On connait désormais l’identité des cinq représentants africains de la prochaine Coupe du Monde. Si la Tunisie a tranquillement assuré à domicile, Maroc et Sénégal ont dû remporter de vraies finales pour valider leurs tickets. Tous mettent ainsi fin à une longue absence.
Groupe A : la Tunisie assure
Il ne manquait qu’un point à la Tunisie pour s’assurer d’un retour en phase finale d’une Coupe du Monde. Pas de quoi trembler ? C’est mal connaître le football africain mais aussi la capacité que la Tunisie peut avoir à se rater au pire des moments. Rades était en feu pour accompagner la qualification des siens tendant toutefois l’oreille du côté du stade des Martyrs où la RD Congo de Florent Ibengue pouvait encore se qualifier. Le meilleur moyen de trembler était de prendre les choses en main et les Aigles de Carthage l’ont ainsi fait d’entrée de partie, menaçant les cages d’un Nachnouch qui allait s’évertuer à crisper l’audience locale en repoussant tout ce qui se présentait à lui. Ainsi, Meriah, Khazri, Khenissi et autres Msakni se montraient dangereux sans parvenir à tromper le portier libyen. À la pause, tout restait à faire et les Chevaliers de la Méditerranée ne passaient pas loin de brancher la climatisation dès le retour des vestiaires. Sauvée par Mathlouthi, la Tunisie reprenait sa marche en avant mais n’allait cesser de buter sur Nachnouch. Les minutes défilaient, la Russie se rapprochait, elle devenait réalité au coup d’envoi, les hommes de Nabil Maaloul pouvaient célébrer, après 12 années d’absence, les Aigles n’ont pas manqué leur rendez-vous mondial.
Ce précieux point fait la différence car chez elle, la RD Congo n’a rien lâché. Face à une Guinée remaniée, les Léopards ont d’abord pris le meilleur sur le Syli National avant de subir quelques peu les contres, notamment ceux de Kamano, et s’en remettaient à Matampi pour préserver la parité. À l’heure de jeu, les Léopards prenaient les devants et pensaient avoir fait le plus dur avant que Keita Junior égalise dix minutes plus tard. Ce but ruinait tout espoir de Russie pour les Congolais mais ceux-ci allaient cependant s’accrocher à leurs rêves jusqu’au bout, Bolingi et Kebano offrant un succès sur le fil (90+2 et 90+4) aux Léopards. En vain donc, la RD Congo échoue pour un point.
Groupe B : l'Algérie reste bredouille
À l’image de la journée précédente, l’intérêt d’Algérie – Nigeria n’était pas véritablement sur le terrain, les jeux étant faits depuis longtemps, mais en coulisses. Côté Fennecs, l’heure était venue des grands débuts d’un Rabah Madjer et ses adjoints Djamel Menad et Meziane Ighil. Le staff 100% Algérien voulait ainsi débuter par un succès, non seulement pour sauver l’honneur d’une Algérie loin des attentes placées en elle, mais surtout pour commencer à construire en vue de la prochaine CAN. Privé de nombreux joueurs (Youcef Attal, Faouzi Ghoulam, Hilal Soudani, Ramy Bensebaini et Nabil Bentaleb), le sélectionneur algérien a sans doute mesuré l’étendue chantier. Car les Super Eagles qui se sont présentés à Constantine n’avaient pas grand-chose de commun avec les habituels, la faute à plusieurs blessés et autres ménagés. Et pourtant l’Algérie a dû s’en remettre à un dernier débordement de Brahimi et un généreux penalty accordé aux locaux pour se sauver d’une nouvelle défaite. L’Algérie a eu quelques situations pour marquer plus tôt (Mandi et Slimani gâchant les deux plus belles opportunités), mais n’a pas montré de signes permettant à Madjer, déjà contesté (et qui ne fait rien pour ne pas l’être) de travailler dans le calme.
Dans l’autre match du groupe, l’autre malade, le Cameroun a sauvé le nul en Zambie, bien aidé notamment par un Ondoa qui aura repoussé les nombreuses tentatives des Chipolopolos et terminent ainsi à la troisième place du groupe, Hugo Broos vivant alors ses dernières minutes sur le banc des Lions Indomptables.
