Première journée de Coupe du Monde et si l’Argentine s’écroule, deux autres Sud-Américains confirment les espoirs placés en eux. 

Coupe du Monde u20 2017 : le guide

Avec seulement trois matchs pour espérer poursuivre l’aventure, tout mauvais départ est synonyme d’énormes maux de tête et de forte pression. C’est ainsi que certains des représentants de la planète LO, annoncés comme favoris pour certains, outsiders pour d’autres, ne devaient pas se manquer et ont répondu présents.

C’est ainsi que le Venezuela, qui ouvrait la compétition face à l’Allemagne et qui en a profité pour frapper un grand coup d’entrée, comme pour marteler à ceux qui ne voulaient l’entendre qu’elle sera l’une des révélations de cette Coupe du Monde. Si le début de match était réservé à l’observation réciproque, le Venezuela allait rapidement prendre les choses en main et s’installer dans le camp adverse. Les percées d’Adalberto Peñaranda d’un côté, celle de Sergio Córdova de l’autre ne cessaient de menacer l’arrière garde allemande sans pour autant se montrer véritablement dangereux. Si les Allemands vivaient leur temps fort en fin de premier acte, ce n’était qu’un simple intermède. Après une nouvelle alerte signée Soteldo, Ronaldo Peña allait profiter d’une erreur adverse pour s’en aller ouvrir le score dès le retour des vestiaires. A peine le temps de digérer, Córdova doublait la mise après une chevauchée de Peñaranda. A 2-0, le match était plié, le coup parfait. Comme annoncé, le Venezuela sera l’une des équipes à suivre de la compétition. La confiance générée par ce premier match les rendra davantage dangereux.

D’autant que l’autre rencontre du groupe opposant le Mexique et Vanuatu n’a finalement pas débouché sur le scénario attendu et le Mexique peut remercier à la fois les carences de Daniel Alick et un brin de chance en fin de partie. Pourtant le miniTri semblait pouvoir tranquillement gérer des Océaniens rapidement dépassés et menés 2-0 après seulement 25 minutes, bien aidé donc par les boulettes d’Alick dans ses buts. Le souci est que les hommes de Marco Antonio Ruiz se sont ensuite mis à douter dès que Bong Kalo réduisait l’écart en début de second période. Les verts ont alors paru perdus allant jusqu’à se faire reprendre sur un but parfait de Ronaldo Wilkins. Il aura ainsi fallu attendre la chute physique des Océaniens et une toute dernière action pour qu’Álvarez sauve l’honneur du Tri. Certes le Mexique s’est imposé, mais il ne s’est pas rassuré. Reste à savoir désormais si ce scénario était le reflet d’un excès de confiance ou plus grave, montrait les limites du groupe.

S’il en est un qui n’a pas douté, c’est le pays hôte, la Corée du Sud. Les Sud-Coréens savaient que la pression pouvait les faire déjouer pour leur première apparition dans la compétition. Il aura fallu un quart d'heure aux Guerriers Taeguk pour se mettre pleinement dans le match. Shin Tae-yong s'attendait lui aussi à souffrir face aux Guinéens puisqu'il a modifié son 3-4-3 en 4-3-3 dans l'optique d'avoir une assise défensive plus solide. Il faut dire que les défenseurs sud-coréens ont mis du temps avant de maîtriser un très bon Jules Keita, qui en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires. Mais une fois mis en route, la machine sud-coréenne a contrôlé le match. Lee Seung-woo a ouvert le score grâce à une frappe déviée qui a lobé le portier guinéen. Le jeune joueur du FC Barcelone a ensuite cru donner le but du break à Cho Young-wook mais l'arbitre, à l'aide de la vidéo, a logiquement refusé un but qui avait fait se lever tout le stade. En seconde période, Lim Min-hyeok a délivré son équipe en réalisant le break, bien servi dans le dos de la défense par un Lee Seung-woo intenable. Puis, Paik Seung-ho a parachevé un match plein de la Corée du Sud (3-0). Entrée en lice réussie.

D’autant plus réussie que l’autre match du groupe était l’une des affiches Europe – AmSud de la première journée, presqu’un classique : Angleterre – Argentine. On a suffisamment souligné les limites de la sélection albiceleste qui malgré une pépinière de joueur toujours aussi riche ne parvient pas à mettre en place collectivement quelque chose de cohérent (la qualification plus qu’heureuse à cette Coupe du Monde l’ayant montré). Miné en interne et donc privée de quelques cartouches, plombée par une instance dirigeante qui ne permet pas de mettre en place un projet cohérent, l’Argentine a sombré. Alors tout n’est pas noir, l’Albiceleste a un temps dominé l’Angleterre dans le jeu, accumulant les situations, mais si elle s’est faite piéger, l’ouverture du score de Calvert-Lewin signant le hold-up du premier acte, elle a ensuite totalement explosé en vol à l’image de son gardien Franco Petroli totalement dépassé ou de Lautaro Martínez dont l’entrée en jeu n’a duré qu’un temps, celui d’un rouge, certes excessif, mais à l’image de ce que cette nation fait de ses jeunes. Bilan, l’Argentine, six fois championne du monde de la catégorie (un record), encaisse un violent 0-3 et pourrait ne pas voir au-delà de la phase de groupe. De quoi réveiller ses instances ? Pas certain…

