Après le résultat nul ramené de Nouvelle-Zélande, le Pérou recevait les All Whites dans un Estadio Nacional de Lima plein à craquer pour enfin mettre fin à une longue absence. Mission accomplie, 36 ans plus tard, la Blanquirroja est de retour !
Une joie immense, une communion rare, d’une intensité aussi grande que l’attente avait été insupportable. Quand ce Pérou – Nouvelle-Zélande est entré dans les arrêts de jeu, les secondes ont paru des heures, des années. 240 secondes de plus pour combler 36 ans de frustration. Puis la délivrance, la folie, les larmes, une réaction commune démesurée. Le Pérou disputera la phase finale de la Coupe du Monde.

Avant, il a fallu faire le travail et se défaire d’une sélection néo-zélandaise venu (ô surprise) pour défendre. On ne jouait que depuis 120 secondes lorsque Luis Advincula allumait la première mèche, sa frappe puissante du gauche se fracassait sur la barre de Marinovic, le siège pouvait commencer. Les All Whites, tout en noir, reculait immédiatement et subissaient les vagues blanches, souvent venues du côté droit, sans pour autant être véritablement en danger, les nombreux centres des hommes de Gareca se terminant inexorablement dans les mains du portier néozed. Le chronomètre défilait, la tension aussi, surtout lorsqu’un centre de Trauco rebondissait sur la main de Reid et que l’arbitre français de la rencontre, Clément Turpin, ne sifflait pas un penalty largement sanctionnable. Elle allait se transformer en joie quelques instants plus tard. Sur l’une des rares fois où les visiteurs s’aventuraient dans le camp péruvien, un ballon récupéré par Trauco était converti en contre-attaque. Le long ballon du latéral arrivait dans les pieds de Cueva qui débordait et servait en retrait Jefferson Farfán. La Foquita n’hésitait pas, il allumait Marinovic en même temps que le feu d’un mondial pour le peuple péruvien. 1-0, 28e minute du jeu, les larmes de bonheur de Farfán, maillot de l’autre légende Paolo Guerrero brandi au public, ne seront que les premières de la soirée.

Car la domination péruvienne se poursuit, Cueva est intenable côté gauche, Trauco dangereux de loin comme sur sa frappe repoussée par Marinovic qui s’offre l’un des arrêts de la soirée sur le rebond devant Farfán. Le break n’est pas pour encore. Les visiteurs se montreront « dangereux » en fin de première période sur coup de pied arrêté mais n’auront rien pu espérer d’autre pendant les 45 premières minutes. Alors, n’ayant plus le choix, Hudson décide de lancer Wood, son meilleur attaquant pour les 45 dernières. Comme par hasard (ironie), les All Whites se montrent alors menaçants, l’entrée de Rojas montrant ensuite la volonté (bien qu’imposée) d’enfin essayer de marquer. Malheureusement pour eux, les All Whites ne trouvent pas le chemin du but, ne parviennent à se montrer véritablement dangereux. Et le Pérou va alors les punir sur l’un de leur point fort : les coups de pied arrêtés. Corner de Cueva, un ballon revient dans les pieds de Ramos qui ne se pose pas de questions, à 20 minutes de la fin, le Pérou a un pied et demi en Russie. Ne reste plus qu’à gérer la fin de match, la longue attente des minutes qui défilent trop lentement jusqu’à la 94e minute. Celle qui libère tout un pays, fait du Tigre Gareca une légende et fait s’assoir cette génération aux côtés des Cubillas, Chumpitaz, Sotil et autres Rojas. 36 ans plus tard, leurs héritiers connaîtront une phase finale de Coupe du Monde.



