Soirée de quarts de finale au Brésil. Si le pays hôte a définitivement rassuré son peuple, la belle histoire du Honduras se poursuit.

La soirée olympique débutait par un choc entre Européens opposant un Portugal sorti tranquillement d’un groupe annoncé compliqué et une Allemagne qui avait profité des erreurs mexicaines pour se hisser en quarts. On s’attendait à une rencontre serré, on aura eu droit à une montée en puissance de l’équipe allemande. Car si Mané se créait la première opportunité du match, la suite n’allait être qu’une belle mise en marche de la machine allemande avant une prise de contrôle total des Gnabry et autres Brandt, Meyer et Selke qui se sont régalés en profitant des largesses défensives portugaises au fur et à mesure que le match avançait. A l’issue du premier quart d’heure, les hommes de Hrubesch s’étaient déjà créés trois occasions de but et si le premier acte était à sens unique, ils allaient devoir attendre sa toute fin pour prendre un avantage mérité, Gnabry transformant une offrande de Meyer. Menant au score, l’Allemagne continuait de dominer le second acte, accumulait les situations et allaient continuer de dérouler. Ginter réussissait le break, Selke parvenait enfin à faire trembler les filets, Max clôturait la marque, l’Allemagne atomise le Portugal et sera l’une des équipes à craindre dans le dernier carré.

Reste que la mission qui se présente aux Allemands en demie s’annonce compliquée. Car face à eux se dressera le Nigeria, facile vainqueur du Danemark. Les Super Eagles débutaient la partie tambours battants et se créaient quelques situations avant, grâce à leur intense pressing, de récupérer un ballon dans le camp danois, de servir Imoh Ezekiel côté gauche qui centrait pour Obi Mikel pour le 1-0 au quart d’heure. Intenable, Ezekiel passait à deux doigts de tuer le match dans la minute suivante, mais finalement le Danemark se réveillait en fin de premier acte et se créait quelques belles situations. Malheureusement pour eux, les hommes de Frederiksen ne parvenaient pas à tromper Emmanuel Daniel et cédaient en début de second acte sur corner. Les africains allaient alors se contenter de gérer leur avance, sans véritablement forcer leur talent (et parfois sans véritablement se montrer convaincants) mais cela suffisait pour se hisser dans le dernier carré au sein duquel ils s’annoncent redoutables.

Troisième quart de finale de la soirée, le duel entre Corée du Sud et Honduras a donné lieu au hold-up de la nuit. Dire que les Guerriers Taeguk ont dominé la partie est un euphémisme. Emmenés par le duo Son Heung-Min et Ryu Seung-Woo, les Coréens ont multiplié les occasions au fur et à mesure que le chronomètre défilait mais ont surtout pêché soit par maladresse, soit, surtout, par la présence dans les buts honduriens d’un Luis Lopez en état de grâce, devenu mur infranchissable tant il a accumulé les arrêts de grande classe, et ce, malgré une blessure à l’épaule gauche. Alors la H allait contrer, s’appuyant sur son maître à jouer Rommel Quioto. Le joueur d’Olimpia perçait plein axe et décalait Albert Elis, à l’heure de jeu, le Honduras virait en tête. Quelque peu assommés, les Coréens ne parvenaient à reprendre leurs esprits et se montraient alors moins dangereux que précédemment, Quioto restait une véritable menace en contre et plus rien n’allait être inscrit. Le Honduras continue de renverser le tournoi olympique et se qualifie pour la demi-finale, la meilleure performance de son histoire.

En demi-finale, les Catrachos retrouveront une vieille connaissance, leur bourreau de 2012, le Brésil. Depuis un quart de finale mondial, les oppositions entre Brésil et Colombie tournent souvent au duel physique chez les A. La version olympique n’aura pas dérogé à la règle. Intense, haché et engagé, le duel entre sud-américains n’a pas donné lieu à un festival offensif, les deux équipes se créant quelque situations mais se focalisant surtout sur remporter le duel physique et a tourné en faveur des hôtes notamment grâce à leur star Neymar. Chahuté en début de compétition, le Barcelonais ouvrait le score au quart d’heure sur un coup franc lointain. La Colombie allait se montrer menaçante en première période, sans pour autant être réellement dangereuse et disparaissait en seconde période, laissant le Brésil filer vers la demi-finale, Luan permettant à l’Arena Corinthians de célébrer la qualification à sept minutes de la fin.

Photo une : Pedro Vilela/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.