Huitième journée de la zone CONCACAF et les résultats du week-end dernier ont tout changé. Alors que le Costa Rica peut valider son billet pour la Russie dès ce soir, les USA jouent leur avenir face à un adversaire direct.

hondusa

« Nous ne sommes pas inquiets. Pour l’instant nous sommes qualifiés. Nous n’avons pas peur. Le Costa Rica et le Mexique se sont échappés, nous, Panamá et le Honduras ont encore quelques matchs à disputer et à la fin, un sera qualifié, l’autre en repêchage, le dernier éliminé. » Michael Bradley veut évacuer toute pression avant le duel face au Honduras qui ouvrira la soirée nord-américaine. Pourtant, le danger est réel pour Team USA qui joue son dernier joker si elle veut conserver son destin en main. Car une défaite face à la H ferait glisser les USA du top 3, combinée à une victoire des Canaleros face à un Trinidad y Tobago lanterne rouge, elle sortirait les USA du top 4. Invaincu durant 14 rencontres, Bruce Arena se retrouve à devoir gérer une contre-performance et bien davantage, une leçon de football reçue à la maison face à des Ticos bien plus intelligents dans le jeu. Son équipe aura-t-elle la personnalité suffisante pour rebondir ? La question reste ouverte et la défaite a changé l’approche d’Arena pour ce choc face au Honduras. « Nous allons être agressifs et faire en sorte que les 11 gars qui seront sur le terrain seront prêts à tout donner. Et nous le ferons. » L’approche a changé aussi au Honduras. Oublié le 0-6 reçu au States à l’aller, les Catrachos se sont totalement relancés dans la course à la qualification, revenant ainsi à hauteur de leur adversaire du soir. Jorge Luis Pinto ne cachait pas sa satisfaction : « nous avons rempli l’objectif de nous imposer à Trinidad y Tobago, il faut désormais franchir un pas supplémentaire qui nous permettrait de nous éclaircir le chemin dans ces éliminatoires. Mais les USA seront un adversaire très difficile. » Le match s’annonce comme une plongée en enfer pour Team USA, l’Olimpico de San Pedro Sula affiche complet, les 10 000 derniers billets mis en vente par la fédération ayant trouvé preneurs immédiatement après la victoire à Trinidad y Tobago. Restera le plus dur, faire mentir les stats. En 24 affrontements entre les deux sélections, le Honduras ne s’est imposé qu’à 4 reprises, les USA 16.

Du côté des joueurs

Il ne devrait pas y avoir de grands bouleversements de part et d’autre par rapport aux matchs du week-end dernier. Si côté Honduras Pinto est forcé de faire sans Izaguirre suspendu, Bruce Arena doit se passer de Jozy Altidore. Pour le reste, aucun changement à prévoir côté Catrachos alors que côté Team USA, Tim Ream paye son match désastreux et cède sa place dans l’axe à Omar González, Clint Dempsey prend place devant aux côtés de son coéquipier en club, Jordan Morris.

Compos probables

Honduras : Luis López - Brayan Bekeles, Henry Figueroa, Maynor Figueroa, Ever Alvarado, Alfredo Mejía, Jorge Claros Alex López, Romell Quioto, Alberth Elis, Anthony Lozano.

USA : Tim Howard,  Graham Zusi, Omar González, Geoff Cameron, Jorge Villafaña, Cristhian Pulisic, Kellyn Acosta, Michael Bradley, Darlington Nagbe, Clint Dempsey, Jordan Morris.

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« Nous sommes contents, nous avons rempli le premier des trois objectifs que nous nous étions fixés : se qualifier. Reste désormais à terminer premiers et obtenir le maximum de points qui nous sont disponibles. » À peine la qualification assurée, Juan Carlos Osorio n’a pas cédé à l’allégresse et a immédiatement reconcentré tout le monde sur la nouvelle phase dans laquelle entrait son Tri : la préparation de la prochaine Coupe du Monde. À l’image d’un Tite avec le Brésil, l’objectif du Mexique est désormais d’entretenir sa dynamique de victoire et continuer à travailler avec la sérénité apportée par une qualification déjà acquise. Ce n’est donc pas une bande de mexicains en vacances que le Costa Rica s’apprête à accueillir. Reste que l’occasion de valider le billet à la maison et ce, à deux journées de la fin, est une opportunité à saisir pour Óscar Ramírez et sa bande. Le sélectionneur des Ticos de le rappeler : « Nous avons trois chances et nous voudrions le faire chez nous face à une sélection telle que le Mexique. Nous sommes bien, les pieds sur terre et avec l’envie d’aller chercher la qualification. Je possède un groupe expérimenté avec des joueurs qui savent gérer ces situations et contrôler leurs émotions. » Le sélectionneur qui s’est payé la tranquillité après la démonstration livrée face aux Etats-Unis peut désormais travailler sereinement et pourquoi pas accrocher le scalp de l’autre géant de la zone chez lui. Et Ramírez de se méfier : « Le Mexique n’est pas une sélection quelconque. Ils jouent un bon football, Osorio est un entraîneur caméléon qui change énormément ses équipes possède plusieurs choix. » Les deux sélectionneurs s’attendent à un match serré entre deux formations « qui se ressemblent. » Du strict point de vue des statistiques, le Mexique est historiquement supérieur au Costa Rica (11 victoires à 4 pour 6 nuls). Mais tout s’équilibre en terres ticas : en dix affrontements, les deux formations comptent 3 victoires chacune pour quatre résultats nuls.