Ce n’est ainsi pas un hasard si les débuts du voisin du Rio de La Plata ont été l’exact opposé. Opposé à l’Italie, vice-championne d’Europe, l’Uruguay a livré un premier acte solide, faisant briller le portier italien Andrea Zaccagno, qui allait jusqu’à sortir un penalty de Nicolás De la Cruz. Pour le reste, les percées de De la Cruz d’un côté, de Schiapacasse de l’autre, la maîtrise du milieu Valverde – Bentancur – Waller ont longtemps dominé les débats. C’est ainsi assez paradoxalement au moment où l’Italie était mieux dans le match, en seconde période, qu’une nouvelle échappée de Nico De la Cruz offrait un coup franc excentré à la Celeste. Entré en jeu vingt minutes auparavant, Rodrigo Amaral s’en allait alors nettoyer la lucarne opposée de Zaccagno, offrant finalement une victoire méritée à un groupe qui sera à n’en point douter l’un des plus coriace de la compétition et qui peut déjà faire un grand pas vers la qualification en cas de succès face au Japon. Un Japon qui s'est fait peur pour son premier match. Menés au score après un but hors-jeu ou non (même la vidéo ne permet pas de trancher) de Grant Margeman, les jeunes japonais n'ont rien lâché. Largement dominateur, ils ont toutefois vu toute leurs tentatives être repoussées par les Sud-Africains. Mais au retour des vestiaires, Ogawa a enfin converti une de ses tentatives pour égaliser. A la 72', sur un une-deux d'école entre Doan et Kubo, le Japon a repris l'avantage et n'a jamais été rejoint par son adversaire. Une victoire méritée pour les Samurai Blue (2-1).

Duel 100% LO, l’Équateur et les USA ont offert le match le plus fou de la première journée. Pour son premier match de la Coupe du Monde des moins de 20 ans, Tab Ramos alignait un 4-3-3 constitué de Klinsmann comme gardien de but, Acosta, Redding, Palmer-Brown et Herrera en défense, Adams, Zelalem, et Williamson en milieu de terrain et Lennon, Sargent et De La Torre en attaque. De quoi essayer de contrecarrer le 4-4-2 de Javier Rodríguez avec ses flèches Cabezas – Ayoví sur les côtés.  Les Américains se faisaient surprendre d’entrée de jeu par les Équatoriens qui marquaient deux buts rapides à la 5e et à la 7e minute de jeu. Washington Corozo perçait la défense américaine d’une course de qualité et faisait le plus dur du travail pour Herlin Lino qui n’avait plus qu’à marquer dans une cage déserte. Quelques instants plus tard, l’Équateur ne permettait pas aux États-Unis de reprendre leurs esprits et Bryan Cabezas se défaisait du défenseur droit, Aaron Herrera, pour battre le gardien américain d’un tir vif dans le centre du filet. Comble de malheur pour les É.-U., Gedion Zelalem le milieu d’Arsenal devait laisser sa place à la 34e à Derrick Jones dû à une blessure. Ceci motivait les Stars and Stripes puisque deux minutes plus tard, Joshua Sargent venait marquer d’un tir ras de terre à la suite d’une passe de Lucas De La Torre. Au retour des vestiaires, les Américains poussaient pour revenir aux scores et à la 54e, Sargent venait marquer un doublé de la tête sur un centre de Brooks Lennon. Malheureusement pour eux, ils manquaient de concentration après leur égalisation, car 10 minutes plus tard, l’Équateur reprenait les devants. En effet, le gardien Jonathan Klinsmann perdait bêtement le ballon en tentant de dribler des joueurs adverses et Bryan Cabezas venait inscrire un doublé. Toutefois, ayant une bonne force de caractère, les Américains allaient revenir au score dans les arrêts de jeu, par l’entremise de Lucas De La Torre lorsqu’il reprenait un ballon vacant dans la surface et marquait à l’aide d’un tir ras de terre vers le petit filet droit pour battre le gardien Jose Cavellos. Bref, les É.-U. repartaient après les 90 minutes avec un point bien mérité. Sans une entame de match catastrophique et une boulette du gardien de but, les Américains auraient pu partir avec les 3 points ce qui est très optimiste pour la suite des choses, eux qui affronteront le Sénégal, premier du groupe après une victoire de 2-0 face à l’Arabie Saoudite.

Quelques équipes ont connu des débuts plus compliqués. C’est le cas du Honduras, vaillant mais limité face à la puissance française, bien supérieure, et qui sort de son match d’ouverture par un 0-3 assez logique malgré les belles choses montrées notamment par Darixson Vuelto et Douglas Martínez qui s’est procuré la meilleure situation pour la H. C’est le cas aussi du Costa Rica. Pour son match face à l’Iran, Marcelo Herrera avait choisi un 3-4-2-1 assez offensif. La première phase de jeu intéressante arrive dès la septième minute lors que Mehran Derakhshan Mehr récupère un ballon haut et frappe de suite sans pour autant véritablement menacer Adonis Pineda, le portier des Ticos pour l’une des rares occasions du premier acte. Le match est une bataille au milieu sans véritables occasions jusqu’en fin de deuxième période. Jafari coupe un corner au premier poteau et trouve le petit filet, l’Iran domine, moins de dix minutes plus tard, un centre venu de la gauche est mal jugé par Torres, Mehdikhani contrôle et frappe, l’Iran s’impose 1-0 et met les Ticos devant l’obligation de s’imposer lors du deuxième match du groupe face au Portugal, tombé lui aussi en ouverture face à la Zambie. Les débuts ont aussi été compliqués pour la Nouvelle-Zélande qui peut remercier les attaquants vietnamiens de leur maladresse pour ainsi sauver le point du nul. Reste que les deux prochains matchs du groupe face au Honduras et la France s’annoncent bien compliqués.

 

Par Grégory Chaboche, Nicolas Cougot, Antony de Varennes, Baptise Mourigal pour Lucarne Opposée 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.