Sixième journée de la zone AmSud et donc fin du premier tiers de la compétition. Si Pérou, Bolivie et Venezuela jouent gros, le Brésil se retrouve en danger au Paraguay, le Chili doit reprendre sa marche en avant, l’Equateur joue sa tête alors que l’Uruguay se prépare à retrouver sa légende.

Alors pleine d’interrogations, la Colombie n’a pas forcément rassurée dans le jeu en Bolivie mais est allée chercher une victoire qui pourrait être ce qu’on appelle une victoire fondatrice. Car si le chantier du Profe Pekerman reste important, ces trois points ont permis aux Cafeteros de se replacer dans le bon wagon, celui situé à un point du trio Brésil – Paraguay – Argentine, aux portes de la zone de qualification. Côté équatorien, à peine sorti du piège paraguayen avec un match nul sauvé sur le fil, la défense de l’invincibilité reste une priorité, elle permettrait de conserver la tête de la zone avant la Copa América. Du point de vue statistique, le bilan reste en faveur des colombiens qui ont remporté 6 des 12 dernières confrontations avec l’Equateur, la Tri n’ayant décroché que 2 succès, James était l’unique buteur de la rencontre disputée sur le sol colombien lors de la campagne 2014.

Du côté des joueurs

Le déplacement en Bolivie n’a pas seulement permis aux Cafeteros de ramener trois points, il a surtout confirmé que la transition vers un nouveau cycle est bien entamée. Car sans les Falcao, Martínez, Guarín, Armero, Zúñiga et autres Sánchez, la victoire en Bolivie a permis de conforter les choix Bacca, Murillo (même si, pour ce dernier, il n’était nul besoin d’avoir à le confirmer), Cardona et la nouvelle pépite Marlos Moreno. Tous devraient être de nouveau alignés à Barranquilla, encadrés par les nouveaux patrons que son Ospina, James et Cuadrado. Côté équatorien, Gustavo Quinteros retrouve Juan Carlos Paredes, qui pourrait reprendre sa place dans le couloir droit, permettant à Antonio Valencia de retrouver sa place au milieu. Pour le reste, il ne devrait pas y avoir de changement par rapport à l’équipe alignée face au Paraguay la semaine dernière.

Compos probables

Colombie :David Ospina – Santiago Arias, Cristian Zapata, Jeison Murillo, Frank Fabra – Daniel Torres, Abel Aguilar, Juan Guillermo Cuadrado, James Rodríguez, Edwin Cardona - Carlos Bacca. Entraîneur : José Pekerman.

Equateur :Alexander Domínguez – Juan Paredes, Frickson Erazo, Gabriel Achilier, Walter Ayoví – Antonio Valencia, Christian Noboa, Fidel Martínez, Jefferson Montero - Juan Cazares, Enner Valencia. Entraîneur : Gustavo Quinteros.

S’il n’est qu’un nom au centre de toutes les attentions, c’est bien celui de Luis Suárez. El Pistolero, qui a permis à la Celeste de ramener un point du Brésil, fera enfin son grand retour devant son public du Centenario après plus de 640 jours d’attente. Autant dire que la pression populaire devrait être importante sur les visiteurs qui pourtant jouent une carte décisive dans leurs rêves mondiaux. Car accroché par un Venezuela que tout le monde avait enterré, le Pérou n’a plus vraiment le choix, il faut absolument aller chercher un deuxième succès pour rester encore à portée de la cinquième place (qui est déjà à 4 points). Malheureusement pour la Blanquirroja, les statistiques ne penchent pas en sa faveur. La dernière victoire péruvienne en Uruguay remonte à 2004, les trois derniers affrontements entre les deux formations se sont soldés par trois victoires de la Celeste. Et dans un Centenario annoncé plein comme un œuf, la mission apparaît encore plus relevée.

Du côté des joueurs

Ne cherchez pas d’originalité côté Oscar Tabárez, l’heure n’est pas à rigoler. Conséquence, la Celeste de ce mardi soir devrait être celle qui a joué la majeure partie de la seconde période face au Brésil, Alvaro González prenant la place de Cebolla Rodríguez. En revanche, côté Gareca, les blessures de Jéfferson Farfán et Juan Vargas, les suspensions de Carlos Zambrano et Josepmir Ballón obligent à plusieurs changements. Au point que la Blanquirroja devrait être véritablement différente de celle qui a dû se contenter d’un point face au Venezuela, surtout que devant, Gareca devrait laisser sa chance à Raúl Ruidiaz, auteur d’une excellente entrée, à la place de Claudio Pizarro.