Groupe C : Maroc, 20 ans plus tard
Il aura fallu attendre 20 ans pour que le Maroc goûte de nouveau aux frissons d’une phase finale de Coupe du Monde. Pour cela, les hommes d’Hervé Renard ont dominé des Eléphants lors de la finale du groupe, le tout à Abidjan. Parfaitement entrés dans le match, les Lions de l’Atlas se sont procuré plusieurs situations avant de laisser leurs hôtes prendre confiance pour mieux les frapper. C’est ainsi qu’après le milieu du premier acte, un centre enroulé de Dirar que personne ne coupait et qui surprenait ainsi Gbohouo offrait l’ouverture du score au Maroc. Le mal était fait, les meilleures occasions restaient en faveur des visiteurs, Gbohouo sauvait devant Ziyech avant de se faire manquer sur un corner de Boussoufa et de voir Mehdi Benatia, seul aux six mètres, en profiter. On jouait la demi-heure, le match était déjà plié tant la mission s’annonçait quasi impossible (marquer 3 buts en une heure à une défense qui n’en avait encaissé qu’un en six matchs). Le bloc marocain n’allait alors pas flancher, la Côte d’Ivoire ne parvenait pas à réagir et frisait même à quelques reprises de voir le score s’aggraver avant de se réveiller quelque peu dans la dernière demi-heure du match. Bien trop tard pour les Ivoiriens, bien trop tard pour Wilmots dont le terrible bilan (2 victoires, 1 nul et 4 défaites). Un bilan qui prive les Eléphants de Coupe du Monde pendant que le sorcier Renard continue d’écrire sa légende en Afrique en envoyant le Maroc à sa cinquième phase finale.
Dans l’autre match du groupe, Gabon et Mali ont offert un spectacle des plus moyens. Privé de leurs stars, les Panthères sont bien entrées dans la partie mais l’effet a été de courte durée, la rencontre tournant rapidement à une succession de fautes de part et d’autre. En seconde période, le Mali se montrait quelque peu supérieur mais les Aigles ne parvenaient pas à faire trembler les filets. Les deux autres éliminés du groupe se séparent ainsi sur un triste 0-0.
Groupe D : le retour du Sénégal
12 ans pour la Tunisie, 20 ans pour le Maroc, le Sénégal se place ainsi pile entre les deux. Cela fait en effet 16 ans que le fabuleux parcours asiatique a marqué des générations. Cela faisait 16 ans que le Sénégal n’avait pas vécu une phase finale de Coupe du Monde. L’absence est désormais comblée. Pour cela, les hommes d’Aliou Cissé ont converti une défaite 2-1 en victoire lors du replay de la rencontre disputée il y a un an et se sont appuyés sur un froid réalisme. Dominé dans le jeu, dans la possession (70% pour les hommes de Stuart Baxter), le Sénégal a ouvert le score en première période sur un service parfait de Mané pour Diafra Sakho, s’est reposé sur un excellent Khadim Ndiaye (parfois aidé par ses montants) et tué le suspense à quelques minutes de la pause une fois encore par le duo Mané – Sakho. Ne restait alors plus qu’à s’en remettre en Ndiaye et à gérer le désespoir des Sud-Africains. Le billet était alors validé.
Ne restait alors qu’à faire la fête à Dakar face à ces mêmes Bafana Bafana. Après une panne de projecteurs, les hommes d’Aliou Cissé ont ensuite pris la rencontre par le bon bout, contrôlant la possession mais se montrant finalement trop maladroits dans les derniers gestes pour espérer prendre les devants. Au final, à la pause, le nul était logique, la marque allait bouger grâce à Khune, le portier sudaf qui s’en allait on se sait où en début de second acte et perdait la balle pour prendre un lob de Nguette. Si Sabaly se montrait fautif et offrait un penalty à Zwane quasiment dans la foulée, celui-ci n’en profitait pas et manquait le cadre. Les Lions ne recevaient pas l’avertissement et se faisaient immédiatement prendre sur un dégagement de Khune sur Dolly qui servait alors Tau. Sans dommages cependant, même si le Sénégal ne semblait pas décidé à véritablement hausser son niveau de jeu, il allait être récompensé dans les arrêts de jeu et offrir une victoire qui permettait au Stade Léopold Sédar Senghor de chavirer dans l’allégresse.
Dans l’autre match de la dernière journée, le Burkina Faso a atomisé le Cap Vert à Ouagadougou. Les hommes de Paulo Duarte ont ainsi conclu avec la manière et avec beaucoup d’envie les Requins Bleus, le Nantais Nakoulma s’est offert un triplé.
Groupe E : anecdotique dernière journée
L’Egypte déjà qualifiée, on ne jouait que pour l’honneur dans le groupe E. Alors, tout ce petit monde s’est tranquillement contenté d’un match nul, sur le même score, histoire de boucler au petit trop une campagne déjà pliée.