Du côté des joueurs

Le billet en poche, le choc face au Costa Rica pourrait bien servir à Osorio pour continuer à tester certains joueurs en vue de la prochaine Coupe du Monde. Ainsi, si le schéma de jeu devrait s’orienter vers un 4-3-3 et, avec les absences annoncées d’Araujo, Herrera et Dueñas, on pourrait s’attendre à quelques nouveaux noms par rapport au onze qui s’est défait de Panamá à l’Azteca avec notamment un trio offensif Hirving Lozano, Raúl Jiménez, Jesús Corona qui permettra notamment de faire souffler Vela et Chicharito. Reste à savoir si Osorio fera ce choix, lui qui aime à rester imprévisible. Côté Tico, la défense à cinq de Ramírez ne fait plus débat, le sélectionneur peut donc faire ce qu’il veut. Et si le sélectionneur Tico a vanté les bienfaits de la rotation imposée par son homologue de la sélection mexicaine, il n’a pour sa part aucune raison de le suivre sur cette voie. Il ne devrait donc pas y avoir le moindre changement dans le 11 du Costa Rica par rapport à celui qui s’est imposé aux States.

Compos probables

Costa Rica : Keylor Navas, Cristian Gamboa, Johnny Acosta, Kendall Waston, Francisco Calvo, Bryan Oviedo, David Ramírez, Celso Borges, Bryan Ruiz, Cristian Bolaños, Marco Ureña.

Mexique : Guillermo Ochoa, Raúl López, Hugo Ayala, Héctor Moreno, Jesús Gallardo, Edson Álvarez, Jonathan dos Santos, Andrés Guardado, Hirving Lozano, Raúl Jiménez, Jesús Corona

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« Je le dis clairement, si nous ne gagnons pas, je devrais m’en aller. » Les mots sont clairs, ils sont signés Hernán Darío Gómez. Alors la pression est maximale sur les épaules des Canaleros à l’heure d’accueillir un Trinidad y Tobago quasiment éliminé de la course à la Russie. Pourtant, el Bolillo ne cède pas à la panique, rappelant que sa sélection détient encore les cartes en main et qu’une victoire à domicile lui permettrait de basculer du bon côté à 180 minutes de la fin de l’Hexagonal. La situation est claire, Panamá doit s’imposer, en témoigne les titres de la presse locale, La Estrella de Panamá titrant par exemple « aucune excuse, il faut prendre les trois points. » Mais la pression est tout aussi grande voire plus forte sur les épaules des Socca Warriors. Lanterne rouge, la sélection de Dennis Lawrence sait qu’elle joue sa dernière chance, son dernier infime espoir de rester en vie dans cet Hexagonal. « Nous devons reconnaître que c’est notre ultime opportunité, » a ainsi déclaré le défenseur Radanfag Abu Bakr, avant de poursuivre, « cela pourrait être la dernière campagne pour bon nombre d’entre nous, cela pourrait être notre dernière chance. » Reste un motif d’espoir aux Trinidadiens, les statistiques. TyT n’a remporté qu’un seul match dans cet Hexagonal, face à Panamá. Historiquement parlant, les Canaleros n’ont remporté que quatre de leurs 21 chocs face aux Socca Warriors. Pire, en éliminatoires, en cinq matchs disputés, Trinidad y Tobago compte cinq victoires.

Du côté des joueurs

Pour la réception de Trinidad y Tobago, les Canaleros n’ont rien caché. Pour preuve, dès dimanche, le compte Twitter de la fédération annonçait le 11 de départ. Alors Gómez va revenir au 4-4-2, laissant derrière lui le 4-2-3-1 de l’Azteca. La muraille Román Torres sera de retour en défense centrale alors que l’attaque devrait être confiée à un duo, la légende Blas Pérez et Gabriel Torres qui prendront ainsi la place d’un Luis Tejada totalement esseulé à D.F. Comment mettre fin à une série de 8 matchs sans victoire (7 défaites, 1 nul, amicaux compris) ? Dennis Lawrence essaie de « rester positif » et plusieurs modifications sont à prévoir par rapport à l’équipe tombée à la maison face au Honduras, notamment au niveau de l’animation offensives avec les entrées d’Alvin Jones, Mekeil Williams et Hachim Acia.

Compos probables

Panamá : José Calderón; Román Torres, Michael Amir Murillo, Fidel Escobar, Luis Ovalle; Gabriel Gómez, Edgar Joel Bárcenas, Aníbal Godoy, Alberto Quintero; Blas Pérez, Gabriel Torres.

Trinidad y Tobago : Jan-Michael Williams, Aubrey David, Joevin Jones, Sheldon Bateau, Nathan Lewis, Alvin Jones, Kevin Molino, Curtis Gonzales, Mekeil Williams, Jamille Boatswain, Hachim Arcia.

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.