Compos probables

Uruguay :Fernando Muslera; Maximiliano Pereira, Mauricio Victorino, Sebastián Coates, Alvaro Pereira; Carlos Sánchez, Egidio Arévalo Ríos, Matías Vecino, Alvaro González; Luis Suárez, Edinson Cavani. Entraîneur : Oscar Washington Tabárez.

Pérou :Pedro Gallese; Luis Advíncula, Alberto Rodríguez, Christian Ramos, Jair Céspedes; Yoshimar Yotún, Adán Balbín; Edison Flores ou Christian Cueva, Andy Polo; Raúl Ruidiaz, Paolo Guerrero. Entraîneur : Ricardo Gareca.

Sans se montrer brillante collectivement, l’Argentine est allée chercher une précieuse victoire à Santiago, celle qui lui a permis de raccrocher le wagon des poursuivants. Comme Brésil et Paraguay s’affrontent, l’occasion est donc bonne pour les Albiceleste de continuer leur folle remontée vers la tête du classement en accueillant la Bolivie au Kempes dont l’état a été l’une des principales préoccupations de la semaine. Côté Verde, alors que tout semblait mal embarqué face à la Colombie, les hommes de Baldivieso peuvent cependant s’appuyer sur une solide prestation, dans la continuité des belles choses entrevues au Paraguay mais ont désormais un besoin urgent de points. En cas de défaite, la Bolivie prendrait le risque de se retrouver bonne dernière de la zone. Pour cela, il faudra oublier les deux derniers affrontements en amical (0-5 et 0-7) et se souvenir de la campagne de qualification pour le Brésil, époque où la Bolivie avait accroché à deux reprises l’Argentine. La Bolivie ne s’est jamais imposée en terres argentines.

Du côté des joueurs

Forcé de pallier les absences du duo Nicolás Otamendi – Ramiro Funes Mori, Tata Martino décide d’aligner Martín Demichelis et Javier Pinola en défense centrale, Javier Mascherano faisant son retour au milieu (faisant ainsi sortir du onze l’excellent Matías Kranevitter). Pour le reste, un seul autre changement par rapport à l’équipe partie s’imposer au Chili, Higuaín vient prendre la place du Kun Agüero en pointe. Côté Bolivie, Baldivieso, qui a annoncé qu’une « lourde défaite serait logique » (il y a mieux pour préparer ses troupes) devrait opter pour une équipe repliée sur une défense ou un milieu à 5. La grande incertitude est de savoir si Romel Quinoñez sera aligné dans les buts ou si Carlos Lampe sera lancé dans le grand bain. Devant, le pauvre Yasmani Duk, prévu seule pointe, risque de trouver le temps long.

Compos probables

Argentine :Sergio Romero; Gabriel Mercado, Martín Demichelis, Javier Pinola, Marcos Rojo; Lucas Biglia, Javier Mascherano, Éver Banega; Lionel Messi, Gonzalo Higuaín, Ángel Di María. Entraîneur : Gerardo Martino

Bolivie :Romel Quiñonez; Diego Bejarano, Ronald Eguino, Luis Gutiérrez, Marvin Bejarano; Jhasmani Campos, Alejandro Chumacero, Danny Bejarano, Samuel Galindo, Martin Smedberg-Dalence; Yasmani Duk. Entraîneur : Julio César Baldivieso

Souvent critique, devant faire le tampon entre des joueurs fâchés et une fédération au bord de l’implosion, Noel Sanvicente pourrait vivre ses derniers instants à la tête de la Vinotinto en cas de défaite lors de cette sixième journée. Avec un tout petit point pris en cinq matchs, la sélection vénézuélienne, bonne dernière de la zone a ainsi été rapidement enterrée. Sauf que ce point pris l’a été avec la manière lors de la dernière journée au Pérou. Et soudainement, l’espoir pourrait renaître. Car si le Venezuela venait à s’imposer face au Chili, malchanceux à Santiago face à l’Argentine, concédant ainsi sa deuxième défaite, la Vinotinto se retrouverait à trois points de son adversaire du soir. L’affaire s’annonce compliquée, le Venezuela restant la seule nation contre laquelle le Chili est invaincu. Pire, en 12 affrontements en campagne de qualification, le Chili s’est imposé à neuf reprises quand le Venezuela n’a battu la Roja qu’une seule fois. C’était en 2001 à Santiago, avec notamment un but de la légende Juan Arango.

