit son histoire : une victoire d’entrée face au Turkménistan (première de l’histoire de l’île en campagne de Coupe du Monde), un nul face à Oman, une autre victoire face à l’émergente Inde, Guam terminera la phase de groupe à la quatrième place du groupe laissant le bonnet d’âne à l’Inde.

De son côté, Hong Kong n’a certes pas réédité l’exploit historique de 1985 quand il avait sorti la Chine de la course à la Coupe du Monde mexicaine par une victoire à Pékin, match qui entraînera les premiers débordements en tribune de l’histoire de la Chine, mais ses bonnes performances dans le groupe C pourraient une fois encore coûter cher au voisin chinois. Car en accrochant à deux reprises les Dragons, ils pourraient bien avoir scellé leur élimination. C’est en effet l’un des grands coups de tonnerre qui pourrait s’abattre sur l’Asie lors de l’ultime journée, la Chine, deuxième du groupe, devra aller chercher une victoire au Qatar premier et déjà qualifié (à qui seul Hong Kong a marqué des buts) pour espérer faire partie des meilleurs seconds. A 90 minutes de la fin, les ambitieux chinois sont en effet sixièmes sur huit, à deux points du trio Emirats Arabes Unis, Jordanie, Corée du Nord (rappelons qu'avec la disqualification de l'Indonésie, le classement des meilleurs seconds est réalisé sans prendre en compte les points pris face aux derniers des groupes à 5 équipes). Dans une période où le football est devenu priorité nationale, la non-participation à une phase finale de qualification mondiale serait des plus ennuyeuses pour le pouvoir chinois.

Le souci est donc que la Chine n’a pas son destin en main. Devant l’une des surprises pourrait bien être la Syrie. Eliminée sur tapis vert en 2013 (faute de joueur inéligible), Les Aigles du Qasioun font plus que résister au Japon, ils se sont offert le luxe d’une finale de groupe. Certes une victoire au Japon semble peu probable mais sait-on jamais. Une chose est cependant sûre, un match nul leur assurerait la qualification. La chance chinoise pourrait venir de la Jordanie qui aura un match des plus compliqué à jouer en Australie pour la finale du groupe B ou des Emiratis qui s’offrent également une finale de groupe A face à l’Arabie Saoudite à qui ils peuvent chiper la première place en cas de succès (les saoudiens étant pour leur part assurés d’être au tour suivant avec Japon, Corée du Sud, Qatar (auteur du carton du tour, 15-0 face à Bhoutan) et Thaïlande – qui ne cesse de progresser également). Il faudra cependant doubler l’Irak qui accueille le Viêt-Nam lors de la dernière journée pour une finale pour la deuxième place du groupe F. Autant dire que l’affaire parait mal embarquée pour les Dragons.

Ailleurs, il n’y aura finalement pas eu de grandes surprises. La Corée du Sud s’est promenée avec ses 21 points sur 21, 24 buts inscrits, aucun encaissé quand l’Australie aura parfois/souvent déçu mais pour l’instant fait le job. Le Japon est assuré du tour final, le Qatar a survolé son groupe, l’Iran doit finir le travail chez lui face à Oman lors de la dernière journée, l’Ouzbékistan en faire de même face à Bahreïn. Le temps sera alors venu de se lancer dans le sprint final.

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Photo une : STR/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.