Dernière journée de la phase de groupe et plusieurs grandes nations annoncées favorites jouaient plus que leur survie. Si le Brésil sauve sa peau, l’Argentine et le champion en titre sont tombés.
Groupe A : le réveil
180 minutes sans le moindre but, un contenu insuffisant, un capitaine chahuté qui devrait perdre le capitanat chez les A avec les débuts de Tite (au profit de Thiago Silva), le Brésil jouait gros face au leader danois pour clore le groupe A. Pendant qu’Afrique du Sud et Irak guettaient la moindre contre-performance du pays hôte, ce dernier n’avait donc aucun droit à l’erreur et s’est enfin réveillé. D’entrée de partie, la bande à Neymar prenait le contrôle du match et se lançait à l’attaque, la première situation étant pour Rodrigo Caio bien servi par son capitaine au quart d’heure. Il fallait attendre une grosse dizaine de minute supplémentaire pour que la Seleção fasse enfin trembler les filets. Douglas Santos débordait côté gauche et plaçait un amour de centre ras de terre que Gabigol convertissait. 1-0, l’Arena Fonte Nova de Salvador pouvait enfin chavirer. Libéré, le Brésil allait être définitivement délivré juste avant la pause sur une combinaison Gabigol – Luan qui profitait à l’autre Gabriel, Jesus, une nouvelle fois seul au second poteau. Le Danemark n’existait pas, subissait tout le second acte, Neymar pouvait enfin s’exprimer, son ballon piqué profitait à Douglas Santos qui offrait à Luan le but du 3-0 avant qu’à 20 minutes de la fin, Gabigol ne s’offre un doublé. Les hommes de Rogerio Micale s’imposent 4-0, prennent la première place du groupe et rendent inutile le nul de l’Irak face à l’Afrique du Sud.
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Groupe B : la Colombie s’invite à la fête
A l’heure d’affronter le Nigeria, leader et déjà qualifié, Carlos Piscis Restrepo avait décidé de remanier sa Colombie en sortant Déiver Machado, Sebastián Pérez et Miguel Ángel Borja pour leur préférer respectivement Cristian Borja, Kevin Balanta et Hárold Preciado, utilisé en pointe. Le choix a été gagnant. Il ne fallait que quatre minutes pour que Teo file au but et ouvre le score en faveur des siens, permettant alors aux Cafeteros de prendre le contrôle de la partie. Avec Roa à la baguette et le duo Teo – Pabón dans le rôle des générateurs d’espace, la Colombie dominait la rencontre et aurait pu prendre le large bien plus tôt, se montrant bien équilibrée, disciplinée, sûr de son jeu. Elle devra finalement attendre l’heure de jeu et un penalty de la mobylette Dorlan Pabón pour se donner de l’air et composter son billet pour les quarts, une première dans son histoire. Ce succès colombien rend inutile la belle victoire d’une tout aussi belle sélection japonaise qui a outrageusement dominé une pâle équipe de Suède totalement dépassée par le collectif nippon. Il offrira surtout un choc 100% sud-américain en quarts de finale, la Colombie affrontant le pays hôte brésilien pour un remake d’un quart de Coupe du Monde.
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Groupe C : braquage coréen
Privé d’Oribe Peralta et Rodolfo Pizarro, forfaits sur blessure, le Mexique jouait sa survie lors de la dernière journée face au leader sud-coréen, une victoire étant rendue obligatoire par le fait que l’Allemagne avait prévu d’étriller Fidji et a tenu parole, offrant un succès 10-0 aux quelques présents du Minerão. Mais le champion olympique en titre n’y est pas parvenu. Pourtant, la bande à Raul Gutiérrez a fait ce qu’il fallait, dominant la rencontre comme jamais, ne concédant finalement qu’une seule frappe en 75 minutes, celle de Kwon Chang-Hoon qui s’est placée dans la lucarne d’un Talavera dépité. Car cette unique frappe en une heure et quart permet à la Corée du Sud de réaliser le hold-up de la soirée et de sortir le tenant du titre dès la phase de groupe. Qu’importe sa domination totale, qu’importent les multiples occasions qu’il se sera procurées, le Tri rentre donc prématurément à la maison avec une valise pleine de regrets.
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Groupe D : KO argentin
En quarts de finale, la Corée du Sud ne retrouvera pas l’Argentine. Car pendant que le Portugal assurait sa première place en concédant le nul face à l’Algérie, s’offrant un choc 100% européen en quarts, le champion olympique de 2004 et 2008 a sombré au Mané Garrincha face au Honduras. Incapable de proposer autre chose que quelques percées individuelles, à l’image d’un Ángel Correa trop décidé à jouer le soliste, incapable de jouer ensemble, l’Argentine a finalement sauvé un résultat nul qui avait tout d’une nouvelle déroute face à un Honduras parfaitement organisé et qui aurait pu se mettre à l’abri plus rapidement s’il s’était montré plus inspiré dans les zones décisives. Qu’importe. Le résultat nul arraché par la bande à Olarticoechea ne suffit pas aux Argentins pour goûter aux quarts de finale. Il vient une nouvelle fois souligner à quel point l’Argentine est en train de perdre son football, minée par les conflits au sein de sa fédération et montre qu’on ne peut rien espérer après une préparation olympique aussi ridicule que fut celle de ces JO. L’heure est donc à la reconstruction mais le chantier est tellement vaste qu’il pourrait en décourager plus d’un.
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Photo : EVARISTO SA/AFP/Getty Images