Du côté des joueurs

Juanpi Añor, Rómulo Otero, Josef Martínez et Arquímedes Figuera, probablement le meilleur face au Pérou devraient être de nouveau alignés par Noel Sanvicente qui devra faire sans son buteur vedette Salomón Rondón suspendu. Il pourrait cependant en profiter pour lancer la sensation Adalberto Peñaranda même si le duo Añor - Martínez semble désigné pour débuter. Le technicien de la Vinotinto pourra cependant compter sur le retour de la merveilleuse patte gauche de Luis Manuel Seijas. Du côté de Pizzi, les débuts sur le banc de la Roja sont synonymes de maux de tête et de bricolage forcé. Bravo, Aranguíz, Díaz, Valdivia, Fernández et  Vargas out, le technicien argentin se retrouve à devoir composer et devrait faire du Rey Arturo son 10 pour le match de la soirée. Autre modification, Pinilla devrait venir épauler un Alexis bien trop seul devant la semaine passée en Argentine.

Compos probables

Venezuela :Alain Baroja; Roberto Rosales, Oswaldo Vizcarrondo, José Manuel Velázquez, Mikel Villanueva; Tomás Rincón, Arquímedes Figuera, Luis Manuel Seijas; Rómulo Otero; Juanpi Añor, Josef Martínez. Entraîneur : Noel Sanvicente.

Chili: Johnny Herrera; Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Jean Beausejour; Francisco Silva, Felipe Gutiérrez, Arturo Vidal; Fabián Orellana, Alexis Sánchez; Mauricio Pinilla. Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Satisfait du point ramené de Quito, Ramón Díaz a d’ores et déjà promis de rendre « la vie impossible » au Brésil. L’occasion est idéale. Face à une Seleção sans Neymar et qui montre encore ses limites à chaque sortie, les Guaranies ont bien des certitudes à faire valoir et la perspective de prendre ses distances sur l’un des favoris à la qualification devrait donner davantage de motivation aux locaux. Du côté purement statistique, un déplacement au Paraguay n’est jamais le gage d’une bonne soirée pour le Brésil. Si les deux formations restent sur trois matchs nuls lors de leurs trois derniers affrontements (deux d’entre eux ont permis au Paraguay d’éliminer le Brésil en Copa América), la dernière victoire brésilienne au Defensores del Chaco a plus de 30 ans.

Du côté des joueurs

Comment vivre sans Neymar ? C’est la grande question que tout le peuple brésilien et donc Dunga se pose. Privé de son joyau (mais aussi de David Luiz, tous deux suspendus), le sélectionneur brésilien ne devrait modifier fondamentalement son groupe et offrir la pointe à l’ancien Ricardo Oliveira. Pour le reste, on fait dans le classique, Gil prend la place de David Luiz dans l’axe central. Côté Paraguay, l’heure pourrait être enfin venue de voir le prometteur duo Romero – Iturbe associé au milieu. Lors des derniers entraînements, el Pelado Díaz devrait même aligner Roque Santa Cruz en pointe aux côtés du double buteur de Quito, Darío Lezcano. Autant dire que les Guaranies devraient se montrer très offensifs.

Compos probables 

Paraguay :Justo Villar; Gustavo Gómez, Paulo Da Silva, Pablo Aguilar, Miguel Samudio; Juan Iturbe, Néstor Ortigoza, Richard Ortiz, Óscar Romero; Darío Lezcano, Roque Santa Cruz. Entraîneur : Ramón Díaz.

Brésil :Alisson; Dani Alves, Miranda, Gil, Filipe Luis; Fernandinho, Renato Augusto, Luiz Gustavo; Willian, Douglas Costa, Ricardo Oliveira. Entraîneur : Dunga.

Résultats et classement après cinq journées

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.